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Pour peupler les polytechniques : les critères d’entrée rehaussés dans les universités

À la prochaine rentrée, il faudra réussir dans quatre matières en HSC pour être admis à l’université. Un changement visant à encourager les jeunes à chosir les trois centres polytechniques qui ouvriront  leurs portes.

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Tous les moyens sont bons pour encourager les jeunes Mauriciens à rejoindre la filière polytechnique. Y compris compliquer l’accès aux universités. Le ministère de l’Éducation a déjà communiqué à la Tertiary Education Commission (TEC) sa décision de revoir à la hausse ses critères d’admission pour toutes les universités, même celles du privé. Des changements applicables dès la prochaine année académique.

Plusieurs sources officielles confirment que l’objectif est d’encourager les futurs étudiants à choisir l’un des trois centres polytechniques que le ministère compte inaugurer cette année.

C’est par une lettre  du 27 mars 2017 que le ministère a informé la TEC de cette décision. Pour être admis dans une université locale, l’un des trois critères suivants devra être satisfait : 1) avoir réussi dans trois matières principales plus une matière subsidiaire au Higher School Certificate (HSC); 2) avoir réussi dans deux matières principales et deux matières subsidiaires ou 3) avoir décroché trois A-Levels au London General Certificate Examinations. Des directives que le directeur de la TEC, Sid Nair, fait suivre aux institutions d’enseignement supérieur en précisant : « all universities are required to implement the entry requirement policy on admission to higher education as from the next intake. »

Harmonisation

Ces critères sont plus élevés que ceux pratiqués actuellement par les institutions d’enseignement supérieur. Les critères d’admission généraux de l’Université de Maurice (UoM) n’exigent que deux matières réussies en HSC, plus cinq credits en SC ou  trois matières réussies en HSC, en plus de l’anglais en SC. L’Université de Technologie de Maurice (UTM) n’exige que deux matières réussies en HSC. La nouvelle exigence de quatre matières  en HSC est donc un bond considérable en qualité.

Pourquoi une telle décision ? Pour pousser un maximum d’étudiants vers les trois centres polytechniques qui seront bientôt opérationnels. Une source au ministère de l’Éducation justifie : « Quand nous avons invité les universités à s’implanter, il était entendu qu’elles seraient d’un certain niveau. Il est nécessaire aujourd’hui de tout uniformiser et harmoniser. » La TEC devrait officiellement en informer les institutions privées du pays dans les jours à venir. Qu’arrivera-t-il à tous ceux qui ne peuvent répondre aux nouveaux critères ? « Ceux qui n’ont pas le niveau auront d’autres choix qui s’offriront à eux... » 

Si cette source n’en dit pas plus, Surendra Bissoondoyal, président du conseil d’administration de la TEC, explique sans détour : « Les trois centres polytechniques ouvriront leurs portes cette année, sans doute vers le mois de septembre. Une des raisons derrière cette décision est de pousser les jeunes à s’orienter vers ces filières. » Les trois centres polytechniques en question doivent en principe occuper les bâtiments que le gouvernement Ramgoolam avait fait construire pour en faire des campus. Celui de Réduit sera consacré aux TIC, celui de Montagne Blanche au tourisme et à l’hôtellerie et celui de Pamplemousses à la formation de techniciens des services de santé.

Surendra Bissoondoyal indique que le gouvernement, appuyé par la TEC, est sérieux dans sa politique d’encourager la formation technique comme moyen d’assurer une meilleure employabilité des jeunes diplômés. « Notre système éducatif aurait dû être réformé depuis longtemps, dit-il au Défi Quotidien, nous sommes trop académiques et beaucoup d’enfants ne se retrouvent pas dans ce système. Avec une formation professionnelle, ils ont plus de chances d’obtenir un emploi qu’avec un diplôme universitaire. »

Une troisième source du ministère de l’Éducation corrobore cette détermination des autorités : « L’avenir, ce sont les polytechniques. Nous avons besoin de problem solvers. »

Pour le président de la TEC, il s’agit aussi de s’assurer que les universités aient des étudiants d’un bon niveau. Selon Surendra Bissoondoyal, il suffisait d’avoir décroché deux ‘E’ en HSC pour être éligible à certains cours. Même si encore officieuse, la décision  passe mal. « On n’a pas encore reçu de communication, mais j’espère que ce n’est pas vrai », confie Odile Charoux, directrice des affaires académiques chez Charles Telfair Institute (CTI).

Cette dernière indique que le CTI continuera de suivre les critères d’admission de Curtin, son partenaire australien, à moins d’être contraint par la TEC de faire autrement. « Nous demandons en général deux A-Levels, ce qui est plus bas que ce que demande le ministère maintenant, indique Odile Charoux, pourtant Curtin est une universitée réputée. Il y a un manque de flexibilité dans le système  proposé. »

 

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