Faits Divers

Meurtre de Pooja Gumbheer en 2014 : Dharamsing Bissoo plaide la provocation

Dharamsing Le prévenu a plaidé coupable dans l’affaire.

Poursuivi pour avoir poignardé à mort sa concubine, le prévenu Dharamsing Bissoo a relaté les dernières paroles de sa concubine en cour. C’était avant qu’il ne l’assène de plusieurs coups. La victime, dit-il, l’a trompé et travaillait à son insu dans un salon de massage à Rose-Hill. 

Publicité

«Li ti ena sussons lors so licou. Kan mo deman li ki sane la ki met sa, li dire mwa so galant. Mo ti penser li pe badiner. Mo ti extra content li ». C’est ce qu’a affirmé le prévenu Dharamsing Bissoo sous serment le mardi 19 mars 2019 en cour d’assises.

Celui-ci, un maçon de 34 ans et demeurant auparavant à La Source, Quatre-Bornes, a plaidé coupable du meurtre sans préméditation de sa concubine, Pooja Gumbheer, 21 ans. Crime commis le 23 février 2014 à Bassin Road, Quatre-Bornes. La victime, avait reçu six coups de couteau, dont un au cœur et qui lui a été fatal.

Le mardi19 mars 2019, le procès intenté à Dharamsing Bissoo s’est poursuivi avec l’audition de pas moins de sept témoins. Le prévenu a ensuite été appelé à la barre des témoins. Il a déclaré avoir beaucoup aimé la victime, cela même après lui avoir pardonné son « infidélité ». Toutefois, dit-il, le jour fatidique, il n’a pu supporter les paroles de sa bien-aimée. Celle-ci lui a avoué avoir eu des rapports sexuels ce jour-là avec un autre homme et qu’elle travaillait dans un salon de massage à Rose-Hill où elle avait eu des relations sexuelles contre paiement. Cela, car lui (Dharamsing Bissoo) n’arrivait pas à la satisfaire sexuellement.

Un peu plus tôt, la cousine du prévenu, Karishma Gumbheer (née Bissoo), témoin oculaire du drame, a confirmé la version du prévenu. «J’étais dans la cuisine quand Dharamsing Bissoo a frappé à la porte. Pooja était à la maison et appliquait du mehendi sur ses mains. Je les ai entendu parler. J’ai alors pensé qu’ils allaient se remettre ensemble. Pooja l’a insulté et l’a provoqué. Ils se sont battus et ce n’est qu’après que j’ai vu un couteau dans les mains de Dharamsing Bissoo. Ce couteau-là ne provenait pas de chez moi »  a déclaré la cousine.

Contre-interrogée par Me Avineshwar Dayal, avocat du prévenu, la cousine a soutenu que la victime « so la vie pas ti korek ».

La séance a aussi été marquée par l’audition du principal enquêteur dans l’affaire, en l’occurrence le sergent Vishal Appi. Ce dernier a donné lecture des aveux de Dharamsing Bissoo à la police, le 25 février 2014. Version dans laquelle le prévenu a soutenu que cela allait faire cinq ans qu’il vivait en concubinage avec Pooja Gumbheer.

À cette époque, il était divorcé et père d’un petit garçon. Sa concubine, dit-il, lui reprochait le fait qu’il touchait moins d’argent qu’elle. Plus tard, il dit avoir appris l’infidélité de sa concubine. La victime avait fini par déserter le toit conjugal pour aller vivre chez son frère un peu plus loin. Mais, soutient le prévenu dans sa déposition, il décide quand même de reprendre la vie conjugale avec elle. Toutefois, une dispute éclate sur place et Dharamsing Bissoo inflige plusieurs coups de couteau à la victime.

Lors de sa plaidoirie, Me Avineshwar Dayal a plaidé la provocation. Il s’est référé aux paroles de la victime dans l’affaire. Lui donnant la réplique, Me Denis Mootoo, avocat de la poursuite, a réfuté la thèse de provocation. Il s’appuie sur la jurisprudence française pour soutenir que la provocation existe seulement lorsqu’un prévenu réplique aux coups de la victime. Ce qui n’est pas le cas dans l’affaire présente. La cour donnera la sentence à une date ultérieure.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !