Après quelques jours de tension, le Premier ministre a tenté de rétablir la communication avec la presse. Les responsables des rédactions du pays ont répondu à l’invitation du chef du gouvernement au bâtiment du Trésor, le vendredi 25 août.
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Plusieurs propositions ont été faites par les responsables afin qu’il y ait un partenariat plus sain entre la presse et le pouvoir. À l’issue de la réunion, les responsables des rédactions affichaient la satisfaction.
Un sentiment qui animait aussi Pravind Jugnauth. « C’était une rencontre cordiale durant laquelle j’ai été à l’écoute des médias. Je souhaite que nous ayons une relation respecteuse », a déclaré aux journalistes le chef du gouvernement, à sa sortie des célébrations nationales de la fête Ganesh Chaturthi, à L’Espérance, dans la soirée de vendredi.
Si le Premier ministre respecte la diversité d’opinions, il exprime toutefois le souhait de pouvoir « opérer dans des conditions acceptables ». Pravind Jugnauth a ensuite ajouté : « J’essaie de faire ma part pour que les relations soient meilleures qu’elles ne le sont actuellement. »
Vendredi, il a rencontré un premier groupe. Le mardi 29 août, il en rencontrera un deuxième. L’objectif : pouvoir avoir d’autres rencontres de ce type par la suite.
Le Premier ministre, qui dit avoir toujours adopté une politique d’ouverture avec la presse, a jugé pertinent de tenir cette rencontre informelle et amicale. Surtout après qu’il a noté que les relations entre la presse et le pouvoir se sont bien détériorées. Il a martelé qu’il n’est pas « allergique » à la critique, soulignant qu’il souhaite « une relation normale et cordiale » avec la presse.
« J’ai mis de l’avant le petit problème de la déclaration du Premier ministre à l’aéroport où seuls la MBC et Top FM étaient présents », a lancé Nawaz Noorbux, rédacteur en chef de Radio Plus, aux journalistes après la rencontre.
Ce dernier explique que Lindsay Rivière, ex-président du Media Trust, a suggéré que le Premier ministre tienne une conférence de presse quatre fois par an avec des journalistes chevronnés. Pour Nawaz Noorbux, « jamais il n’y aura de relations excellentes entre la presse et le gouvernement. Mais il ne faut pas non plus que les relations se détériorent ». Selon lui, des réunions de ce type devraient avoir lieu plus souvent.
Jane Lutchmaya, chef d’édition au Défi Media Group, qualifie, pour sa part, la rencontre de « très positive ». Elle dit espérer qu’il y en aura d’autres. « Un des points ayant été soulevés à plusieurs reprises a été la communication défaillante du gouvernement », explique-t-elle. Souvent, ce partenariat entre presse et pouvoir a été entaché, car le dialogue entre les deux parties « n’a pas été faite dans le respect des uns et des autres ».
La chef d’édition évoque aussi la nécessité de la Freedom of Information Act, sujet abordé avec le Premier ministre. « Nous attendons depuis longtemps une Freedom of Information Act. On ne peut qu’espérer que cette promesse se réalise assez rapidement », a-t-elle déclaré.
D’autres, à l’instar d’Axcel Chenney, responsable multimédia à La Sentinelle, estiment être allés à contre-courant : « J’ai demandé à quoi pouvait bien servir une bonne relation presse-pouvoir ? À chacun son métier et les vaches seront bien gardées. » Pour lui, la presse mauricienne a connu des moments plus tendus avec le pouvoir, notamment avec l’existence d’Advance en 2014, ou encore quand les journalistes se faisaient arrêter dans les années’ 80.
Un discours qui ressemble à celui de Krish Caunhye, directeur de Top FM. « Au niveau de Top FM, nous avons connu pire. Mais c’est une bonne chose de s’y être attaqué avant que les choses ne dégénèrent », a-t-il dit. Il dit espérer que les rencontres de ce genre se réitèrent à l’avenir.
Des consultations sur la Freedom of Information Act en cours
Le gouvernement entend bien respecter sa promesse de venir avec une Freedom of Information Act pour permettre aux citoyens d’accéder beaucoup plus facilement aux informations les concernant. L’introduction d’une telle loi figure dans le manifeste électoral de l’Alliance Lepep de 2014. Dans un document déposé à l’Assemblée nationale cette semaine, le Premier ministre Pravind Jugnauth, indique qu’il croit « au mérite et dans l’intérêt national d’une législation sur la Freedom of Information qui réponde aux aspirations de la nation ».
Cependant, il précise que cette loi ne doit « en aucun cas compromettre ou retarder inutilement ou excessivement le processus de développement, de transformation et de modernisation de notre pays ». Le chef du gouvernement indique qu’une ébauche du projet de loi a été remise au bureau du Premier ministre en 2016. Depuis, le texte est en train d’être examiné. Des consultations en interne ont lieu « avec un grand intérêt ainsi qu’avec le plus grand soin ». Une fois cet exercice achevé, « toutes les parties prenantes seront consultées ».
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