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Restauration en confinement : les livreurs de fast food ne chôment pas

Ils font partie des « frontliners » dont on ne parle pas beaucoup, les livreurs de fast food travaillent davantage pendant le confinement. En plus d’une charge de travail supplémentaire, ils doivent adapter leurs méthodes de travail à la situation.

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Même en cette période de confinement, les Mauriciens restent friands de restauration et notamment de fast food. Les livreurs ne manquent donc pas de travail. Bien que fermé au public, il y a du monde aux abords du restaurant KFC de Rose-Hill. Les livreurs de la compagnie OrderManzer Ltd se sont installés devant le comptoir du « drive thru » à l’extérieur du restaurant. Ils enchaînent les livraisons pour les commandes passées sur Internet.

Jean-Paul est l’un des livreurs les plus expérimentés de la compagnie. « Les paiements se font en ligne ou par carte. Chez les clients, nous évitons de prendre de l’argent pour écarter tout risque de contamination. Nous respectons la distanciation sociale avec les clients. Nous posons les livraisons sur les coffres de nos motocyclettes. Nous désinfectons nos mains, ainsi que celles de nos clients. Ceux-ci apprécient nos services, car ils doivent rester chez eux et leurs repas leur sont livrés à domicile. Tout le monde craint d’attraper le virus, mais nous sommes bien équipés. Notre patron nous donne de nouveaux masques et des gants chaque jour, ainsi que du gel hydro alcoolique. Les caisses sont désinfectées. Nous prenons un maximum de précautions pour faire notre travail bien et ne mettre personne en danger chez nous », explique Jean-Paul.

Lui et ses collègues ne manquent pas de travail pendant le confinement comme l’affirme Rahul Bhasin, directeur d’OrderManzer Ltd. En effet, le nombre de livraisons par jour est passé de 125 à 400. « Alors que, depuis 2015, notre croissance était organique, (pendant le confinement) nous bénéficions d’une visibilité extraordinaire. Il y a beaucoup de demandes à travers l’île, car les autorités encouragent les gens à utiliser les services en ligne. C’est une bonne chose, car je pense que nous sommes encore un peu en retrait en termes de numérisation. L’obtention des permis de travail prend du temps, mais nous en avons eu suffisamment pour assurer les livraisons dans les Plaine Wilhems. Nous sommes actuellement présents dans les Plaines Wilhems et à Flacq. Mais malheureusement, il y a des demandes un peu partout auxquelles nous ne pouvons répondre, faute de permis et pour maintenir la qualité de service. Nous préférons ne pas nous éparpiller et faire le travail bien », commente Rahul Bhasin.

Comment parler de livraisons de repas sans évoquer les livreurs de pizzas ?

Au restaurant Domino’s Pizza, de Quatre-Bornes, les livreurs enchaînent les livraisons à scooter. Mais contrairement à ce qui se fait d’habitude, chacun d’entre eux porte des protections sanitaires : à savoir un masque, des gants, mais aussi une combinaison par-dessus ses vêtements. C’est par exemple le cas de James, qui s’apprête à effectuer une livraison. « Le travail se passe comme d’habitude, sauf que nous prenons plus de précautions. Quand nous arrivons chez le client, nous lui demandons de mettre une chaise dehors, sur laquelle nous déposons les pizzas. Nous désinfectons nos mains et celles du client. Nous mettons l’argent dans la caisse que nous désinfectons ensuite. Les clients sont un peu méfiants, mais ils coopèrent. Les contrôles de police se passent bien, car nous sommes en règle. Nous ne sommes pas inquiets de travailler (pendant la pandémie), car nous prenons toutes les précautions nécessaires », affirme James.

Kareesh Manraj, Chief Experience Officer de Domino’s Pizza, indique que, pendant le confinement, le nombre de livraisons a doublé. Cela permet à l’enseigne de limiter son manque à gagner à 50% de son chiffre d’affaires habituel. « Les demandes sont importantes. Nous avons débuté les livraisons il y a quatre semaines et la demande a été très forte. Nous ne pouvons pas prendre toutes les commandes pour tenir la promesse de livraisons en 30 minutes. Des clients sont livrés en 30 minutes, d’autres en 45, parce qu’il y a des précautions sanitaires supplémentaires. Par exemple, il est demandé aux livreurs, après chaque livraison, de changer leurs combinaisons, de laver leurs mains, de désinfecter leurs sacs et les coffres des scooters. Il est important que ces mesures soient respectées », déclare Kareesh Manraj.

Les restaurants sont de plus en plus nombreux à proposer des livraisons pour tenter de survivre au confinement. Beaucoup d’entre eux se préparent aussi à opérer de la vente à emporter dès le 15 mai prochain, date de l’allégement du confinement à Maurice.

 

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