
L'indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 105 en janvier à 105,7 en février 2025, soit une hausse de 0,7 %. Les principales devises se sont appréciées par rapport à la roupie en février dernier. Quand verra-t-on réellement l’impact des mesures prises par la Banque de Maurice pour contrôler l’inflation et arrêter la dépréciation de la roupie ?
Toute décision de politique monétaire prend un minimum de six à neuf mois pour avoir un impact dans l’économie. Le temps que le marché des obligations et le secteur bancaire aussi commencent à s’ajuster par rapport au taux. Ce sont des indicateurs à la traîne. L’autre élément est qu’il n’y a pas de vrai ‘dept management office’ à la Banque de Maurice. Il n’y a pas de transactions des obligations d’État qui sont négociées par la trésorerie. En termes des différents mécanismes de politique monétaire, tous les outils ne sont pas efficients. Cela aggrave cette traîne au niveau de l’économie concernant la diffusion des différentes décisions de politique monétaire. De ce fait, l’impact n’est pas court terme.
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Quels sont les facteurs susceptibles d’influencer l’inflation ?
Les marchés sont extrêmement nerveux par rapport aux politiques fiscales et bilatéraux du président Trump et à la position des États-Unis vis-à-vis des différents pays avec lesquels ils traitent. Tous les tarifs engendrent une hausse des prix. L’anticipation par rapport aux mesures est présente pour une montée des prix. Les marchés des commodités restent singulièrement biaisés. Le pétrole est pratiquement sous 70 dollars le baril. Le prix des commodités se calme aussi. Ce n’est pas aussi simple que cela en ce début d’année.
Par ailleurs, Donald Trump négocie un deal entre la Russie et l’Ukraine. Les marchés, à juste titre, anticipent que ces deux pays se mettront d’accord avec la signature probable d’un traité avant la fin de l’année.
Les différents marchés des graines, de l’huile et autres commodités, prennent cela en considération. Succinctement, la politique bilatérale très transactionnelle de Donald Trump cause un peu de pression à la hausse par rapport à l’inflation. À l’opposé, si le conflit prend fin d’ici le troisième trimestre de 2025, les marchés des commodités pourraient trouver un répit. Au niveau des perspectives inflationniste, c’est assez contrôler cette année. Les marchés d’obligation aux States prennent en considération ces mouvements. La Réserve fédérale américaine, au lieu de continuer de baisser ses taux, va poursuivre le maintien pendant une période prolongée.
La fin de premier trimestre approche. Diriez-vous que cela a été un premier trimestre plus ou moins calme s’agissant de l’inflation en attendant une vraie poussée inflationniste ?
La Chine et le Canada et autres pays ripostent aux États-Unis et imposent des taux tarifaires plus importants. C’est une mini guerre mondiale qui est en cours. Les tarifs sont un élément important qui ne sont pas forcément favorables aux États-Unis. Cela a des conséquences importantes sur les facteurs de productions aux États-Unis et surtout pour les consommateurs. L’une des promesses électorales de Donald Trump était de maîtriser l’inflation. Il faut faire attention. Ce n’est pas que de la théorie. Les pressions sont généralement beaucoup plus contrôlées. D’ici le troisième trimestre de cette année, les politiques seront beaucoup plus claires et nous aurons plus de visibilité en termes de pression inflationniste. L’or est aussi à son niveau le plus haut et cela entraîne un certain pic au niveau inflationniste. Ceci dit, il faudra attendre, car plusieurs variables pourraient être appelés à être reconsidérés sur les mois qui arrivent.

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