Le Samain, une fête celtique remontant à plus de 2 500 ans, est considéré comme l’ancêtre d’Halloween. Traditionnellement, pour cette fête, les citrouilles illuminées, déguisements et collectes de friandises sont de mise. Le samedi 31 octobre 2020, Maurice s’est laissé emporter par la frénésie d’Halloween.
Avvy Jagai : « Je me déguise chaque année pour rendre hommage à mes personnages préférés »
Pour Avvy Jagai, 21 ans, de Port-Louis, Halloween est une tradition qu’il perpétue depuis 2014. C’est un grand fan de films et de séries d’épouvante et d’horreur. Pour lui, c’est l’occasion de rendre hommage à ses personnages préférés.
« J’aime Halloween depuis tout petit. J’ai toujours rêvé de pouvoir la célébrer comme les enfants que je voyais à la télé. Se déguiser chaque année est ma façon à moi de rendre hommage à mes personnages/directeurs/films/acteurs préférés. C’est aussi le jour où je peux me lâcher en étant créatif et c’est une vraie libération. Mon premier costume était “Zombie Boy”, inspiré des tatouages de Rick Genest. Ce jour-là, je m’étais peint en squelette pour regarder les films d’horreur en mangeant des friandises. Mes parents ont trouvé cela amusant, car j’avais même dîné en costume. Puis, l’année suivante, mes sœurs m’ont rejoint, elles se sont déguisées pour que je ne me sente pas seul. L’année qui a suivi nous sommes sortis déguisés pour Halloween et c’est, depuis, une tradition », raconte-t-il.
Et d’ajouter que cette année, la tradition était bel et bien au rendez-vous sous la pleine lune. « Cette année. Je me suis déguisé en Frankenstein. On a fêté Halloween entre amis et on s’est amusé tout en étant déguisé. De plus, comme d’habitude, j’ai regardé mes films d’horreur préférés. »
Il constate que les Mauriciens adoptent les tendances américaines et européennes et qu’Halloween se célèbre de plus en plus au pays. « Cette fête prend de l’ampleur chaque année et j’espère que cela continuera. Je ne serais pas surpris si un jour, il y a des gosses qui frappent à nos portes pour réclamer des bonbons. Je pense que ce sera bientôt le cas. J’espère que la magie d’Halloween se répandra à travers l’île. »
Firyaal Aumeeruddy : « Nous voulons partager les célébrations que nous voyons dans d’autres pays »
Firyaal Aumeeruddy, 25 ans, de Quatre-Bornes, quant à elle, organise annuellement des fêtes entre amies depuis sept ans. Toutefois, cette année, elle s’est contentée d’une Halloween plus calme, cloîtrée chez elle sous la couette en compagnie de son film préféré.
« Malheureusement, cette année, mes amis étaient occupés. Du coup, je me suis fait une soirée cozy à regarder des films à la maison. Mon préféré pour Halloween est The Nightmare before Christmas », confie-t-elle.
Concernant l’ampleur que prend cette fête à Maurice, son avis est mitigé. Pour cette enthousiaste d’Halloween, il reste encore beaucoup de concepts à introduire pour en faire une célébration digne de ce nom.
« J’ai toujours aimé l’atmosphère d’Halloween. Pendant cette période, le petit monstre en moi prend vie. J’aime la décoration sombre et effrayante. Quand mes amis organisent des petites fêtes, ils pensent toujours à moi pour la décoration DIY. »
« Halloween favorise aussi la créativité en termes de déguisements, de décorations, et même de nourriture ! Cependant, j’ai eu l’occasion d’aller dans quelques magasins et supermarchés et je constate que le choix pour Halloween est assez limité. J’espère que cela va s’améliorer dans les années à venir. »
« Un concept que j’aimerais voir mis en œuvre pour Halloween est le Mystery Murder Party. Je pense que nous sommes encore au début de l’adoption d’Halloween, par exemple le trick or treat est toujours inexistant, mais les petits pas en avant vers cette démarche présentent un grand potentiel. »
« Mon côté pessimiste dirait que les entreprises essaient simplement de commercialiser des célébrations pour compenser les pertes subies pendant la pandémie de Covid-19. Mais mon côté optimiste dirait que la pandémie a entraîné une mondialisation de la fête et que nous voulons partager les célébrations que nous voyons dans d’autres pays. L’acceptation et l’adoption culturelles sont, après tout, un signe de mélange et d’appartenance. »
Jamie-Lee Koo Seen Lin : « Un concours de déguisements et une projection de films d’horreur sont au programme »
Jamie Lee, 22 ans, de Beau-Bassin, estime qu’Halloween 2020 a été bel et bien un moment pour se détendre. Elle a été marquée par la créativité et l’organisation de fêtes à travers l’île. « Cette année, j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de fêtes et que les Mauriciens étaient de plus en plus créatifs. Pour ma part, je dirais qu’Halloween est une fête de partage et un moyen de s’amuser. La créativité des organisateurs est impressionnante et c’est ce qui nous attire le plus. De mon côté, la fête a commencé plus tôt que prévu avec une spéciale Tabata party au gym que je fréquente. Ce week-end, nous avons organisé une petite fête sympa entre copains, avec un concours de déguisements et une projection de films d’horreur. Que demander de plus ? »
Agnès Fluet : « On essaye de mettre l’accent sur la création et une atmosphère de découverte »
Agnès Fluet, 29 ans, de Tamarin, indique que cette année, Halloween a été spécial. La pandémie de Covid-19 l’a poussée à être plus créative et à trouver des moyens de profiter au maximum des moments entre amis. Elle conçoit que Maurice est un rare pays à pouvoir profiter des rassemblements sans aucune mesure de distance sociale et qu’on doit en profiter au maximum.
