Le ministère de l’Environnement bloque un projet immobilier à Pereybère en émettant un « stop order » pour des travaux entamés sur une zone humide protégée. Ce projet de neuf villas de luxe, entaché d’irrégularités depuis 2019, est au centre d’une vive opposition des habitants.
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Le ministère de l’Environnement a émis un « stop order » pour interrompre la construction de neuf villas de luxe à Pereybère. Situé sur un site classé zone humide protégée, ce projet suscite depuis 2019 une forte opposition d’abord en raison de ses impacts écologiques puis à cause de zones d’ombre entourant son autorisation et son avancement. Les travaux ont démarré sans que le promoteur n’ait obtenu de permis Environmental Impact Assessment (EIA), ce qui est une obligation pour ce type de développement.
L’histoire de ce projet remonte à mai 2019, lorsque le promoteur avait soumis une demande de Ramsar Clearance au National Ramsar Committee (NRC) pour pouvoir développer le site. Cette demande avait toutefois été rejetée le 31 mai 2019, le comité ayant déterminé que, selon des plans du ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire, 81 % du site était situé dans la zone humide de Grand Mare Longue Central et de sa zone tampon de 30 mètres. Cette zone est classée catégorie 2 des marais côtiers, ce qui lui confère une protection particulière.
Impact écologique
Plusieurs appels successifs avaient été lancés en 2019 et 2021 pour que le NRC reconsidère sa décision, mais sans succès. Les conclusions étaient restées inchangées. Chaque évaluation, incluant des visites de terrain, a confirmé l’impact écologique du projet sur la zone humide. À plusieurs reprises, les plans soumis par le promoteur ont été jugés inexacts par rapport aux délimitations officielles de la zone.Cependant, un revirement s’est produit le 23 décembre 2021. Après une visite sur le site en compagnie de représentants du National Parks and Conservation Service (NPCS) et du conseil de district de Rivière-du-Rempart, le président du NRC a déclaré qu’aucune zone humide n’y a été observée. Lors de cette réunion, le comité a décidé de délivrer le Ramsar Clearance, à condition toutefois que le promoteur soumette une Environmental Impact Assesssment (EIA) et qu’il obtienne le permis correspondant.
Mais un problème administratif a émergé : les discussions relatives à la nécessité d’un permis EIA n’étaient pas dans le compte-rendu de la réunion. Ce qui a semé la confusion. Malgré une demande officielle de correction en janvier 2022, aucune modification n’a été apportée au procès-verbal.
Forte opposition
Les travaux ont commencé en août 2024, suscitant une forte opposition des habitants, qui ont porté plainte auprès des autorités concernées. Ils ont alerté le NPCS qui a, à son tour, écrit au secrétaire du NRC en novembre 2024 pour demander la révocation du Ramsar Clearance. Les autorités ont confirmé que la majorité du site reste affectée par la zone humide et une réponse du NRC est toujours attendue à ce jour.
Les plans soumis par le promoteur ont été jugés inexacts"
En parallèle, les travaux ont avancé sans qu’un permis EIA soit obtenu, une obligation légale pour ce type de développement. Face à ces irrégularités, le ministère de l’Environnement a pris la décision d’émettre un « stop order » pour suspendre les travaux. Alors que le NRC tarde à se prononcer sur la révocation du Ramsar Clearance, le ministère de l’Environnement a annoncé qu’il veillerait à l’application de la loi.
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