La pole dance prend son envol comme une pratique sportive à Maurice. De plus en plus de jeunes s’y mettent. Pour eux, ce type de danse-gymnastique permet d’affiner la sensualité et la souplesse et d’être en forme. Les idées reçues s’estompent peu à peu.
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Sarah Bagwan : «Peu de Mauriciens sont au courant que c’est un sport comme les autres»
Sarah Bagwan, âgée de 23 ans, est puéricultrice dans une garderie. Elle fait de la pole dance depuis plus d’un an. Elle confie qu’elle aime essayer de nouvelles disciplines. Et le fait que la pole est un sport qui utilise le corps tout entier, cela l’a attirée.
Selon elle, très peu de Mauriciens semblent être au courant que c’est un sport comme les autres et que les mauvaises interprétations existent à cause d’un manque de connaissance par rapport à la pole.
« Il y a toujours des gens qui nous regardent un peu de travers, mais pour moi, ils représentent la minorité. Quand je parle de ce sport aux gens autour de moi, ils sont fascinés et veulent en savoir plus. »
Ce ne sont pas les mauvaises langues qui la découragent de se donner à fond. Après le travail, direction Lo Bosco Pole Studio où elle participe aux classes trois fois par semaine. Et elle pratique chez elle aussi. Elle soutient qu’elle compte faire ce sport pendant très longtemps. Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre ou à perfectionner.
« Un jour, j’atteindrai un assez bon niveau pour une compétition, bien que cela ne soit pas mon objectif. Je m’amuse seulement à garder la forme. Il faut s’investir physiquement et cela représente un coût. Il faut payer les cours et commander des équipements qui sont assez chers. »
Elle dit être en forme physiquement et mentalement depuis qu’elle fait la pole. Elle explique que c’est un sport qui fait travailler le corps en entier, même les orteils. « Je suis aussi devenue extrêmement souple, parce que nous avons des classes de “stretching” qui personnellement me font énormément de bien. C’est comme une connexion entre le corps et l’esprit. Ce sport m’a aussi permis de rencontrer des gens extraordinaires, des femmes qui se soutiennent et qui s’aident sans jugement. »
Pour elle, le plus important c’est son bien-être et le fait que sa famille l’encourage. « C’est ma famille qui m’a offert ma barre de pole pour mon anniversaire. Mon papa est toujours fier de mes prouesses et dit souvent en rigolant qu’il va bientôt me vendre à un cirque. Ma maman est toujours là pour passer me prendre au studio quand on finit tard. Mes amis sont mes plus grands fans, je ne suis entourée que de gens positifs et à l’esprit ouvert. »
Calie : «La pole dance est encore mal vue»
Calie, à l’instar de Sarah, pratique la pole dance depuis plus d’un an. Âgée de 24 ans, elle nourrit le rêve d’apprendre cette danse depuis qu’elle a 17 ans. « Je suis tombée pour la première fois par hasard sur une vidéo de pole dance sur YouTube et j’ai voulu en faire. Malheureusement, en ce temps, cette discipline n’existait pas à Maurice. Au début, quand j’ai commencé, j’ai vraiment galéré. J’étais découragée, n’étant ni sportive ni flexible, mais avec le temps, la détermination et la pratique, je me suis améliorée. »
Elle explique qu’elle a choisi le pole fitness parce que non seulement c’est un sport qui est maintenant reconnu au niveau international, mais c’est aussi une forme d’art et d’expression. « Cette discipline requiert force, coordination, rythme, grâce et flexibilité. Désormais, je repousse sans cesse mes limites. Mon corps accomplit des figures qui me paraissent impossibles ou presque. Je dirai que le pole fitness est devenu une passion. »
Malheureusement, lance-t-elle, à Maurice la pole dance est encore mal vue. « J’ai fait l’expérience des mauvaises interprétations au niveau professionnel l’année dernière. Beaucoup de Mauriciens associent la pole dance/le pole fitness au striptease, mais je tiens à dire que ce n’est absolument pas la même chose. En tant que “poler”, nous pratiquons la pole fitness pour le fun, comme passe-temps. »
Elle ajoute que la raison pour laquelle il est nécessaire d’avoir la peau nue à certains endroits tels que le ventre, les jambes, les genoux, les bras, les hanches et les épaules, c’est pour pouvoir s’accrocher à la barre et réaliser les figures.
« Si vous portez des vêtements, vous allez glisser. Le pole fitness est un sport continu, on n’arrête jamais d’apprendre et de s’améliorer. Je m’entraine à Lo Bosco Pole studio deux fois par semaine, et les coûts dépendent de la fréquence des entraînements. »
Grâce au pole fitness, elle peut maintenant soulever son propre poids, une chose qu’il lui était impossible de faire avant. « Mon corps a plus de flexibilité et j’ai plus confiance en moi. La pratique de cette discipline a fait que je me sente mieux dans mon corps, mais aussi dans ma tête. »
Sandrine Malépa : «J’assume ce que je fais»
« La pole dance m’a appris à aller au bout de mes limites et à me surpasser », indique Sandrine Malepa, 24 ans. Employée comme conseillère en réclamation dans une entreprise privée, elle est d’avis que les temps changent et les stéréotypes aussi.
« Je peux comprendre que les gens confondent la pole dance à d’autres pratiques. Après tout, Yulia, qui est mon coach, est la première à proposer cette discipline à Maurice. Même à l’étranger, beaucoup ont encore du mal à accepter que la pole dance comme une discipline comme les autres. »
Elle raconte qu’elle cherchait une activité à faire comme loisir et c’est à ce moment qu’elle a entendu parler du Lo Bosco Pole studio. « Je regardais des vidéos et je suis tombée amoureuse de cette pratique. Quand je compare le prix avec les studios en Europe, je trouve que c’est vraiment abordable. Donc, pourquoi ne pas en profiter ? Avant, je dépensais deux fois plus dans des achats inutiles, comme beaucoup de jeunes d’ailleurs. Maintenant, j’investis dans quelque chose qui me passionne. »
Elle précise qu’il faut des équipements de haute qualité, car la pole dance, contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, est une discipline dangereuse. « Mais comme on dit, quand on aime quelque chose, on ne compte pas. Maintenant, j’ai beaucoup plus confiance en moi. Avant, j’étais très complexé par mon physique, car je trouvais que mes épaules étaient assez larges et musclées pour une jeune fille. Maintenant, c’est mon atout principal. Cette pratique permet à la femme de montrer sa force physique, tout en restant féminine et grâcieuse ».
Elle est plus que fière d’avoir pris la décision de se lancer dans ce sport. Bien que sa famille et ses amis la soutiennent, ils sont encore un peu méfiants à cause des idées reçues. « J’ai beaucoup réfléchi avant de me lancer. Maintenant, j’assume ce que je fais et mon père et mon fiancé me soutiennent à 200 %. C’est un sport continu, il y a des femmes qui ont plus de 60 ans et qui font des figures vraiment spectaculaires. Je suis devenu trop accro à cette pratique pour m’arrêter. »
Elle pratique la pole dance une fois par semaine, durant le week-end. « Je n’ai malheureusement pas la possibilité de pratiquer plus souvent en semaine à cause de mon travail. Mais même après le boulot, à 2 heures du matin, je fais souvent des étirements, car pratiquer une fois par semaine, ce n’est pas suffisant si on veut gagner en souplesse rapidement. »
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