Législatives 2024

Qui sera le prochain ministre des Finances?

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ALLIANCE LEPEP

Xavier-Luc Duval : il a l’expérience et l’expertise 

Son profil : expert-comptable et ancien ministre des Finances 

Le nom de Xavier-Luc Duval circule comme prochain ministre des Finances si l’Alliance Lepep remportait les élections générales. De par sa formation d’expert-comptable, Xavier-Luc Duval a le potentiel d’être un bon ministre des Finances, avance Tahir Wahab, observateur économique et expert-comptable. Il a, d’ailleurs, été ministre des Finances et du Développement économique de 2011 à 2014. « Certes, il est plus expert-comptable qu’économiste. Mais, il aura des conseillers autour de lui », fait ressortir Sanjay Matadeen, économiste. 

DuvalPour Tahir Wahab, ce qui est important, c’est que Xavier-Luc Duval s’attaque à plusieurs problèmes du pays comme l’inflation qui est prioritaire aujourd’hui. « L’inflation a été alimentée par Renganaden Padayachy. Xavier-Luc Duval pourrait faire un excellent ministre des Finances s’il se fixe des objectifs bien précis comme combattre l’inflation ou encore créer de nouveaux piliers de l’économie », soutient Tahir Wahab. 

Sanjay Matadeen abonde dans le même sens. « Nous souhaitons qu’il change le modèle économique actuel qui est plus axé sur l’inflation. Il faut sortir de ce cycle inflationniste et monétaire. Ce n’est pas un système qui est soutenable surtout avec la dépréciation de la roupie », souligne l’économiste. Cela dit, poursuit Sanjay Matadeen, étant un pro-capitaliste, Xavier-Luc Duval continuera de maintenir la dépréciation de la roupie qui profite à un nombre important d’entreprises. « Dans le manifeste électoral, il n’y a pas vraiment mention de nouveaux secteurs. Nous espérons que Xavier-Luc Duval viendra avec de nouvelles idées », espère Sanjay Matadeen.

Ce qui joue en sa faveur 

  • Son expertise dans la comptabilité. 
  • Le fait qu’il a déjà été ministre des Finances. 
  • Il a aussi une certaine vision pour l’avenir, soutient Tahir Wahab. 

Ce qui joue contre lui  

  • Le fait d’avoir été leader de l’Opposition pour ensuite s’associer au gouvernement qui a alimenté la situation inflationniste que le pays connaît actuellement, fait ressortir Tahir Wahab.  
  • Xavier-Luc Duval devra faire des concessions, car l’Alliance Lepep a sa propre vision économique, alimentée par l’inflation, avec en contrepartie, des allocations financières. « Il va devoir suivre la vision économique du gouvernement Lepep. Or, ces dix dernières années, cette vision était principalement dominée par la consommation, le maintien des prix élevés des produits pétroliers et ses conséquences sur l’inflation », avance Tahir Wahab.

 

Randhir Mannick : un regard neuf 

RandhirSon profil : économiste et Chief Investment Officer

Randhir Mannick partage régulièrement ses analyses économiques dans la presse. Son profil d’économiste peut jouer en sa faveur. 

 

 

 

 

 

 

Ce qui joue en sa faveur 

  • Il est économiste. 
  • Il a un bagage dans le domaine financier. 
  • Étant nouveau, il verra les choses avec un regard neuf. 

Ce qui joue contre lui  

  • Étant novice, il ne pourra pas apporter de changement, souligne Sanjay Matadeen. D’ailleurs, souligne-t-il, Randhir Mannick a, plusieurs fois, défendu dans des émissions à la radio le système économique prôné par l’Alliance Lepep. « S’il devient ministre des Finances, il va perpétuer ce système. De même, il n’est pas « assez fort » comme Xavier-Luc Duval pour changer le système économique actuel, qui est tout sauf bon et qui ne mène le pays nulle part », ajoute Sanjay Matadeen. « Il va suivre la philosophie de l’Alliance Lepep, qui pratique une politique inflationniste. Cette politique va continuer quand on voit les promesses électorales faites actuellement », fait ressortir Tahir Wahab.

Renganaden Padayachy a-t-il « fait son temps » ? 

Renganaden Padayachy a été ministre des Finances durant ces cinq dernières années. Mais, son bilan est loin d’être favorablement accueilli. « Comment se fait-il que Renganaden Padayachy, qui a fait un doctorat en pauvreté, a mené une politique où la classe moyenne s’est appauvrie et souffre beaucoup de l’inflation, qui est une taxe directe sur la population », déplore Tahir Wahab. Parallèlement, poursuit-il, sa politique économique a contribué à créer, ce qu’il appelle, une nation d’assistés. « On doit encourager les gens à travailler et non pas à attendre des allocations. C’est la débrouillardise des Mauriciens dans les années 60, 70, 80 qui a fait évoluer Maurice », soutient-il.

