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Dr Kaviraj Sukon : « Encourager les partenariats internationaux pour bénéficier d’expertises supplémentaires… »

Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la science et de la recherche, le Dr Kaviraj Sukon, nous livre ses impressions sur les enjeux et les défis de ce secteur. Parmi ses projets, il ambitionne de positionner Maurice comme une destination de choix académique pour les familles de classe moyenne en Afrique et en Asie.

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Interview réalisée par Annick Daniella Rivet

 

« Nous ambitionnons de positionner Maurice comme une destination de choix pour les familles de classe moyenne en Afrique et en Asie. »

 

Vous êtes le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, quelles sont vos priorités ?


Ma priorité, en tant que ministre, sera de promouvoir l’internationalisation de l’enseignement supérieur afin d’attirer davantage d’étudiants étrangers. Je veillerai également à guider les institutions vers l’autonomie financière afin de réduire leur dépendance à l’égard de l’État, et à et à positionner Maurice comme un pôle d’excellence éducative. 
Parallèlement, nous mettrons l’accent sur l’amélioration de la qualité des enseignements, le développement de partenariats stratégiques et le renforcement de l’employabilité des diplômés. Une éducation de qualité, combinée à des diplômés compétents, est en effet essentielle pour répondre aux exigences du marché du travail et soutenir le développement socio-économique durable du pays.

Comment envisagez-vous de renforcer l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants mauriciens ?


Nous allons promouvoir l’apprentissage mixte, combinant cours à distance, apprentissage en ligne et enseignement en présentiel, pour offrir une flexibilité optimale aux étudiants, notamment ceux des régions éloignées. Cette approche s’appuiera sur des outils technologiques modernes et des plateformes numériques performantes, qui permettront une interaction dynamique entre étudiants et enseignants. 
En investissant dans ces solutions, nous réduirons les contraintes géographiques et financières, rendant l’enseignement supérieur plus inclusif. Nous veillerons également à ce que les infrastructures nécessaires, comme l’accès à Internet, soient disponibles, garantissant une éducation équitable et accessible.

Quelle est votre vision pour positionner Maurice comme un hub régional d’enseignement supérieur ?


Nous ambitionnons de positionner Maurice comme une destination de choix pour les familles de classe moyenne en Afrique et en Asie, à la recherche d’une éducation supérieure de qualité à des coûts compétitifs. Tandis que les familles aisées privilégient des destinations comme le Royaume-Uni, les États-Unis ou l’Australie, Maurice peut se démarquer en offrant un environnement sûr, multiculturel, paisible et géographiquement proche de leurs pays d’origine. Nous travaillerons à développer des programmes académiques innovants et attractifs, soutenus par des partenariats internationaux solides, afin d’attirer ces étudiants. Cette stratégie contribuera à renforcer notre réputation régionale et internationale en tant que pôle éducatif d’excellence.


Y a-t-il des réformes prévues pour moderniser les programmes universitaires afin qu’ils soient alignés sur les besoins du marché du travail ?


Nous renforcerons la collaboration entre les universités et l’industrie pour garantir une meilleure adéquation entre les programmes académiques et les exigences du marché du travail. Les universités fourniront une base théorique solide, tandis que l’industrie proposera des formations pratiques complémentaires, d’une durée de trois à six mois, afin de perfectionner les compétences techniques. Par exemple, les étudiants en informatique apprendront la programmation à l’université, mais l’industrie les formera à l’utilisation de logiciels spécifiques. De même, les ingénieurs chimiques auront l’opportunité de se familiariser avec des équipements sophistiqués disponibles uniquement en entreprise. Cette approche favorisera une meilleure employabilité des diplômés.

Comment allez-vous encourager l’intégration de la technologie et des outils numériques dans les universités et autres institutions d’enseignement supérieur ?


Nous souhaitons que toutes les institutions adoptent des systèmes de gestion de l’apprentissage (LMS) et des systèmes d’information pour les étudiants (SIS), à l’instar de ce qui a été réalisé avec succès par l’Open University of Mauritius. De plus, nous intégrerons des solutions basées sur l’intelligence artificielle pour détecter, dès les premières étapes, les lacunes académiques des étudiants. Cela permettra de leur offrir un soutien personnalisé avant qu’ils ne rencontrent des difficultés majeures lors des examens. Ces outils assureront une gestion optimisée des parcours éducatifs et contribueront à améliorer les performances académiques globales.


Quels sont vos plans pour améliorer la qualité des formations professionnelles et techniques ?


Nous nous concentrerons sur l’amélioration des processus d’élaboration et d’assurance qualité des formations. Toutes les institutions devront consulter les parties prenantes clés lors du développement de programmes et soumettre des curriculums standardisés pour approbation et archivage. Cela garantira que les programmes répondent aux besoins du marché et respectent les normes internationales. 
Par ailleurs, nous alignerons nos procédures d’assurance qualité sur les pratiques mondiales, en mettant l’accent sur l’engagement des employeurs, l’évaluation des résultats et l’amélioration continue des formations professionnelles et techniques.

Prévoyez-vous de renforcer les partenariats internationaux avec des universités de renom ? 


Le ministère jouera un rôle clé en tant que facilitateur en créant un cadre favorable pour attirer les universités de renom. Jusqu’à présent, des exigences rigides concernant l’adaptation des programmes ont découragé certaines collaborations. Nous adopterons désormais une approche plus flexible afin de maintenir l’intégrité académique tout en répondant aux attentes des partenaires internationaux. 
En facilitant ces partenariats, nous offrirons des opportunités aux étudiants locaux et internationaux, tout en consolidant la réputation de Maurice en tant que centre d’excellence éducatif dans la région.


Comment le ministère va-t-il travailler avec le secteur privé pour garantir l’employabilité des diplômés ?


Nous établirons un comité permanent réunissant les institutions d’enseignement supérieur et les représentants du secteur privé, tels que Business Mauritius et d’autres associations industrielles. Ce comité facilitera une collaboration continue afin d’aligner les programmes d’études sur les besoins du marché. Nous mettrons également en place des mécanismes de financement pour encourager des projets de recherche conjoints entre l’industrie et le monde académique, stimulant ainsi l’innovation et la création d’opportunités d’emploi.


Quelles mesures seront prises pour promouvoir la recherche et l’innovation dans les institutions d’enseignement supérieur ?


Nous renforcerons la collaboration entre le milieu académique et le secteur de la recherche en allouant des fonds dédiés à l’innovation. Ces initiatives incluront des programmes de financement pour des projets axés sur des domaines stratégiques pour Maurice, tels que la durabilité, la transformation numérique et les énergies renouvelables. 
Parallèlement, nous favoriserons les partenariats internationaux afin de bénéficier de ressources et d’expertises supplémentaires. Ces mesures permettront de positionner Maurice comme un leader régional en matière de recherche appliquée et d’innovation.

Quelles sont vos ambitions pour encourager davantage de Mauriciens à poursuivre des études supérieures ?

Nous devons impérativement augmenter le Taux brut de scolarisation tertiaire (GBST) pour répondre aux besoins croissants du marché du travail et soutenir le développement socio-économique du pays. Pour ce faire, nous créerons un large éventail de passerelles permettant aux personnes issues de divers parcours académiques d’accéder à l’université. Nous rendrons également l’enseignement supérieur plus accessible grâce à des bourses, des prêts étudiants et des mesures visant à réduire les coûts. Enfin, nous lancerons des campagnes de sensibilisation pour promouvoir l’importance des qualifications supérieures, mettant en avant leur rôle clé dans l’attraction des investissements et la construction d’une économie durable et compétitive.

 

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