Phénomène météorologique - Mini-tornade, maxi dégâts : Tyack toujours traumatisé 

Le village de Tyack tente, tant bien que mal, de se remettre du traumatisme qu’il a vécu après le passage de la mini-tornade qui a traversé une partie de la localité peu avant la mi-journée jeudi. Au lendemain de ce phénomène météorologique, la frayeur était encore palpable. 

En ce vendredi 22 décembre 2023, les habitants de Tyack n’en reviennent toujours pas. L’ensemble des Mauriciens non plus. Ce petit village situé dans le Sud du pays est toujours en émoi depuis le passage d’une mini-tornade peu avant la mi-journée le jeudi 21 décembre 2023. 

Il n’y a certes pas eu de perte de vie humaine, mais cette visite-éclair, ayant eu lieu à 11h40, a provoqué de nombreux dégâts matériels, brisant certaines habitations sur son passage, mettant des arbres à terre et endommageant les lignes électriques du Central Electricity Board (CEB) de même que celles de Mauritius Telecom (MT). « Aucun blessé n’est cependant à déplorer », lance avec soulagement Guilaine Rateau, présidente du conseil de village. 

Si une mini-tornade a traversé un village de Maurice, chose qui n’était jamais arrivée auparavant, rien ne dit que cela ne se reproduira pas à l’avenir. Le traumatisme qu’un tel phénomène survienne à nouveau est bien présent. 

Gungadevi Atchadu, 69 ans, fait partie de ceux qui ont vu la mini-tornade de près car, pour reprendre ses mots, elle lui est passée au-dessus de la tête. « J’ai entendu un grand bruit sur la maison, avec des feuilles de tôle qui s’envolaient, ainsi que des vêtements et divers autres objets flottant dans le ciel et tournoyant dans le tourbillon qui est allé d’un endroit à l’autre, emportant tout sur son passage », détaille-t-elle. 

Cet incident l’a empêchée d’avoir une bonne nuit de sommeil par la suite. Il lui a même coupé l’appétit durant les heures qui ont suivi. Dans la panique ce jour-là, elle a tenté de toutes ses forces de fermer une porte pour que le vent ne continue pas d’emporter tout. Elle a ensuite prié ardemment pour ne pas être emportée à son tour. « Mersi bondie kinn sap mo lavi ek lavi mo ti zanfan ki monn dir rantre kouma monn tann tapaz », ajoute-t-elle. 

Tout le monde s’en est sorti indemne, fort heureusement. La maison de sa belle-fille, située à l’étage de sa maison et dont le toit est recouvert de feuilles de tôle, a subi d’importants dégâts. « Une partie de la toiture a été arrachée par la violence des vents, et ce malgré la solidité du matériel utilisé et la fixation réalisée », fait remarquer Gungadevi Atchadu. 

La mini-tornade a également renversé un réservoir d’eau. Elle a déraciné des tuyaux. Elle a brisé plusieurs panneaux de vitres. « Lakaz inn vinn anbalao. Fer sagrin. Leker fermal kan trouv seki finn arive. Avek lapli, so lakaz inn gagn delo partou. Pa fasil ditou », raconte la retraitée, encore sous le choc et sous le coup de l’émotion.

Elle affirme qu’elle n’aurait jamais imaginé être témoin d’un tel phénomène du haut de ses 69 ans. Elle ajoute qu’elle n’a jamais eu aussi peur de toute sa vie. « J’ai déjà vu à la télé des scènes montrant le passage de tornades et les dégâts qu’elles peuvent provoquer. Je ne pensais pas que je vivrais cette expérience un jour. J’espère que personne d’autre n’aura à le faire », confie-t-elle. Ce qui lui apporte un peu de soulagement, c’est que personne n’ait été blessé, et ce malgré la violence des vents. 

Guilaine Rateau, qui s’est fait un devoir de rendre visite aux habitants pour leur offrir tout le soutien et l’aide dont ils ont besoin, se dit elle aussi soulagée qu’il n’y ait eu que des dégâts matériels. Elle explique que tout a été mis en œuvre rapidement pour porter assistance aux personnes les plus touchées. Un grand nettoyage a été effectué afin que le village retrouve sa quiétude. 

Parmi les sinistrés, il y a des habitants autour des résidences de la NHDC de Tyack jusqu’à la rivière où se trouve le kalimaye. La présidente du conseil de village remercie toutes les instances qui ont contribué aux réparations et au nettoyage. Même si le calme est revenu après la tempête, les habitants vivent désormais avec une hantise constante. « Celle qu’un tel phénomène se reproduise un jour », conclut Guilaine Rateau.