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Malgré la hausse du Key Rate : l’inflation importée reste un défi majeur 

Une baisse du taux de l'inflation n'équivaut pas à une baisse des prix.

Malgré les mesures de la Banque centrale, l'effet attendu tarde à se manifester. Maurice subit fortement l'inflation importée, comme le montre l'indice des prix à la consommation de février 2025, qui a augmenté de 0,7%, principalement en raison des coûts alimentaires.

L'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,7%, passant de 105 en janvier à 105,7 en février 2025. L'inflation en glissement annuel s'est établie à 0,1% en février 2025, contre 6,2% en février 2024. L'inflation globale pour la période de 12 mois se terminant en février 2025 se chiffre à 2,8%, contre 6,1% pour la période de 12 mois se terminant en février 2024. Bien que l’inflation soit en baisse, les prix poursuivent leur ascension comme l’indique l’IPC. 

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Selon Cédric Beguier, Head of Investment Strategy ‑ Capital Markets chez Axys, l’inflation que l’on subit à Maurice est une inflation importée. La Banque de Maurice avait augmenté le taux directeur de 50 points de base en février dernier. Or, Cédric Beguier explique que la hausse du Key Rate n’a pas d’incidence sur l’inflation à Maurice car celle-ci est importée. « C’était une mesure qui allait plus dans le sens de la stabilisation de la roupie que pour contrôler l’inflation. Je ne pense pas que les différentes hausses du taux directeur ont entraîné une réduction dans la consommation à Maurice », avance-t-il. 

Les importations totales au quatrième trimestre 2024 se sont élevées à Rs 86,53 milliards. Ce montant est synonyme d’une hausse de 17,9% par rapport à la valeur de Rs 73,42 milliards au trimestre correspondant de 2023. Les chiffres publiés par Statistics Mauritius indiquent entre autres que cela est dû à l'augmentation des importations d’ « Articles manufacturés divers » (+19,2 %), et d’ « Aliments et animaux vivants » (+10,0 %).

Impact de la roupie

La facture d’importation n’échappe pas non plus à la valeur de la roupie face aux devises utilisées dans le commerce international. En février, les trois principales devises se sont appréciées par rapport à la roupie mauricienne. C’est la livre qui a connu la plus forte appréciation (1,8 %) par rapport à la monnaie locale. Le Royaume-Uni a été exempté des droits de douane américains, ce qui a contribué à renforcer la livre au cours de la période, après un mois de janvier difficile en raison des inquiétudes concernant les perspectives budgétaires du pays. L'euro et le dollar américain ont augmenté de 0,5 % chacun par rapport à la monnaie locale au cours de la même période. L'euro est resté à l'intérieur d'une fourchette par rapport au dollar américain en février.

Cédric Beguier fait comprendre que le dollar a perdu énormément de valeur par rapport à l’euro en raison des politiques mises en place par le président Trump. Le dollar, dit-il, a été le grand perdant sur le dernier trimestre, même s’il a repris de la vigueur ces derniers jours. Les devises européennes ont cependant le vent en poupe avec les annonces budgétaires. Le cycle de resserrement monétaire en Europe a beaucoup d’avance par rapport aux États-Unis.  

Dans le même temps, aux États-Unis, Donald Trump a signé des décrets en vue de protéger le marché américain. Selon le Head of Investment Strategy ‑ Capital Markets chez Axys, les annonces tarifaires de Donald Trump n’auront pas d’impact sur Maurice. Par contre, Maurice sentira l’effet de l’inflation importée si les prix de l’énergie, du transport et des produits finis à l’étranger jouent en sa défaveur. « On ne peut rien faire pour la juguler, à part arrêter de consommer. Les données d’inflation en temps réel sont en nettes baisses. C’est le consommateur qui va payer à la fin du jeu des taxes douanières entre les pays. Si cela devient sporadique et récurrent, ce serra problématique pour l’inflation globale », concède-t-il.  

Budget 2025-26

Le manifeste électoral de l’Alliance du Changement comporte des mesures visant à réduire la dépendance de Maurice à l’importation. Ces mesures concernent l’agri-business et l’économie océanique. Après les produits pétroliers, les produits de la mer sont l’un des items qui pèsent dans la facture d’importation du pays. « Maurice est entouré de mer et d’un espace maritime énorme. Cela fera une grosse différence si l’on parvient à baisser nos importations des produits de la mer », soutient Manisha Dookhony. L’économiste fait observer qu’une grande partie des importateurs des produits de la mer, sont souvent les mêmes qui vendent des produits frais. « Il y a des substitutions qui peuvent se faire. Eu égard de l’agri-business, l’accès au terrain est intéressant. Beaucoup de légumes qui peuvent facilement être produits à Maurice sont aujourd’hui importés », conclut-elle.

La situation à l’international

Marchés mondiaux

Les marchés développés ont clôturé en territoire négatif, le mois de février ayant été marqué par des performances mitigées, les marchés américains étant confrontés à des inquiétudes concernant les tarifs douaniers et l'inflation. 

États-Unis

Les indices américains ont chuté sous l'effet des inquiétudes concernant les tarifs douaniers et de la hausse de l'inflation, qui a atteint 3 % sous l'effet de l'augmentation du prix des œufs. La Réserve fédérale américaine (FED) a maintenu ses taux, dans l'attente de nouvelles améliorations de l'inflation. 

Europe

L'inflation dans la zone euro est tombée à 2,4 %, ce qui a apaisé les inquiétudes de la Banque centrale européenne. La Banque d'Angleterre a réduit ses taux à 4,50 % et prévoit une croissance de 0,75 % pour 2025. 

Asie

La Banque du Japon pourrait adopter une position plus ferme en raison de la hausse de l'inflation.

(Source : International Market Highlights ded Swan Capital Solutions)

 

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