« Halloween est, pour ma part, avant tout une célébration de partage et de convivialité. L’île Maurice, effectivement, s’intègre de plus en plus à cette tradition et y prend beaucoup de plaisir. Des soirées à thèmes en tous genres sont organisées annuellement dans différentes parties de l’île et à mon avis, nous sommes partis pour nous réunir, fêter dignement et surtout, nous amuser.
Nous avons droit à une mise en place sur la création d’astuces pour faire frissonner petits et grands avec du maquillage, du DIY et surtout de beaucoup de créativité. Cet Halloween 2020 est bel et bien unique. Avec la pandémie dans le monde, nous avons plus mis l’accent sur une atmosphère de découverte avec différents costumes et déguisements préparés à la maison par des copains et moi-même. Nous avons également assisté à une soirée sur le thème Halloween Healthy, organisée au gym. Jus de citrouille bio et des bars detox figuraient au menu », relate-t-elle.
Samuel Chamane : «Halloween est plus commercial qu’autre chose »
Pour Samuel Chamane, 25 ans, de Port-Louis, Halloween est une tradition adoptée depuis plus de sept ans. « D’habitude, on se prépare une semaine à l’avance et le jour venu, on sort en boîte ou on assiste au festival de Casela, car c’est le festival où il y a des personnes qui partagent réellement l’envie de se déguiser pour faire peur, ce qui représente l’essence même d’Halloween », souligne-t-il.
Cette année, il a décidé de faire d’une pierre deux coups en célébrant l’anniversaire de son amie le même jour. « Cette année, on a décidé de faire une soirée tranquille entre amis pour un anniversaire, on va se déguiser et faire la fête. À Maurice, c’est plus commercial et plus night life, mais Halloween ce n’est pas que ça. Il a une histoire et une culture derrière. Pour les Espagnols, c’est la Dia de los Muertos. La culture change progressivement et Maurice s’occidentalise, mais ce n’est pas toujours ce qu’il faut faire », déplore-t-il.
Des cupcakes à thème très prisés
Depuis quelques années, les gâteaux personnalisés ont un succès fou à Maurice. Et cette année, de nombreux Mauriciens ont célébré la soirée d’Halloween avec de petits cupcakes, des cookies et des gâteaux à thème. En effet, du côté des pâtissiers, ils s’accordent tous pour dire qu’il y a eu une hausse dans la demande de gâteaux personnalisés pour Halloween.
Lovna Mahadoo-Rama, de Sea of cakes, explique que cette année, elle a eu de nombreuses commandes, dont une en particulier qui nécessitait une fusion entre le thème d’anniversaire et d’Halloween. « Les gâteaux à thème d’Halloween ont eu un grand succès cette année. J’ai moi-même eu à faire une commande pour l’anniversaire d’un enfant qui coïncidait avec Halloween. Du coup, je devais faire appel à ma créativité pour incorporer deux thèmes dans un gâteau. Résultat : c’était donc Baby Shark meets Halloween. Cette fête pousse vraiment à la créativité et c’est stimulant pour nous, les pâtissiers », raconte-t-elle.
Du côté d’Annabelle et de Kumar Dawotal, de Sweet Treats, les commandes débordaient. Annabelle explique que c’est la tendance depuis sept ans. « Nous avons eu 30 à 45 commandes cette année. Nous étions débordés. À vrai dire, les gâteaux à thème Halloween prennent un peu plus d’ampleur chaque année. Les parents veulent faire plaisir à leurs enfants et par la même occasion, partager des cookies ou des cupcakes entre collègues. Ce qui ajoute un peu de peps à la table », dit-elle.
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