« Je souhaite que le Parti travailliste (Ptr) aille seul aux prochaines élections. Le Mouvement socialiste militant et le Mouvement militant mauricien devraient en faire autant. » Propos de Navin Ramgoolam lors de l’interview accordée au Défi Media Group, dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance. L’interview réalisée par Jean-Claude Dedans et Ruth Rujaysur était diffusée dans son intégralité dans la deuxième partie du Grand Journal de Radio Plus, dans l’après-midi du mardi 6 mars. Le leader du Ptr a reconnu que ses adversaires ont des compétences. L’ancien Premier ministre n’a pas caché ses regrets, en commentant les dernières élections générales. « On n’a pas vu les signes. Bérenger, malgré tous ses défauts, a quand même des qualités », a laissé cependant entendre Navin Ramgoolam. Il a également souligné les compétences de ses adversaires, notamment Alan Ganoo et Xavier-Luc Duval. « Ce sont des gens très compétents. »
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Faisant son mea culpa, Navin Ramgoolam a soutenu qu’il ne compte pas revenir avec l’idée d’une présidence à la française. Commentant ses souvenirs du 12 mars 1968, Navin Ramgoolam a rappelé que le Parti mauricien social-démocrate avait alors exhorté ses sympathisants à boycotter la cérémonie du lever du drapeau. Navin Ramgoolam explique se souvenir de ce moment historique lorsque l’Union Jack avait été remplacé par le quadricolore. Selon le leader des rouges, Maurice doit cesser de penser en fonction de castes et de communautés. Selon Navin Ramgoolam, l’électorat n’avait pas été suffisamment informé sur le projet de l’alliance Ptr/MMM concernant une deuxième république. « J’aurais été un président élu, par suffrage universel, pour tous les Mauriciens ». Le chef du Ptr a remis en question le fait que « 50 ans après l’accession à l’indépendance, on a toujours les mêmes têtes politiques et économiques. Est-ce normal ? » s’est-il demandé.
Concernant le dossier Chagos, Navin Ramgoolam estime que le gouvernement aurait du discuter avec les Anglais, après le règlement du contentieux sur les droits de la mer autour de l’archipel. Commentant son retour au pays dans les années 90, Navin Ramgoolam soutient qu’en 1987, des discussions entre lui et Paul Bérenger pour une alliance étaient en cours. « Sir Anerood Jugnauth voulait aussi éviter un 60-0 et m’avait offert le poste du no 2 et Premier ministre après trois ans », déclare Navin Ramgoolam. Il explique avoir décliné l’offre pour compléter des études en droit.
Concernant son objection au projet de loi pour l’accession du pays au statut de république, présenté en 1990, il réplique que sa principale crainte était que l’on abolisse le recours au Conseil privé, « une garantie pour tous les Mauriciens ». Navin Ramgoolam affirme que son objectif, lorsqu’il avait pris les rênes du Ptr, était d’apporter des changements. « Je me suis battu pour ce poste, cela n’a rien d’une dynastie », explique Navin Ramgoolam qui rappelle que le Ptr a eu cinq leaders depuis sa création. Commentant son arrestation, après les élections de 2014, Navin Ramgoolam parle de « vendetta politique ». « Sur 11 affaires logées contre moi, neuf ont été rayées », souligne-t-il.
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