Rixe sanglante à Henrietta - La victime, Kewal Nundoo : « Mo pas gagn le temps zot fine bat moi »

Quatre blessés, des maisons et des voitures saccagées et un enlèvement. Ce n’est pas le scénario d’un film d’action, mais ce qui s’est passé à Henrietta dans la soirée du dimanche 16 mai. La police de Vacoas a enregistré plusieurs plaintes contre le présumé suspect, Vishal Shibchurn accusé d’avoir agressé Kewal Nundoo. D’autres victimes vont se manifester dans les jours prochains. 

Au cours d’une opération montée par la CID de Curepipe le jeudi 20 mai, Vishal Shibchurn, 53 ans, a été arrêté à son domicile, à Saint-Hubert. Le suspect a été remis aux officiers de  la CID de Vacoas et a participé à une parade d’identification durant laquelle il a été identifié positivement par une habitante de Henrietta. Cette dernière a porté plainte contre lui, le mardi 18 mai au poste de police de Vacoas. Dans sa déposition, elle a indiqué que son époux et elle ont été agressés. 

Durant cette même attaque, son fils a été kidnappé et le suspect a saccagé sa maison et trois voitures. Pour sa part, Vishal Shibchurn nie toute implication dans cette attaque et clame son innocence. Il a comparu en Cour de Curepipe et la police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle.

Cette attaque fait suite à un règlement de comptes avec pour toile de fond une affaire d’argent. C’est ce qui a expliqué Kewal Nundoo, un père de famille de 55 ans qui dirige une compagnie de location de voitures. De retour chez lui depuis jeudi, après avoir séjourné à l’hôpital, il revient sur cette agression où sa famille et lui ont frôlé la mort le 16 mai aux alentours de 23 h 30.  « Mo meme ziska ler pa compren kifer zot fine agir kume sa. Nu pas ene dimoune ki rode problem avek person. Ceki pli pire mo fine trouv Vishal Shibchurn peu guete nu ek kan mon dire so banne dimoune lais mo pu ale koze ar li kar li ene fami avek moi, lin dir fos ca. Zot fine jet moi par terre et bat moi koup sabre coup tuyo », relate la victime.

Tout a commencé à cause d’un certain Hansley, recommandé par Nicolas, un maçon qui travaille chez Kewal. Hansley a loué une voiture durant 26 jours,  mais n’a pas réglé le montant total de la location, soit Rs 23 000. Quand il a refusé de ramener le véhicule, Kewal s’est rendu au poste de police de Vacoas pour porter plainte contre lui. « Li ti doit moi Rs 23 000. Le 13 mai, lin telefon mwa pur dir kin lit kitter lauto la GRNW avek la cle sou fauteuil et kin li pu paye mwa apre. Mon alle recuper loto », ajoute-t-il. 

Pour sa part, le maçon a promis à son patron de convaincre Hansley de lui rembourser l’argent. Ensuite, dans la soirée de dimanche, le maçon l’a téléphoné pour lui dire que Hansley a effectué un arrangement pour effectuer le paiement.  « Ce n’est que plus tard que j’ai appris que Hansley a téléphoné à Vishal Shibchurn pour lui demander de faire un transfert de Rs 4 000, mais ce dernier a refusé et l’aurait même menacé », relate Kewal. Ce dernier a ensuite reçu un appel de Hansley vers 23 h 30 sur son portable et au même moment, il a entendu un bruit à l’extérieur. Quand il est sorti pour aller voir, il a vu plusieurs véhicules et un groupe de personnes encagoulées qui ont fait voler en éclat plusieurs vitres de sa maison.  « Parmi les agresseurs, j’ai reconnu Hansley et Vishal Shibchurn que je connais bien, car il fait partie de ma famille. Mo pas gagne le temps zot fine bat moi. Mo madam sorti pou secourir moi zot bat li. Mo garson Pravin in sorti ek zot bat li traine pli zot inn enleve li ek lin met li dans loto ek zot alle », indique Kewaj. 

Pravin, âgé de 24 ans, a été emmené de force à bord d'un 4x4 et a été conduit à Henrietta où il a été passé au tabac. Las de recevoir des coups, il a été obligé de révéler l’adresse de Nicolas. Ses agresseurs l’ont laissé sur place et Pravin, blessé, a regagné son domicile à pied. Il s’est rendu à l’hôpital Candos en compagnie de ses parents où il a été admis ainsi que son père. 

Sa mère, qui a pu regagner sa maison, s’est rendue ultérieurement avec son fils au poste de police. Quant à Kewal, il attend que sa santé s’améliore pour consigner sa déposition.

Vishal Shibchurn  : «Rien à faire avec cet incident»

Un jour avant son arrestation, nous avons pu contacter Vishal Shibchurn pour avoir sa version des faits. De prime abord, il  nie être impliqué dans ces agressions. Il a aussi ajouté qu’il est à la disposition de la police 24/7 dans le cadre de cette affaire. « Je suis disposé à fournir mon ADN et mettre mon véhicule 4x4 rouge à la police à des fins d’examens. De plus, j’ai également demandé à la police de vérifier les caméras CCTV de Safe City. Enkor ene fois ene alegation gratuite, mo pas kone sa madam asha la. Mo perna narien a faire avec sa incident la. Ni mo fne ale laba ni mone sacage so la cage ni kidnap so garçon », a-t-il déclaré.