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Ménopause et andropause : comprendre les changements hormonaux

Réveils nocturnes trempés de sueur. Thermostats internes déréglés. Humeurs en montagnes russes. Derrière ces symptômes se cachent deux transitions majeures que connaîtront la plupart des femmes et des hommes : la ménopause et l’andropause. Longtemps considérées comme des sujets tabous, ces métamorphoses hormonales méritent pourtant toute notre attention. Pourquoi ? Parce qu’elles touchent des millions de personnes et que des solutions existent pour traverser ces caps avec sérénité.

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Arrêt définitif des règles, chute brutale d’œstrogènes, ovaires qui prennent leur retraite... Vers 51 ans en moyenne, parfois plus tôt, le corps féminin amorce une transformation profonde. « La ménopause s’installe officiellement après douze mois sans menstruations, mais les bouleversements commencent bien avant », explique le Dr Arvind Chetan Etwaro, gynécologue.

Les symptômes varient d’une femme à l’autre, précise-t-il. Ceux-ci incluent bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles du sommeil, anxiété, dépression, prise de poids, chute de cheveux et douleurs articulaires. La diminution du désir sexuel et la sécheresse vaginale peuvent transformer l’intimité en défi.

Mais ce n’est pas tout. En coulisses, l’organisme devient plus vulnérable aux maladies cardiovasculaires, à l’ostéoporose et au diabète, prévient le gynécologue. 

Face à ce bouleversement hormonal, la médecine n’est pas impuissante, loin de là. Le traitement hormonal de la ménopause (THM) reste l’arme la plus efficace contre les bouffées de chaleur et autres désagréments. Il agit comme un remplaçant des hormones manquantes, redonnant au corps ses repères perdus, ajoute le Dr Arvind Chetan Etwaro. Attention toutefois : ce n’est pas une solution universelle, surtout pour les femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant ou de problèmes cardiovasculaires.

Pour celles qui préfèrent les approches naturelles, la phytothérapie, l’acupuncture ou le yoga offrent des alternatives intéressantes. Ces méthodes douces peuvent apaiser les symptômes tout en procurant un bien-être global.

Dans l’assiette aussi, des alliés se cachent. Calcium et vitamine D renforcent les os fragilisés, tandis que les aliments riches en phyto-œstrogènes peuvent atténuer certains symptômes. L’activité physique, véritable bouclier anti-âge, combat la prise de poids et l’ostéoporose tout en libérant ces précieuses endorphines, antidotes naturels contre l’anxiété.

Quant à la vie intime, souvent mise à mal par la sécheresse vaginale et la baisse de libido, elle peut retrouver son éclat « grâce à des lubrifiants adaptés, des traitements locaux et, surtout, une communication sans tabou avec le partenaire », souligne le Dr Etwaro.

La crise silencieuse des hommes

Pendant que les femmes traversent leur tempête hormonale, les hommes connaissent une version plus discrète mais tout aussi réelle : l’andropause. Pas de rupture brutale ici, mais plutôt un lent déclin de la testostérone qui s’amorce généralement après 50 ans, indique le gynécologue.

Les signaux ? Une fatigue inexpliquée qui s’installe. Des muscles qui fondent malgré les mêmes efforts. Une bedaine qui s’installe sans invitation. Un désir sexuel qui s’essouffle. Un sommeil qui se fait capricieux. Ces changements insidieux s’accompagnent souvent d’un risque cardiovasculaire accru et parfois d’une humeur qui s’assombrit. Autres symptômes : dépression et baisse de l’estime de soi. 

Pour les hommes significativement impactés, l’hormonothérapie à base de testostérone peut être une bouée de sauvetage, avance le Dr Arvind Chetan Etwaro. Disponible sous forme de gel, d’injections ou de comprimés, elle doit être administrée sous surveillance médicale stricte. 

Le mode de vie joue un rôle crucial, poursuit le gynécologue. L’alimentation riche en protéines et pauvre en sucres rapides devient l’alliée d’un corps qui change. La salle de sport prend une importance nouvelle : la musculation combat directement la fonte musculaire tandis que les exercices cardiovasculaires préservent le cœur et les vaisseaux.

Au niveau de la santé sexuelle, les troubles érectiles et la baisse de libido ne sont pas une fatalité. Des traitements ciblés existent, permettant de préserver une vie sexuelle épanouie malgré les fluctuations hormonales.

Pourquoi ces transitions restent-elles encore souvent cachées, comme des secrets honteux ? À cette question, le Dr Arvind Chetan Etwaro répond : « Les tabous viennent d’un manque d’information et d’une perception négative du vieillissement. »

Pour lui, face aux premiers symptômes, un accompagnement précoce peut sensiblement améliorer la qualité de vie tout en permettant d’éviter certaines complications. Car après tout, ces transitions ne sont pas des fins en soi, mais des passages vers une nouvelle étape.

 

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