Police scientifique : le FSL s’arme contre les drogues synthétiques

La police scientifique remet à niveau ses appareils utilisés pour l’analyse des stupéfiants, notamment des drogues de synthèse.

Il faut bouger avec son temps. La police scientifique mauricienne, le Forensic Science Laboratory (FSL), s’apprête à mettre à niveau ses équipements pour l’analyse des nouveaux types de drogues de synthèse, disponibles sur le marché. Un expert sud-africain sera dans l’île ce week-end. Ce qui va permettre au laboratoire de Réduit de mener non seulement des tests pour la police mauricienne mais aussi pour celles de la région.

Après avoir longtemps été appelé à traiter avec la cocaïne, le gandia et l’héroïne, le FSL a dû composer avec la méthamphétamine ou le gandia de synthèse. Contenant des substances toxiques, ce dernier, un produit low-cost a déjà provoqué plusieurs décès ces dernières années. Il agit sur les récepteurs nerveux centraux et provoque confusion, désinhibition, euphorie, voire des hallucinations.

Ce sont les experts du FSL qui ont donné l’alerte au sujet de la présence des drogues synthétiques à Maurice. Ils ont ainsi réclamé leur inclusion dans la Dangerous Drugs Act dès octobre 2013. Ils venaient de découvrir la présence de canabinoïde parmi de nouveaux types de stupéfiants saisis par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu).

Leurs compétences étant reconnues par Interpol, ils ont confirmé au FBI en 2014 que les deux ex-membres de la Delta Force, les forces spéciales américaines, retrouvés morts sur un navire aux Seychelles, ont succombé à une overdose d’héroïne. L’an dernier, ils ont aussi établi que les deux sœurs américaines décédées dans un hôtel de l’archipel ont été terrassées par une overdose d’alcool, de codéine et de morphine.

Reconnu au niveau régional comme un des laboratoires médicolégaux les plus avancés d'Afrique, le FSL dispose également d’une base de données ADN développée par le FBI, le Combined DNA Index System (CODIS). Interpol l’a même invité à dispenser des cours de formation à des experts médicolégaux du continent noir.

Si les projets de remise à niveau du CODIS continuent sur leur lancée, le FSL pourra enfin permettre à la police d’élucider des affaires criminelles restées en souffrance. À l’instar du viol et du meurtre de Nadine Dantier, en juin 2003, dans un terrain vague à Albion. Le violeur ne pourra s’enfuir indéfiniment, ayant laissé une trace de son empreinte génétique sur la victime.