Nakul Sharma, d’origine mauricienne, forme un duo musical avec l’Indien Sahil Bhatia. Ils n’ont pas tardé à collaborer avec un jeune Mauricien pour lancer le single Zardin Zetwal. La sortie a eu lieu en Inde le 16 juin. Nakul Sharma raconte cette aventure.
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«Lavi c enn voyaz… » C’est ce que trois jeunes passionnés de la musique essaient de faire passer comme message. Leur unité réside dans leur différence et ils la montrent à travers la musique. Intitulé Zardin Zetwal (Jardin d’étoiles), le single compte actuellement plus de 9 300 vues sur YouTube. Il a été lancé en Inde en juin.
La vidéo met en avant le « 'hiphopper »' mauricien Milan Myckee, 22 ans. Sa voix et ses paroles en kreol sont soutenues par une fusion de différents genres musicaux. Elle est soigneusement concoctée par Nakul Sharma et Sahil Bhatia.
La mère de Nakul Sharma, 25 ans, est une Mauricienne et son père est un Indien. Quelques mois après sa naissance à Curepipe, sa famille met le cap sur l’Inde. Elle fait des va-et-vient entre l’île et l’Inde jusqu’à ce que Nakul atteigne ses 13 ans.
« Mon frère, ma sœur et moi avons fait notre scolarité secondaire à Maurice », explique cet ancien étudiant de Le Bocage International School.
« La musique est toute ma vie. Je pense que cela a commencé avec mon père. Il écoute ses titres préférés en boucle. Je me suis rapproché davantage des notes de musique à l’école », raconte-t-il.
À l’âge de 15 ans, il se met à créer de la musique avec l’aide de logiciels. Quelque temps plus tard, il se met au clavier. « J’ai appris les techniques en autodidacte. Il ne se passe pas un jour sans que je ne produise une mélodie », dit-il. Après ses 18 ans, il rejoint ses parents à Mumbai, en Inde.
En 2012, il étudie à Kingston University à Londres, en Angleterre, en vue de décrocher un diplôme. Pendant cette même période, Nakul Sharma rencontre Sahil Bhatia. Ce dernier entame alors sa maîtrise en musique pour le cinéma et la télévision.
« Je suis né en Inde, mais j’ai grandi en Arabie Saoudite. Quand j’ai regagné mon pays natal, je me suis mis à jouer de la batterie. Je devais avoir 16 ans. La musique m’a toujours intéressé. De ce fait, j’ai opté pour des études pour devenir ingénieur du son à Mumbai et à Singapour avant d’aller en Angleterre », confie Sahil. Les deux jeunes se rencontrent, échangent leurs points de vue et se découvrent une passion commune pour la musique. Ils ne tardent pas à partager leurs créations.
Ils tissent rapidement des liens et se comprennent à travers la musique. Nakul et Sahil expliquent qu’ils ne se cantonnent pas à un genre de musique. Ils écoutent de tout et font de la « world music ». Cette fusion entre l’Occident et l’Orient les plaît.
Burudu
Ils forment ensuite le duo Burudu. « Burudu n’a pas une signification spécifique. C’est un son que nous avons entendu et dont nous avons retenu l’appellation. En 2013, nous lançons notre premier album Red Cat. Je me suis inspiré du nom d’un restaurant situé sur une plage où j’allais souvent pour me ressourcer. Red Cat est avant tout des morceaux organiques », fait comprendre Sahil Bhatia.
Entre-temps, Nakul commence à travailler chez Sony Music India. Il a l’occasion de collaborer avec de grands artistes musicaux en Inde, tout en continuant à s’investir dans Burudu.
« Quand j’ai terminé mes études, je suis retourné à Mumbai et Sahil est resté à Londres. Pendant huit mois, nous avons communiqué et créé de la musique à travers Skype. En 2014, nous avons pu sortir notre Extended Play », relate Nakul.
En 2015, le duo tente une nouvelle aventure. Il se lance dans le « deejaying ». Il se produit au Rajasthan. « C’était une expérience enrichissante. Nous étions invités à donner le coup d’envoi d’un festival. Nous avons joué en live et la foule était en extase. Depuis, nous avons livré plusieurs prestations à travers l’Inde », poursuit Sahil. Un an plus tard, Nakul quitte Sony Music India pour se dédier entièrement à Burudu.
Les deux jeunes hommes ont soif de nouveauté. Ils vont explorer et leur escapade débute en mars 2017. Ils viennent à Maurice en quête d’une muse. Nakul Sharma et Sahil Bhatia se laissent guider par les différentes influences musicales sur l’île.
« L’envie de collaborer avec un artiste mauricien se fait de plus en plus sentir. Nous avons ainsi fait la rencontre de Milan Myckee. Ses textes en Kreol sont puissants. Comme nous avions déjà une mélodie, nous lui avons demandé d’écrire des paroles sur la vie en général. Je comprends quelques mots de kreol. Mais la langue n’a jamais été une barrière, car la musique est universelle. Milan a vite compris ce que nous recherchions. C’est un jeune passionné et très talentueux », livre Nakul.
Zardin Zetwal est enregistré en moins de deux jours. « Tout est dans les émotions et dans la façon de l’interpréter », dit le duo Burudu. Le clip est également tourné à Maurice. Le lancement de Zardin Zetwal est soutenu par un des géants des médias indiens, nommément le magazine GQ India, qui a diffusé le « premier » single, à partir de ses réseaux sociaux.
« Même si nous faisons de la musique en duo, chacun jouit de son espace personnel. Cela est important pour notre épanouissement artistique. Nous avons chacun un travail à plein-temps, mais la musique occupe la majeure partie de notre vie. Nous voulons continuer à faire de la bonne musique » , dit Nakul Sharma.
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