Meurtre de Sanjay Leckraj, 51 ans, à Surinam : une partie de beuverie vire au drame

• Un des suspects passe aux aveux dimanche soir

Sanjay Leckraj, âgé de 51 ans, a été retrouvé mort, dimanche matin, près d’une rivière dans le quartier de Chemin-Martinière, à Surinam. La veille au soir, il se serait rendu à cet endroit avec deux compagnons de boisson, Ervin Doolub, 28 ans, et Rajiv Jaddoo, 36 ans. Ces derniers ont été arrêtés par la Criminal Investigation Division (CID) de Souillac.

Comme la victime, les deux suspects sont des habitants de la localité. Interrogés dans les locaux de la CID, ils reconnaissent qu’ils étaient en compagnie de Sanjay Leckraj samedi soir. Cependant, l’un d’eux avoue s’être disputé avec lui.  Il es d’ailleurs passé aux aveux dimanche soir. Les deux hommes sont maintenus en détention. Ce lundi, ils seront présentés devant la justice en vue de leur mise en accusation provisoire pour meurtre.

L’autopsie, pratiquée à la morgue de Candos par les médecins légistes Prem Chamane et Ananda Sunnassee, a attribué la cause du décès à une « compression of the neck ». Des blessures ont été observées sur plusieurs parties du corps, dont la tête. La police privilégie la thèse d’une dispute qui aurait dégénéré.

Selon l’enquête, samedi soir, Sanjay Leckraj a bu quelques verres à la boutique du coin avec ses amis. Le trio aurait ensuite, comme à son habitude, décidé de poursuivre la soirée près de la rivière, à l’abri des regards.

Un tailleur apprécié dans le quartier

Dimanche matin, la CID de la Southern Division et des éléments de la police scientifique ont effectué une battue à la recherche d’indices dans la zone où le cadavre a été découvert. Les enquêteurs n’écartent pas la possibilité que le meurtre ait été commis à un autre endroit et que le corps ait été déplacé.

Sanjay Leckraj, alias Maya, était tailleur de profession. Sa clientèle se composait des habitants du village et des membres de sa famille. « Tou travay enn ti roule enn ti rakomode li fer. Aster bizin al rod enn lot pou koud nou linz », dit Sujen, un de ses cousins.

Malheureusement, le quinquagénaire avait un penchant pour la bouteille, indique Navinduth, son frère aîné. « Defwa nou donn li enn ti grog, me zordi so bann frekantasion inn amenn li dan enn pozision parey », déplore-t-il. Les proches de Sanjay racontent aussi qu’il était chanceux aux jeux de hasard : « Li ti pe manze bwar ek so bann kamwad, ar nou fami pa sorti. »

Sur le lieu de la découverte du corps, Anand, un ami du défunt, explique avoir eu un choc ce dimanche matin. « Mo vwazin sa. Gramatin mo trouv lapolis, ler mo koste mo trouv lekor, mo remarke Sanjay sa », relate cet éleveur. « Li pa ti merit sa. Li ti enn bon dimoun, rest bien ar zot tou e gran leker », poursuit-il.

Ce drame est un nouveau coup dur pour les Leckraj. La mère de Sanjay et Navinduth est décédée en décembre 2021   et cette perte n’avait pas encore été surmontée. Si toute la famille est de foi hindoue, Sanjay avait choisi de se tourner vers « une église mission », précise son frère. « La nou dir nou fer lanterman dan so fason, kouma li ti pou swete », confie Navinduth.