Le ministère de l’Énergie et des services publics est confronté à deux dossiers sensibles qui, d’après plusieurs sources internes, reflètent des pratiques douteuses à la Central Water Authority (CWA), sous l’ancien régime.
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Water treatment à Rivière-du-Rempart : un projet à Rs 58,1 M qui explose à Rs 161 M
En mai 2016, un contrat de 58,1 millions de roupies avait été attribué pour l’abstraction et le traitement d’eau brute à Rivière-du-Rempart. Ce projet devait être réalisé en dix mois. Cependant, en octobre 2019, après plus de trois ans de retard, le contrat a été résilié, laissant des travaux importants, tels que la station de pompage, inachevés.
Pour compléter ces travaux, un nouveau contrat a été attribué en 2021, alourdissant la facture de 18 millions de roupies supplémentaires. Par ailleurs, la garantie bancaire de performance de 5,1 millions de roupies, censée couvrir les défaillances du premier entrepreneur, n’a jamais été réclamée auprès de la banque émettrice. Cette inaction soulève des interrogations sur la responsabilité de la CWA.
L’affaire s’est compliquée davantage lorsque l’entrepreneur initial a entamé une procédure d’arbitrage en 2019, réclamant 85 millions de roupies. Ces litiges s’ajoutent à la longue liste de conflits coûteux pour la CWA.
Plaine-Verte : un projet de Rs 153 M qui dérive à Rs 223 M après deux ans de retard
Le second dossier controversé, révélateur d’anomalies et de manque de rigueur, concerne un contrat attribué en 2018 pour la modernisation du réseau de tuyaux à Plaine-Verte, Cité Martial. Prévu pour être finalisé en 18 mois, le projet, d’un coût initial de 153,3 millions de roupies, a été achevé avec deux ans de retard, en juin 2022.
En outre, le coût total a été revu à la hausse, avec des réclamations atteignant 223,2 millions de roupies, déposées par l’entrepreneur en raison de variations majeures sur le chantier.
Ces dépassements budgétaires et ces retards mettent en lumière une planification défaillante et un contrôle insuffisant sur les cahiers des charges, souvent jugés trop flous. Plusieurs sources au ministère qualifient ces anomalies de troublantes et insistent sur la nécessité d’une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur les pratiques contractuelles douteuses ayant marqué ces projets.
Programme de remplacement de tuyaux de la CWA : Plusieurs irrégularités révélées par l’ancienne Chief Internal Auditor en juillet 2024
En juillet 2024, l’ancienne Chief Internal Auditor de la Central Water Authority, qui a démissionné après des désaccords avec l’ancien General Manager, Prakash Maunthrooa, a révélé des anomalies graves dans la gestion des fonds du programme de remplacement de tuyaux internes. Dans son rapport, elle a dénoncé plusieurs manquements aux règles de bonne gouvernance.
Elle a notamment mis en lumière le fait que près de 44 % des fonds destinés au programme ont été utilisés pour d’autres projets financés par des subventions, contrairement à ce qui avait été prévu. De plus, le programme n’a pas été suivi par une prévision mensuelle de trésorerie, rendant difficile le suivi des dépenses. Le rapport a également révélé l’absence de bonne comptabilisation des transactions liées au projet, ce qui a empêché une gestion transparente des achats et des matériaux utilisés.
L’ancienne auditrice a établi un manque de rigueur dans la gestion financière et la planification de projets, soulevant de sérieuses questions sur la responsabilité de la direction de la CWA. Elle a également déploré l’inefficacité des actions correctives face à ces anomalies, ce qui a conduit à sa démission après une période de tensions internes. Ces révélations appellent à une enquête approfondie pour clarifier la gestion des fonds publics et les pratiques de gouvernance au sein de la CWA.
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