Les divers ajustements des salaires ne seront pas sans conséquences, tant pour les entreprises que pour les consommateurs. Une cascade d’augmentations se profile en ce début d’année, notamment pour les frais des cliniques privées.
Après l’euphorie des festivités de fin d’année et du Nouvel an, place à la dure réalité avec la reprise des activités économiques dès ce lundi 8 janvier. Si les diverses augmentations de salaires à venir ont de quoi réjouir les employés, le revers de la médaille se fera vite sentir avec la cascade d’augmentations de prix qui commence à s’afficher, notamment dans les tarifs des différentes prestations des cliniques privées.
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« Pour faire face aux dépenses additionnelles à venir, les cliniques n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs tarifs », explique le Dr Dawood Oaris, président de l’Association des cliniques privées. Bien qu’aucun accord collectif n’ait été conclu à cet effet, il est d’avis que chaque clinique révisera inévitablement ses prix pour compenser les dépenses supplémentaires auxquelles elles devront faire face dès ce mois de janvier avec l’augmentation des salaires, dont le salaire minimum, par exemple.
Le Dr Oaris souligne « l’absence de concertation entre les cliniques » et indique que chacune prendra une décision en fonction des services et prestations offerts, ainsi que des accords conclus avec les compagnies d’assurance pour les patients bénéficiant d’une prime d’assurance.
Il rappelle qu’une bonne partie des patients ne sont pas assurés médicalement et paient eux-mêmes les frais de leurs soins. Le Dr Oaris insiste ainsi sur « la nécessité d’une win-win situation entre les compagnies d’assurance et les cliniques privées.
Situation difficile
« Nous serons dans une situation difficile avec l’augmentation des salaires », ajoute le responsable d’une clinique qui souhaite rester anonyme. Il explique que le département de comptabilité travaille déjà sur les modalités de la révision des tarifs, mais aucune décision n’a encore été prise jusqu’à présent. Selon lui, cette augmentation des tarifs sera « inévitable » avec les divers frais, tels que le coût des équipements médicaux qui ont déjà augmenté. Il affirme que la hausse des tarifs fera sans doute réfléchir certains patients qui effectuent des ‘check-up’ parfois de manière impromptue au lieu de consulter un médecin pour évaluer la nécessité de le faire. Selon lui, au lieu de dépenser énormément avec des spécialistes, les patients devraient envisager de consulter un médecin généraliste au préalable. Il plaide ainsi en faveur de la mise en place du concept de médecin de famille, ce qui devrait aider les patients à réduire leurs frais médicaux pour des examens non nécessaires dans certains cas.
Pour ce responsable de clinique, les compagnies d’assurance ne pourront plus subsister avec tous les frais de remboursement qu’elles doivent payer. Il estime que, face aux habitudes prises par certains patients, les compagnies d’assurance encourageront leurs médecins à se rendre dans les cliniques pour vérifier divers tests que leurs patients doivent subir.
Le Dr Oaris rappelle que les établissements de santé privés sont des entreprises ayant des frais de fonctionnement à régler, et que cette révision des tarifs vise à les aider à subsister. Il fait cependant remarquer que ces révisions de tarifs ne sont pas une réponse à une décision gouvernementale, car l’augmentation du barème du salaire minimum est tout de même intéressante pour différentes catégories de travailleurs. Cependant, cela entraînera un coût additionnel pour les entreprises. Il estime que les autorités devraient prendre des décisions concernant les institutions susceptibles de rencontrer des difficultés. « Nous ne cherchons pas à pénaliser qui que ce soit, mais nous avons besoin de fonctionner et de ne pas subir les conséquences des augmentations de salaire », souligne le Dr Oaris.
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