Retour sur la polémique autour du burkini en France

D'un côté, des femmes comme Najat Vallaud-Belkacem, Anne Hidalgo, Marisol Touraine, Cécile Duflot (et sans doute si elles étaient toujours au gouvernement, il y aurait eu aussi Christiane Taubira, Aurélie Filippetti, etc.) qui n'hésitent pas à s'opposer à l'interdiction du burkini ; et de l'autre, des hommes comme Manuel Valls, Nicolas Sarkozy, Florian Philippot (FN) et les maires de droite sur la Côte d'Azur (essentiellement à Nice et à Cannes) qui sont pour interdire le burkini. Ces derniers continuent d’ailleurs de le réclamer malgré la décision des juges du Conseil d'Etat, invalidant le 26 aout 2016, l’arrêté anti-burkini à Villeneuve-Loubet, estimant qu’il a porté «une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales.

L'attitude de certains maires dans les Alpes Maritimes, et les propos incendiaires qu'ils tiennent, laissent penser qu'ils auraient bien pu, il n'y a pas si longtemps, pactisé avec l'Allemagne nazie. Et, bien sûr, dans leur stupéfiante stupidité, ils pensent qu'ils font 'tout pour la France'. Ce sont en fait des gens qui font tout pour empêcher la France d'être paisible et sereine.

Après cette belle publicité faite au burkini, bien plus de femmes (musulmanes et non-musulmanes) sont devenues conscientes de l'existence de ce costume de bain confectionné par un designer en Australie.  Il est fort à parier que beaucoup vont maintenant choisir de le porter pour des raisons qui leur seront propres. Non seulement en France mais dans le monde entier, quoi qu'en disent les uns et les autres – fascistes de l’extrême droite ou gauchistes adoptant des positions front-nationalistes – comme cela s'est passé avec le hijab en France avec l’ « affaire du foulard » à partir de 1989.

Deux autres observations

Certains islamophobes incurables se trompent sur une personne dont ils instrumentalisent la photo (en burkini) dans leur croisade contre l’Islam, les Arabes et les Musulmans. Cette personne, c’est Nigella Lawson. Sa photo date de 2011, et elle avait été prise alors qu’elle se baignait en… Australie. Si Nigella Lawson était à Nice ou à Cannes en 2016 et que la Police l’avait verbalisée et brutalisée, Manuel Valls se serait vite monté au créneau pour présenter des excuses au nom de la France. Et vous savez pourquoi ? Premièrement, parce que Nigella Lawson est juive. Deuxièmement, parce qu’elle est une « célébrité » en Grande Bretagne – elle est une Chef qui a ses émissions à la télé, et qui a aussi publié de beaux livres sur la cuisine, sur ses créations culinaires. Troisièmement, même si certains font semblant d’éviter de dire ‘femme de…’ ou ‘fille de…’, ils finissent par le faire… Nigella Lawson est l’ex-femme de Charles Saatchi – vous avez sans doute entendu parler de Saatchi et Saatchi – qui est propriétaire d’une galerie d’art à Londres. Enfin, Nigella Lawson est la fille d’un des ex-membres du Cabinet de Mme Thatcher et ancien Ministre des Finances en Grande Bretagne.

Ma deuxième observation se rapporte à une lettre d’Elizabeth Badinter sur la BURQA qu’ « on » a sortie en pleine polémique sur le BURKINI. Cette lettre a été très largement partagée sur les réseaux sociaux. J’y vois une tentative de manipulation de l’opinion publique. Figurez-vous qu’on a pris bien soin de camoufler la date de publication de cette lettre très critique envers les femmes qui portent la burqa – je suis contre la burqa, et donc je n’ai aucun problème là-dessus…  Mais, ce qu’il faut savoir, c’est que Badinter n’a pas publié sa lettre (dans le Nouvel Observateur) suite à la polémique ridicule et inutile sur le BURKINI ces jours-ci, mais elle l’a fait en… 2009 et sa lettre ne concerne que la BURQA ! Qui sait ? Peut-être que si la philosophe et l’icône du féminisme qu’est Elizabeth Badinter avait publié une autre lettre aujourd’hui, elle s’en serait prise aussi au burkini, mais de cela on n’en sait RIEN puisqu’aucun journaliste n’est allé lui poser la question. Par contre, on peut se demander pourquoi on déterre aujourd’hui une lettre de 2009 sur la burqa pour tenter de discréditer les femmes qui choisissent de porter le burkini, et on ne dit rien sur le fait qu’Elizabeth Badinter est aujourd’hui première actionnaire et présidente du conseil de surveillance de Publicis qui s’occupe de la com pour le compte de… l’Arabie Saoudite !