Saisie des 157 kg d’héroïne : Kistnah évoque l’axe Dewdanee-Ramdin

L’enquête de l’Adsu sur la saisie des 157 kg de drogue progresse lentement mais sûrement. Lors des interrogatoires de Navind Kistnah, les enquêteurs ont mis l’accent sur les procédures douanières. Des arrestations ont eu lieu mais les explications du suspect ne sont pas totalement satisfaisantes.

Navind Kistnah a affirmé, lors de son interrogatoire, que c’est Homunchul Kumar Ramdin qui détient les contacts au port et à la douane pour faciliter le trafic de drogue. Il a affirmé que c’est ce même individu qui assurait la liaison entre les lieutenants de Peroomal Veeren. Navind Kistnah a aussi affirmé que c’est Homunchul Kumar Ramdin qui lui a présenté Geanchand Dewdanee.

Navind Kistnah a été confronté à une série de documents douaniers, portant sur les différents colis importés par le biais de sa compagnie Kun Management Ltd et ceux d’une société de logistique qui est son ancien employeur. C’était lors de son interrogatoire durant la semaine écoulée.

L’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu) tente de faire la lumière sur les différents colis qui sont rentrés au pays, avec l’empreinte de Navind Kistnah. L’Adsu est revenue à la charge avec l’un des présumés contacts de Peroomal Veeren, le dénommé Saïd, qui a rencontré Navind Kistnah, lors de son voyage en Afrique du Sud. Ce que l’Adsu tente d’établir ce sont les procédures entourant l’acheminement et le dédouanement des 39 colis mentionnés par Navind Kistnah. La brigade antidrogue veut comprendre comment le pseudo courtier maritime a pu faire sortir les cargaisons, importées pour le compte de Peroomal Veeren, sans éveiller les soupçons des autorités portuaires.

Des messages dans le courriel de Navind Kistnah portant sur ses activités professionnelles, intéressent également l’Adsu. Les différents éléments d’informations recueillis sur les transactions douanières, font l’objet de vérifications, afin d’identifier les différents contenus et les destinataires des produits importés. Les enquêteurs sont en présence de la liste des appels échangés sur les trois téléphones de Navind Kistnah, après son départ en catimini de Maurice, le mercredi 8 mars.

Au fil des différentes séances d’interrogatoire, en présence de ses hommes de loi, il a été appelé à identifier les personnes avec lesquelles il était en communication, lors de son séjour en Afrique. À l’issue de cet exercice, ceux qui sont soupçonnés d’avoir un lien avec le trafic, devraient être convoqués par la brigade antidrogue.

Concernant les communications entre la dénommée Anita et Navind Kistnah, l’Adsu soupçonne qu’il s’agirait d’échanges pour transmettre les instructions de Peroomal Veeren concernant le trafic de drogue. Le rôle de cette femme, selon les enquêteurs, serait crucial pour le bon fonctionnement du réseau et pour l’importation d’héroïne.

Navind Kistnah est très «sélectif»

« C’est quelqu’un de très sélectif ». C’est en ces termes que nos sources au sein de l’Adsu qualifient Navind Kistnah, à l’issue de ses multiples séances d’interrogatoire. Même s’il poursuit ses explications sur le déroulement du trafic et sur son implication au sein du réseau, certains enquêteurs chevronnés sont convaincus que l’habitant de Petite Rivière ne leur dit pas tout ce qu’il sait. « Il se peut qu’il choisisse les noms qu’il cite et tente de protéger d’autres complices ».