Son épouse grièvement blessée dans l’accident à D’Epinay - Vishal : «Bizin pena pitie pou bann sofer koumsa !»

Vishal Jugessur est complètement démuni après le terrible accident dont a été victime son épouse, ainsi que deux autres proches. Il réclame une sanction exemplaire contre le conducteur qui les a fauchées sur la route principale de D’Epinay, mardi.

Le regard assombri par la douleur, Vishal Jugessur ne contient plus sa colère. Sa vie a basculé en quelques secondes lorsque son épouse Reema est devenue l’une des trois victimes grièvement blessées dans l’accident qui a secoué D’Epinay, le mardi 25 février au matin. Sur la route principale, alors qu’elles accomplissaient un geste de générosité en préparant des repas pour les pèlerins revenant du Ganga Talao, Reema, sa sœur Sunita (Pooja) Hosany et leur tante Mantee Seerauj, 62 ans, ont été violemment fauchées par un véhicule. Au volant : Dhumeswar Sarmah Ramnarain, 49 ans, que la police a rapidement testé positif aux stupéfiants et placé en état d’arrestation.

Les poings serrés, Vishal exige une justice implacable et s’oppose fermement à toute libération sous caution du conducteur responsable. « Mo dir, pena pitie pou bann dimounn koumsa ! Bizin enn lalwa pli sever ! Bann ki fer zot fou lor larout, zot bizin peye pou sa ! » lance-t-il, la voix tremblante de colère.

Le corps meurtri de son épouse raconte la violence du choc : bassin fracturé, cheville brisée, épaule disloquée... Un calvaire médical qui ne fait que commencer avec plusieurs opérations encore à prévoir. Comme sa belle-sœur et leur tante, elles ont dû être immédiatement placées en soins intensifs. Si leur état s’améliore progressivement en cette fin de semaine, les cicatrices physiques et psychologiques de cette tragédie restent profondes. « Dokter ki’nn okip li pa finn koz negatif. Mo pa finn rod fatig li ek sa aksidan-la... » confie Vishal, s’accrochant à ce mince espoir.

Vendredi encore, les murs aseptisés des soins intensifs de l’hôpital SSRN à Pamplemousses abritaient toujours Reema et Sunita, tandis que Mantee Seerauj avait pu être transférée en chambre commune.

Le drame ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital. Vishal, lui-même blessé à la main, se retrouve démuni face aux tâches quotidiennes qu’accomplissait son épouse. « Mo lame dan plak, mo pa konn kwi. Mo fami inn bizin vinn donn mwa manze yer », avoue-t-il, révélant l’ampleur du bouleversement familial. Son fils de 20 ans partage cette détresse : « Pandan de zour, pena personn pou kwi manze pou li. »

Cette catastrophe s’abat sur une famille déjà fragilisée. Vishal, ancien employé d’une usine de bijoux récemment fermée, subsiste grâce à l’aide sociale : « Lizinn-la fek ferme. Mo’nn perdi mo plas. Mo pena travay. Aster, ariv sa aksidan-la, mo lavi finn boulverse. »

Le regard vide, il cherche ses mots, submergé par l’émotion. « Mo tromatize... Mo garson osi... Nou pa ankor resi bien konpran ki finn arive. » Les images de cette journée fatidique tournent en boucle dans son esprit, particulièrement ce moment où il a découvert son épouse et sa sœur étendues, gravement blessées. « Pa kone kisann-la mo pou gete avan... »

Dans une chambre d’hôpital, sa tante Mantee lutte contre la douleur. « So de lame finn bizin opere. » Quant à sa sœur, son épaule gravement atteinte nécessitera une intervention chirurgicale complexe. Derrière chaque victime de la route se cache une famille entière, brutalement précipitée dans un cauchemar sans fin.