Née un 20 mai 1939 à Port-Louis, Bibi Afroz Jaufuraully a vécu une vie remplie d’épreuves. Son enfance a été marquée par la souffrance et la perte. À l’âge de cinq ans, elle a perdu sa maman, un départ qui a laissé une empreinte indélébile dans son cœur. Avant cette tragédie, elle souffrait de paralysie infantile, une condition qui l’empêchait de marcher normalement. Malgré tout, elle a continué à se battre car même après la vie ne lui a pas fait de cadeaux.
C’est dans sa modeste demeure à Port-Louis que nous sommes allés à la rencontre de Bibi Afroz Jaufuraully. Le poids de l’âge se lit sur son visage, marqué par les épreuves de la vie. Ses yeux, empreints de sagesse, racontent une histoire de souffrance, de lutte... Malgré son sourire, on voit qu’elle a le cœur lourd.
Bibi Afroz Jaufuraully, 85 ans, est originaire de Surinam. Elle est l'aînée d'une fratrie de deux enfants. Dès son enfance, la vie n’a pas été tendre envers elle. « Quand j’étais petite, je souffrais de paralysie infantile. Je ne pouvais pas marcher. Cependant, ma mère a veillé sur moi. Elle me préparait des bains chauds et prenait soin de moi. Par la grâce de Dieu, j’ai pu recommencer à marcher. Ma maman était une femme bienveillante », se souvient-elle.
Cependant, la vie avait d’autres plans pour elle. Elle perdra sa maman alors qu’elle n’avait que cinq ans. Un coup dur pour cette enfant. À l’adolescence, son père meurt. Bibi Afroz Jaufuraully et son frère de deux ans se retrouvant orphelins. « À la mort de notre maman, mon père n’a jamais cherché à se remarier, préférant élever ses enfants seul. Il est décédé quand j’ avais 13 ans », dira-t-elle.
Ma vie a été une succession de défis, mais je n’ai jamais perdu le sourire"
En grandissant, Bibi Afroz Jaufuraully a dû travailler dur pour subvenir à ses besoins et à ceux de son frère. Elle n’a pas eu l’occasion d’aller à l’école, passant son enfance entre l’hôpital et la maison, aidée par des proches et voisins généreux qui ont veillé sur les deux orphelins. « Ma vie a été une succession de défis, mais je n’ai jamais perdu le sourire ni ma foi en l’humanité », dit celle qui a travaillé comme femme de ménage.
Amour et souffrance
À l’âge de 17, 18 ans, Bibi Afroz Jaufuraully s’est mariée avec un homme qu’elle aimait. « Il était un proche de ma maman. Il venait souvent rendre visite à la famille à Surinam. C’est ainsi que je suis tombée amoureuse de lui. Ensemble, nous avons construit une vie pleine de complicité et de soutien mutuel.
Malheureusement, mon époux est décédé il y a 50 ans, me laissant seule pour affronter les aléas de la vie », poursuit l’ octogénaire. Leur union ne leur a pas donné d’enfants, mais leur amour a laissé une empreinte durable.
Aujourd’hui, à 85 ans, Bibi Afroz habite à Port-Louis, entourée de l’affection de ses proches et voisins. Malgré les nombreux problèmes de santé qui l’ont accablée au fil des ans, elle reste une figure de résilience. Elle ne peut plus marcher et se déplace en s’aidant de ses mains, à quatre pattes, un défi quotidien qu’elle affronte avec courage depuis plus de trois ans. « C’est vraiment difficile. Mon plus grand problème, c’est de ne pas pouvoir marcher. Je ne peux rien faire.
J’essaie de me débrouiller pour aller aux toilettes et autres », raconte la vieille dame.
Bibi Afroz Jaufuraully reçoit régulièrement des visites de son frère et de ses enfants, ainsi que de voisins attentionnés. Même si elle vit seule, elle ne se ressent jamais cette solitude grâce à leur soutien. Une personne vient l’aider avec les travaux ménagers, et elle la paie avec sa pension à la fin du mois. « Mes enfants (faisant référence aux enfants de son frère qu’elle considère les siens) me demandent de venir habiter chez eux. Mais je préfère rester ici. Je ne veux être un fardeau pour personne. Mes enfants viennent me voir et s’assurent que je suis en bonne santé », dit-elle.
En effet, les enfants de son frère s’assurent qu’elle suit ses traitements médicaux. « Je dépense ma pension pour acheter des médicaments. Heureusement, j’ai pu recommencer à fermer le poing. J’étais malade ces derniers temps, mais par la grâce de Dieu, ça va mieux », soutient-elle.
Malgré toutes les difficultés, Bibi Afroz Jaufuraully reste une femme joyeuse, évitant les conflits et préférant répandre le rire autour d’elle. Elle a toujours été reconnue pour son esprit indomptable et sa capacité à trouver du bonheur dans les petites choses de la vie. Elle continue de prier pour la paix et la tranquillité, espérant qu’elle pourra un jour se reposer sans douleur ni souffrance.
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