Pour Tahir Wahab, le monde des affaires attend mieux comme nouveau ministre des Finances. « Le coût pour faire des affaires a énormément augmenté. Si cette tendance inflationniste se poursuit, les grandes entreprises installées à Maurice et qui emploient des milliers de personnes dans les Tic-BPO et dans le secteur financier vont délocaliser leurs activités. C’est un risque avec de graves conséquences à l’avenir », prévient l’observateur économique. Idem pour Sanjay Matadeen. « Il faut en finir avec le système de Renganaden Padayachy qui est à l’origine d’un cycle de taxation, d’inflation, de compensation et d’augmentation », soutient-t-il. 

Renganaden Padayachy, poursuit Tahir Wahab, a démontré que son objectif, c’est de jouer sur la fiscalité, notamment la taxe directe qu’est la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Celle-ci est utilisée pour la politique de redistribution sociale du gouvernement. Ce qui, selon Tahir Wahab, n’est pas sain. 

Le manque de communication de Renganaden Padayachy est aussi fortement décrié. Certains observateurs rappellent qu’en son temps, Rama Sithanen animait des conférences après chaque mission. Ainsi, il se livrait à un compte-rendu des retombées de ces visites à l’étranger. A contrario, Renganaden Padayachy communique très peu, bien souvent c’est dans les procès-verbaux du Conseil des ministres que la presse et la population prennent connaissance avec un certain retard des missions qu’il a menées à l’étranger. 


ALLIANCE DU CHANGEMENT

Kugan Parapen : un brillant économiste aux idées novatrices 

Kugan Parapen 1Son profil : ancien lauréat, économiste et Chief Investment Officer

Kugan Parapen a le profil idéal pour devenir Grand argentier. Ancien lauréat, il est décrit aussi par Tahir Wahab comme un brillant économiste. « Il fera un jeune ministre des Finances qui aura beaucoup d’idées novatrices, sociales et environnementales qui devraient aider le pays à faire face aux défis énormes qu’imposent la mondialisation et les enjeux géopolitiques, surtout avec des conflits internationaux qui vont s’accentuer et éventuellement impacter Maurice », explique Tahir Wahab. Ce qui est important, poursuit-il, c’est le suivi des projets. « Beaucoup de projets ont été initiés jusqu’ici, mais en raison d’un manque de suivi efficace, il y a eu beaucoup de gaspillages.  Un jeune comme Kugan Parapen peut faire le « project monitoring » efficacement », soutient Tahir Wahab. Pour Sanjay Matadeen, Kugan Parapen est un ardent défenseur de la réforme de l’économie et il comprend bien les enjeux économiques. « Il a, d’ailleurs, critiqué l’actuel système inflationniste, d’augmentation et de compensation », soutient Sanjay Matadeen. Et d’ajouter : « Kugan Parapen a le profil d’un économiste plus inclusif pour tous les Mauriciens. Il prônera une meilleure distribution de la richesse. »

Ce qui joue en sa faveur 

  • Son bagage académique 
  • Sa jeunesse 
  • Il a de l’expérience dans l’investissement. 
  • Il amènera une touche de fraîcheur avec des idées nouvelles, soutient Sanjay Matadeen.  Il y a des attentes notamment au niveau de sa contribution aux droits de l’environnement ainsi qu’à la défense des travailleurs et des citoyens. 
  • Son affiliation à Rezistans ek Alternativ, qui a signé des accords très clairs avec l’Alliance du Changement.

Ce qui joue contre lui  

  • Un jeune comme lui va devoir suivre la ligne du parti et la vision du gouvernement élu, avance Tahir Wahab. « Il pourra imposer ses idées à un certain point, car il n’a pas d’expérience en politique et comme ministre des Finances. Quelque part, il devra s’adapter, comprendre les rouages du secteur public et il devra surmonter plusieurs défis », souligne Tahir Wahab.  
  • « Kugan Parapen devra faire ses preuves. Il devra s’adapter, car il devra bouger d’une politique de gauche vers un système centriste que prône Maurice », ajoute Sanjay Matadeen. 
  • Une question légitime se pose : est-ce que le PTr et le MMM accepteront qu’un membre de Rezistans ek Alternativ occupe un poste aussi clé que celui de ministre des Finances ?

