Trois employés de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), ont été suspendus à l’issue d’une enquête. Il leur est reproché plusieurs manquements dans le traitement des chiens.
Cette enquête, commanditée par la nouvelle équipe dirigeante à la MSAW, était étalée sur une période de 9 mois, soit d’octobre 2020 à mai 2021 et s’est focalisée sur l’Animal Home de Port-Louis (AHPL). Le couperet est tombé la semaine dernière avec la suspension de trois employés : l’ex Officer-in-Charge de MSAW, la responsable de l’AHPL ainsi qu’un Enforcement Supervisor. Plusieurs manquements et anomalies ont été relevés :
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Surpopulation. L’AHPL est doté de 4 niches pour accueillir les chiens capturés par la MSAW. Selon un proche du dossier, durant plusieurs mois, les niches étaient surpeuplées. « Durant le mois d’octobre, par exemple, les 4 niches ont vu défiler plus de 450 chiens, soit une moyenne de plus de 100 chiens par niche », fait-il ressortir. Le rapport note que malgré les requêtes faites par des vétérinaires et du responsable de l’AHPL, aucune instruction n’avait été donnée pour cesser la capture des chiens. « Il a fallu attendre une décision du Board en janvier pour mettre un frein aux captures pour que le nombre de chien dans les niches diminue pour atteindre une centaine au mois de mai », ajoute notre interlocuteur.
Mauvaise répartition. Le rapport ferait aussi mention, selon ce haut cadre, d’une mauvaise répartition des chiens dans les niches. « Aucune distinction n’était faite par rapport à l’état de santé des chiens capturés. Les chiens malades et blessés étaient placés dans les mêmes niches que les chiens en bonne santé. Ce qui favorisait les bagarres entre les chiens, engendrant ainsi plus de blessures », fait-il ressortir.
Manque de médicaments. L’absence de médicaments et autres produits pharmaceutique à l’AHPL pour le traitement des chiens capturés est aussi décriée. Une situation que plusieurs vétérinaires qui s’étaient rendus sur place pour prodiguer des soins n’ont pas manqué de faire ressortir dans des notes à l’issue de leur inspection. Une requête pour transférer les chiens malades au bureau de Rose-Hill pour y être traités n’a pas non plus été respectée.
Multiples décès. Jusqu’à plus de 300 décès ont été enregistrés à l’Animal Home de Port-Louis en un mois seulement, avec des pics allant jusqu’à plus d’une quarantaine de décès par jour. Trois raisons avaient été avancées par la responsable de l’AHPL pour justifier ces décès : le mauvais état de santé des chiens lorsqu’ils ont été capturés, la surpopulation des niches ainsi que la chaleur.
Malnutrition. L’enquête de la MSAW a aussi révélé que la façon dont les chiens à l’Animal Home de Port-Louis étaient nourris était inappropriée. « Deux ou trois grands récipients étaient placés dans chaque niche pour nourrir les dizaines de chiens. De ce fait, les chiens les plus forts et plus grands avaient tendance à se taper la part du lion, laissant ainsi affamés les petits chiens et ceux qui étaient malades », dit-il, précisant que les repas étaient de surcroit servis chauds alors que ce n’est pas censé être le cas. Le manque d’équipements de cuisine a aussi été noté. « Malgré les requêtes, ce n’est qu’en avril que des nouveaux équipements ont été achetés », poursuit-il. Enfin, en l’absence de gaz ménager, c’est au feu de bois que les repas étaient préparés.
L’Animal Home de Port-Louis appelé à fermer ses portes
En mars, le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, avait déploré l’état des niches, la façon dont les repas étaient préparés ainsi que l’état de décrépitude d’un bâtiment se trouvant dans l’enceinte de l’AHPL. « Tout est à refaire. (…) La MSAW devra retrouver son prestige d’antan », disait-il, estimant que les chiens qui s’y trouvent doivent être transférés le plus rapidement possible. Un bâtiment à Plaine Magnien a été identifié en ce sens. Des travaux sont en cours.
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