Des tensions se manifestent chez Air Mauritius alors que les syndicats expriment des inquiétudes quant à l’interruption du dialogue avec la direction. Malgré les intentions annoncées du conseil d’administration, des préoccupations demeurent concernant les salaires et les relations industrielles.
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Il est nécessaire de passer de la parole aux actes. Propos de Radhakrishna Sadien, président de la State and Other Employees Federation (SEF), et Yogita Babboo de l‘Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA). Ils réagissent à l’intention exprimée de Marday Venketasamy, président du Conseil d’administration d’Air Mauritius, d’œuvrer en faveur de nouveaux accords collectifs avec
les employés.
En effet, dans son message du Nouvel an, Marday Venketasamy a souligné : « Dès le début de 2024, la direction d’Air Mauritius mettra en place des ateliers de travail avec les différents syndicats en vue de nouveaux accords collectifs qui seront appliqués au cours de la même année. »
Bien que Radhakrishna Sadien et Yogita Babboo accueillent favorablement ces intentions, ils rappellent l’échec des rencontres précédentes avec l’administration, indiquant que cela constitue une violation des lois du travail. « Maurice ayant signé les conventions du Bureau international du travail (BIT), il incombe à l’employeur de négocier avec les syndicats », souligne Radhakrishna Sadien.
Il exprime sa déception face aux rendez-vous manqués, où seule la présence de l’avocat de la compagnie est notée. « Nous aspirons à rencontrer les membres de la direction et non leur avocat », insistent les deux syndicalistes. Radhakrishna Sadien estime que « la direction cherche à masquer l’absence d’un véritable dialogue ».
« En réalité, il n’y a pas de véritable relation industrielle au sein d’Air Mauritius malgré les apparences », déclare Yogita Babboo. Elle souligne que l’AMCCA n’a reçu aucune réponse à ses demandes adressées à la direction de la compagnie.
« Nous sommes dans le flou concernant les potentiels nouveaux accords collectifs », déplore-t-elle. La syndicaliste s’interroge sur une possible attente de la direction quant au verdict de l’Employment Relations Tribunal (ERT) avant d’entamer des négociations. Elle anticipe une décision en ce mois de janvier concernant l’accord collectif de 2018 sur les conditions de travail.
Dans son message de fin d’année, Marday Venketasamy a mis en avant l’unanimité du conseil d’administration d’Air Mauritius quant à l’importance de l’investissement dans le capital humain. Il a affirmé que « chaque collaborateur est essentiel à la valeur ajoutée de l’entreprise ». De plus, il a insisté sur l’importance de la satisfaction des employés, la considérant comme étant cruciale pour le développement continu d’Air Mauritius.
Cependant, pour Yogita Babboo, les dirigeants précédents d’Air Mauritius n’ont fait que formuler des promesses vides, sans véritable consultation ni engagement envers les employés.
L’AMCCA espère une révision salariale adéquate
Dans sa newsletter de fin 2023, l’AMCCA souligne que l’augmentation salariale de janvier s’aligne sur la décision gouvernementale d’accroître de 10 % le salaire de base des travailleurs mauriciens, avec un plafond de Rs 2 000, en réponse à la hausse significative de l’inflation dans le pays.
« Nous espérons qu’en janvier 2024, les deux seront payées aux employés étant donné que depuis 2018, le personnel de cabine n’a pas reçu d’augmentation de salaire et qu’il y a un besoin de compenser le taux élevé d’inflation depuis 2019 et la réduction drastique de l’enveloppe salariale depuis 2020 », peut-on lire dans la newsletter.
L’AMCCA constate que 2023 a été une année tumultueuse, marquée par des événements majeurs comme le renvoi de sa présidente. Cet événement a déclenché une mobilisation sans précédent, renforçant la solidarité parmi les membres du personnel navigant à l’échelle nationale et internationale. L’AMCCA estime que cette épreuve a consolidé le syndicat, renforcé par le soutien inébranlable de la SEF et de Radhakrishna Sadien. Ce soutien a facilité la formation d’une alliance robuste avec d’autres grands syndicats nationaux et internationaux, tels que l’ITF, qui ont apporté leur aide à Maurice, ainsi que plusieurs ONG et le défenseur des droits de l’homme, Dis-Moi, comme le mentionne la newsletter.
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