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Padman Challenge : en finir avec le tabou autour des règles

padman challenge La précarité menstruelle concerne les femmes aussi bien que les hommes.

Parler des règles sans tabou. C’est l’objectif de plusieurs étudiants de l’Université de Maurice qui, depuis cette semaine, collectent des serviettes hygiénique pour les femmes en détresse. Une table ronde sera organisée ce jeudi 14 mars. Une excellente initiative…

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Padman Challenge. Le nom digne des jeux et autres challenges dont on entend parler sur les réseaux sociaux n’a rien à voir avec vous. On a envie de dire que c’est quelque chose de très sérieux, un sujet qu’on n’évoque pas assez, mais qui nous concerne tous: la précarité menstruelle. 

On dit ‘tous’, car les femmes ont leurs règles, mais cela ne signifie pas que les hommes ne devraient pas s’en soucier. Ainsi, depuis quelques jours, les étudiants de BA French se sont joints à la cause de The Ripple Project avec la collaboration du Students’ Union pour une campagne de sensibilisation autour de la précarité menstruelle, une initiative de Djemillah Mourade-Peerbux. 

Dans le cadre d’un projet d’étude, ces étudiants ont analysé le langage utilisé pour décrire les règles et les tabous autour des expressions employées. 

Ainsi, depuis lundi, afin de sensibiliser en premier lieu les étudiants de l’Université de Maurice (UoM), ils ont placé une grosse boîte pour une collecte de produits d’hygiène. Ces collectes seront remises à The Ripple Project, le jeudi 14 mars, qui distribuera par la suite des packs d’hygiène (contenant non seulement des serviettes hygiéniques, mais aussi du savon, du déodorant, du shampoing, entre autres) à six associations qui hébergent des jeunes filles et femmes en détresse. Grâce aux dons, The Ripple Project distribue de manière régulière des packs d’hygiène depuis décembre 2016. 

Une table ronde sera organisée ce jeudi 14 mars à l’Université de Maurice, une initiative de Yannick Bosquet et Christina Chan-Meetoo, lecturers à l’UoM. Y participeront le professeur Michael Joson de la même faculté, le professeur Arnaud Carpooran, Marie-Noëlle Elissac Foy de Talent Factory Co. Ltd et Djemillah Mourade-Peerbux de The Ripple Project. 

Briser le tabou

christophe

Christophe Roquelor, étudiant en 3e année en BA French, est heureux d’avoir contribué au projet et d’y avoir participé : « Je veux avant tout briser cette stigmatisation sociale qu’ont les hommes sur la menstruation. Si des jeunes commencent à montrer un esprit ouvert sur ce sujet, d’autres restent attachés à cette façon de penser archaïque. J’ai moi-même des amis qui, ne voulant pas m’offenser, ont préféré se taire sur le sujet. » Il soutient qu’en tant qu’homme, il veut être un exemple à suivre en allant de l’avant pour collecter des dons et soutenir le challenge. Il déteste les hommes stéréotypés et il trouve que c’est absurde ! Il veut donner l’exemple. «Parce que je n’ai vu aucun ‘homme’ oser faire le premier pas. Bel-bel zom pe gagn onte pou aste pad ». Par ‘bel-bel zom’, j’ai voulu toucher là où ça fait mal : la fierté et la virilité de l’homme », ajoute-t-il. 

Christophe Roquelor est heureux de sa  contribution à cette cause étant donné qu’on travaillait sur règles et les filles. Il s’est rendu compte que les garçons évitaient le sujet, mais lui, il en parlait. «D’ailleurs, je me promenais avec un pad et un «protège slip» pour voir la réaction de mes ami(e)s. C’était très drôle! Du coup, l’idée du challenge conçue par l’une des organisatrices (Rose Armand). Elle m’a dit de me lancer», dit-il. Pour briser ce tabou, les étudiants doivent faire un selfie avec un pad ou en achetant un pad, avec le hashtag pour montrer qu’ils ont bien l’esprit ouvert. 

padman challenge

Djemillah Mourade-Peerbux, présidente de The Ripple Project

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La présidente de l’association avance que « La précarité menstruelle est un fait à Maurice. Il touche les femmes dans les abris, mais cela n’est que le sommet de l’iceberg. Les femmes vivant dans l’extrême pauvreté sont aussi concernées, mais de cela, on n’en parle pas. » Elle salue donc l’initiative des étudiants de l’Université de Maurice. C’est une nouvelle génération de citoyens, de parents et de professionnels.

lle trouve que c’est extrêmement important que ce soit eux qui brisent ces tabous autour des règles et la honte qui entoure ce sujet. Elle affirme que cela fait plaisir de voir des étudiants masculins qui n’ont pas honte de parler de ce sujet, d’acheter des serviettes hygiéniques et surtout de se montrer avec.  « Demain, ce seront des pères qui éduqueront leurs petits garçons et leurs petites filles. Ce seront des professionnels qui n’auront aucun problème à en parler ouvertement avec leurs collègues femmes. » Elle fait ressortir qu’au-delà de cela, « parler des règles et des tabous est le premier pas vers la parole libérée qui permettra aux femmes de parler ouvertement d’autre choses plus grave comme le viol. Les femmes internalisent ces tabous dès leur plus jeune âge et cela commence avec les règles vers 9-11 ans. Si l’on n’est pas à l’aise en parlant de sang, de vagin, de menstruation, comment parler d’inceste, de viol, d’agression ?»

 

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