Les médecins laissés sur la touche comptent initier d’autres démarches pour contester le dernier recrutement de 61 généralistes par l’État.
Chaque hôpital régional a accueilli une douzaine des généralistes fraîchement recrutés. Un groupe de médecins entend compiler une liste complète des nouvelles recrues. La visée, mettre au jour les liens qui leur auraient permis de décrocher le poste de médecin de l’État.
« Plusieurs de mes collègues travaillent sur la liste des 60 médecins et plus de 40 d’entre eux ont des connexions qui méritent que l’on s’y attarde », allègue un médecin, sous le couvert de l’anonymat.
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Ce qui n’empêche pas ceux qui sont sur la liste d’attente depuis plusieurs années de tenter leur chance. Un de ces médecins confie au Défi Plus avoir envoyé une lettre, en son nom personnel, à plusieurs institutions : « J’ai envoyé des lettres à l’Equal Opportunities Commission, au Bureau du Premier ministre et au Directeur des poursuites publiques. Je veux savoir en quoi ces 60 médecins sont mieux qualifiés que moi ». Ils seraient plusieurs à avoir eu de tels recours, selon nos recoupements. Il y a fort à parier que le recrutement prochain de 162 internes sera scruté avec attention dans le milieu.
Des renseignements obtenus de plusieurs médecins de divers établissements hospitaliers du pays indiquent que « certains cas étonnent ». « Il y a le fils d’un ministre qui a attendu environ un an avant d’être recruté, alors que d’autres ont attendu beaucoup plus longtemps », explique un médecin de l’État contacté par Le Défi Plus.
Il y a « d’autres cas étranges », affirme notre source : le neveu du patron d’une institution phare du pays, trois membres d’une même famille à Rose-Belle et, dans ce même hôpital, le fils d’un médecin très influent dans le Sud qui est médecin qualifié depuis... six mois !
Un autre médecin dans le giron du Medical Council explique que les critères utilisés par le ministère pour les recrutements sont généralement « inadéquats ».
« Il y a un panel de trois personnes, toutes ayant un lien avec le ministère. Il aurait fallu un plus grand panel de sélection », estime-t-il. La justification que les ‘good doctors’ ont été retenus n’est pas assez claire pour notre source. « Qu’est-ce qui fait un good doctor? La façon la plus juste d’évaluer les candidats serait de se baser sur la qualité de son internat obligatoire de 18 mois. Ici, si vous avez été au collège Royal, vous avez plus de chance d’être recruté, alors que ça ne veut rien dire ! » s’insurge-t-elle.
Malgré les nombreuses critiques, les médecins contactés demeurent sceptiques quant à une éventuelle retombée positive pour ceux qui se sentent lésés par le fait de ne pas avoir été retenus. « Ce sera très difficile de prouver qu’il y a quelque chose d’illicite dans cet exercice de recrutement. Si le médecin est qualifié et que son interview s’est bien passée, on arguera pourquoi il ne devrait pas être recruté ? » explique le médecin de l’État. « Tout le monde a des liens avec les politiciens, que ce soit de près où de loin. Cela ne prouve rien », renchérit le médecin proche du Medical Council.
Anil Gayan: « Je n’ai aucun pouvoir »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2711","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-3583","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"500","alt":"Anil Gayan"}}]]Face à la polémique, Anil Gayan a tenu à apporter des précisions sur ces recrutements sur le plateau de Radio Plus jeudi. Le ministre de la Santé affirme ne pas être directement concerné par le recrutement des médecins. « Ce pouvoir est délégué à la Fonction publique. En tant que ministre, je ne suis pas intéressé par le recrutement », lance-t-il. Il rappelle qu’il y avait 460 candidats, mais que « l’État ne pouvait pas tous les absorber ». Il affirme aussi ne pas avoir le droit de soumettre des noms pour être recrutés. Dans ce cas précis, Anil Gayan rappelle que la PSC a délégué le pouvoir de recrutement à son ministère et que c’est un comité qui s’en est occupé. « Je n’ai aucun pouvoir ce dossier », s’est-il défendu. <Publicité
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