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«Privilèges» pour syndicalistes: l’unité syndicale mise à rude épreuve

La déclaration de Vinod Seegum semble avoir mis le feu aux poudres.
Une récente sortie de Vinod Seegum, à propos de « privilèges » dont jouiraient certains syndicalistes, a mis au jour de profondes dissensions au sein de la classe syndicale. Cela a suffi pour faire voler en éclats une unité qui semble n’avoir été que de façade. « Il y a des syndicalistes qui ont des privilèges et qui gagnent plus de Rs 100 000 par mois, en plus de leur salaire ! » C’est Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union (GTU), qui est l’auteur de cette virulente sortie, lors d’un point de presse mardi. Selon lui, certains syndicalistes ne militent pas pour les droits des salariés mais œuvrent pour leurs intérêts personnels. Vinod Seegum explique que bon nombre de syndicalistes siègent à un ou plusieurs comités et reçoivent une allocation. Une situation qu’il estime « contraire à l’éthique ». « Comment peut-on être membre de Boards alors qu’on est censé être du côté des employés ? Dans ce cas, le syndicaliste est plutôt un représentant de l’employeur », précisait-il. Un avis que partage Krishnadev Boodia, président de la Ministry of Health Transport Workers Union. « On ne peut pas être proche des politiciens et militer contre eux. Une telle attitude est aberrante. Si un syndicaliste siège à un quelconque comité, cela doit être avantageux pour les travailleurs. Pourtant, certains se contentent d’être les porte-parole du patronat. Notre travail ne se résume pas à menacer de faire grève. On doit agir en tant que chien de garde », lance-t-il. De son côté, le syndicaliste Radhakrishna Sadien affirme que c’est honteux de parler ainsi de la classe syndicale. D’autant plus, affirme-t-il, que « personnellement, je ne connais aucun syndicaliste qui ne siège pas à un comité. Ainsi on est présent lors des réunions et des prises de décision. Je pense que c’est encore plus efficace pour combattre les injustices envers les employés », soutient-il. Radhakrishna Sadien estime que c’est la jalousie qui amène les gens à de telles conclusions : « Nous ne pouvons malheureusement plus parler d’unité syndicale », déplore-t-il. Radhakrishna Sadien ajoute que verser dans la démagogie n’améliorera pas la situation. « Il n’y a rien de mal à être en contact avec des politiciens pour défendre une cause. Ce qui importe, c’est le résultat final, c’est-à-dire le bien-être du travailleur. Critiquer les autres ne fait qu’amplifier le problème. »

Bassesse

Le président de la Federation of Civil Service & Other Unions, Naraindranath Gopee, s’élève aussi contre les propos de Vinod Seegum. « Qu’on vienne avec des preuves concrètes », s’insurge-t-il. Étant lui-même membre d’un comité, il soutient que ce n’est en aucun cas un privilège. « Si nous avons une allocation, c’est parce que nous apportons notre contribution lors des sessions de travail. C’est de la bassesse de faire cette déclaration. Ceux qui agissent ainsi n’ont pas de place dans le monde syndical », fait-il valoir. La déclaration de Vinod Seegum amène à réfléchir car elle nuit à la réputation des syndicalistes, estime Reena, enseignante dans le primaire. La sortie du président de la GTU n’entame cependant pas sa confiance : « On se tourne vers les syndicalistes pour tous nos problèmes car nous avons confiance en eux. On ne peut pas généraliser. Il y en a qui font un travail noble. Aujourd’hui, plusieurs employés peuvent dormir sur leurs deux oreilles grâce aux revendications des syndicalistes », conclut-elle.
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