Reza Uteem : un bon bagage pour être Grand argentier

Reza-Uteem

Son profil : avocat et député 

Reza Uteem maîtrise le secteur financier et le système économique. Comme le rappelle, Sanjay Matadeen, le député des Mauves est en charge du dossier de l’économie au sein du MMM depuis un bon nombre d’années. « Certes, il est avocat de profession. Mais, s’il a la conviction ainsi que l’aide et le support des conseillers économiques, il pourra relever le défi. Ce n’est pas impossible car, dans le passé, le Dr Vasant Bunwaree, qui est cardiologue, a été ministre des Finances. Il a un bon bagage pour devenir ministre des Finances s’il est bien entouré », souligne Sanjay Matadeen. De même, Reza Uteem a été président Public Accounts Committee (PAC). « Il sait où il y a du gaspillage et il pourra prendre des mesures pour réduire tout excès et abus », avance Sanjay Matadeen. Tahir Wahab dresse lui aussi un portrait flatteur du député mauve : « Il a l’expérience politique nécessaire. Il connaît les rouages du secteur public et le monde financier. Il va faire un excellent ministre des Finances. Je pense qu’il a beaucoup d’idées qu’il peut appliquer.  Et qu’il saura faire l’équilibre entre la politique monétaire et la politique fiscale. »

Ce qui joue en sa faveur 

  • Son expérience dans la politique et le monde des finances
  • Il a déjà une certaine vision pour l’avenir du pays. 
  • Il est le président de la Commission économique du MMM 

Ce qui joue contre lui  

  • « Il devra doit suivre la vision économique du gouvernement élu. Celui-ci voudra une vision constante et non une qui soit déconnectée d’une année à une autre », fait ressortir Tahir Wahab.

Ces deux autres potentiels ministres des Finances cités chez les Rouges

arvin
Arvin Boolell.
Ritesh
Ritesh Ramful.

 

 

 

 

 

 

 

 


LINION REFORM

Dev Sunnasy : du dynamisme à en revendre 

Dev SunnasySon profil : techno-entrepreneur et citoyen engagé

Si Linion Reform accède au pouvoir, Dev Sunnasy portera la casquette de ministre de l’Économie et des Finances. « S’il devient ministre des Finances, il apportera un changement au système. Il devra, cependant, être épaulé par des gens qui pourront l’aider, car il n’est pas économiste de formation », avance Sanjay Matadeen. Il a une vision économique, social et environnemental, renchérit Tahir Wahab. « Le plus important, c’est qu’il a une considération pour l’attente de la population. Il est à l’écoute des gens tout comme l’Alliance du Changement qui promet de baisser les prix des produits pétroliers si elle est élue. Dev Sunnasy a la volonté, mais aussi le courage politique pour pouvoir faire des changements au niveau économique. Le fait qu’il soit un bon communiquant peut jouer en sa faveur », souligne Tahir Wahab.

IL A DIT 

Dev Sunnasy : « Si je deviens ministre de l’Économie et des Finances, je ferai un remaniement complet de tout ce qui s’appelle l’économie en mettant en place un cluster qui regroupera sept ministères : Agriculture, Pêche, Industrie, Tourisme, Secteur financier, Tic et le secteur de l’Énergie. Chaque ministère sera séparé, mais ils travailleront sous un « cluster model » afin d’être plus efficient en matière de delivery. De plus, chacun de ces ministères aura un pôle de ‘youth entrepreneurship’. Les ‘Permanant secretaries’ de ces sept ministères se rencontreront obligatoirement tous les jeudis pour partager les dossiers importants et signeront ensemble tous les ‘procurement contracts’. On évitera ainsi que certains chefs de cabinet se prennent pour des dieux. On évitera ainsi des cas comme l’affaire de la surfacturation du Molnupiravir. C’est un moyen de combattre des magouilles et autres maldonnes. De même, Linion Reform prônera une séparation claire entre la politique monétaire et la politique fiscale. L’accent sera mis sur le développement de nouveaux secteurs comme les énergies renouvelables, l’alimentation, entre autres. Notre but ultime, c’est de doubler nos exportations et de réduire nos importations de Rs 300 milliards à Rs 200 milliards dans les délais les plus brefs. »

Ce qui joue en sa faveur 

  • C’est un entrepreneur.
  • Il est connu pour son dynamisme. 

Ce qui joue contre lui  

  • « Il ne connaît pas trop les rouages d’un gouvernement et du secteur public, mais tout s’apprend », souligne Sanjay Matadeen. Tahir Wahab est du même avis : « C’est un novice en politique. Ses idées vont devoir passer un certain test. Il faudra les mettre en place et c’est cela le plus difficile, surtout dans le cadre actuel. Il faut considérer tous les éléments et avoir une considération globale de l’économie. »
 

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