Après le football, ce sont certainement les régates qui déplacent les plus grandes foules à Maurice. Vrai plaisir pour les yeux, cette discipline exige toutefois un véritable savoir-faire.
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Àles voir glisser sur l’eau, on aurait presque l’impression que les pirogues de régates flottent. Toutes voiles déployées, elles fendent la mer pour offrir aux amateurs de cette discipline, un spectacle inoubliable.
Armoogum Sivaramen est une figure qu’on ne présente dans le monde de la régate. À 53 ans, le Mahébourgeois a une expérience de 38 ans en régates. En effet, chez les Sivaramen, ce sport nautique se transmet d’une génération à l’autre : « Avant moi, mon grand-père et mon père étaient des régatiers. Quant à moi, ma première participation à une régate remonte à mes 16 ans. Depuis, je n’ai jamais raté une seule régate de ma vie », nous dira le barreur du bateau La Minerve, qui a remporté la régate des 50 ans de l’Indépendance de Maurice.
De plus, dans l’équipage, chacun a un rôle distinct, comme nous explique Armoogum : « Un équipage est normalement constitué de 13 personnes. Mais, il y a quatre membres clefs, à savoir le barreur, son second et les deux qui s’occupent des voiles. Ces quatre personnes doivent travailler de concert. Les autres membres ont aussi leur importance parce qu’ils font office de contre poids. C’est eux qui maintiennent le bateau afin qu’il puisse avoir le vent en poupe. »
À cela s’ajoute une autre équation: « Il y a plusieurs paramètres à respecter si on veut remporter une régate. D’abord, il faut savoir quelle voile et quel mât utiliser. En effet, par un temps venteux, il faut utiliser des petites voiles et un petit mât. Le contraire s’applique quand il y a peu de vent. »
Mais le plus important reste la préparation en amont : « Il faut s’entraîner. Par exemple, avant la régate marquant les 50 ans de l’Indépendance, l’équipage de La Minerve s’est préparé pendant deux mois. Rien n’a été laissé au hasard. »
Cependant, au moment de la course et comme dans tout sport, le plus important c’est de prendre un bon départ : « La victoire dépend aussi de la ligne qu’on obtient au moment du tirage au sort. Ainsi, si on tire la première ligne on a plus de chance de remporter la course parce que le bateau de ce couloir aura le vent en poupe. Mais, l’expérience d’un barreur peut aussi faire la différence. »
Par ailleurs, l’équipage de La Minerve ne concourt pas pour le cachet. Si ces hommes prennent la mer c’est avant tout pour défendre leur honneur : « C’est n’est pas l’argent qui nous intéresse. Si nous participons à des régates, c’est plus pour l’honneur. De plus, le cachet nous ne le touchons pas en espèces. À chaque victoire, le propriétaire du bateau, organise une grande fête chez lui où les membres d’équipage et leur famille sont conviés. C’est justement cet esprit de famille qui fait que notre équipage a remporté les plus grandes régates du pays. »
Devoir de mémoire
Christopher Corneille est lui aussi un amoureux des régates. À 28 ans, cet habitant de Rivière-Noire compte plusieurs régates à son actif : « Les régates ont toujours été ma passion. J’ai commencé très jeune et je trouve que c’est important de garder ce sport vivant. Malheureusement la tradition des bateaux se perd à Maurice. Aujourd’hui tout le monde équipe son embarcation de moteurs. Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose, mais nous avons une culture maritime à préserver. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai beaucoup de respect pour les régatiers parce qu’ils conservent cet héritage.»
Pour répondre à un devoir de mémoire justement, Christopher enseigne la navigation avec des pirogues à voiles au grand public : « Depuis quelques années, j’offre des cours aux Mauriciens qui souhaitent naviguer sur des pirogues à voile. Ceci étant pour partager mon savoir-faire mais aussi pour perpétuer la tradition des régatiers à Maurice », déclare le jeune homme.
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