Le n°4 du gouvernement avait déclaré à un rassemblement religieux qu’il aurait pu abattre Xavier-Luc Duval en pleine Assemblée nationale. Ses propos lui ont valu trois plaintes sous la loi antiterroriste. Prudent, le Central CID veut obtenir l’avis du DPP avant d’approfondir l’enquête.
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Les propos tenus par le vice-Premier ministre, Showkutally Soodhun, contre le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, le mardi 18 juillet lors d’un rassemblement à Flacq, sont-ils passibles d’une inculpation sous la Prevention of Terrorism Act (PoTA) ? Le Central Criminal Investigation Department (CCID) ne veut pas prendre une décision et préfère réclamer l’avis du Directeur des poursuites publiques (DPP) .
Les plaintes du leader de l’opposition, de Mario Cangy et du Dr Rajah Mahadewoo contre le n°4 du gouvernement ont été traitées dans un même dossier qui sera transmis d’ici la semaine prochaine au DPP. Les enquêteurs ont réuni, ces derniers jours, des bandes-son et vidéos de la déclaration de Showkutally Soodhun, provenant de différents médias et de l’Independent Broadcasting Authority (IBA). Seul un surintendant responsable de la région est n’a pu être interrogé, étant actuellement en voyage.
Le soir du mardi 18 juillet, le vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres avait lancé à son auditoire : « Si mon garde du corps me prêtait son revolver à l’Assemblée nationale, je tuerais Xavier-Luc Duval » et qu’il justifierait son geste comme faisant partie du djihad. Il s’exprimait alors sur les déclarations du leader du Parti mauricien social-démocrate vis-à-vis de l’Arabie Saoudite. L’ex-n°2 du gouvernement n’a pas tardé à réagir et l’a accusé trois jours plus tard d’être derrière les affiches anti-saoudiennes placardées à travers le pays le 1er juillet et qui portent l’en-tête du PMSD.
« Rencontre cordiale »
Assistés d’un panel d’avocats, le leader de l’opposition a énuméré une liste de délits que le vice-Premier ministre aurait commis sous le Code pénal et la PoTA au vu de la teneur de sa déclaration. Il a même remis aux hommes de l’assistant commissaire de police (ACP) Devanand Reekoye un CD contenant les extraits de son discours.
« He has failed to promote good administration of justice and has been stirring up racial hatred when, in his speech, he made use of the above threatening abusive and insulting words with gesture at the above mentioned place with the targeted audience because of my alleged political opinions », a souligné Xavier-Luc Duval dans sa déposition.
Parti se faire soigner en Inde, Showkutally Soodhun n’a donné sa version des faits qu’à son retour, le lundi 31 juillet. Il a expliqué qu’il n’avait nullement l’intention de menacer Xavier-Luc Duval ou d’inciter un tiers à attenter à sa vie. Il a fait ressortir avoir eu une « rencontre cordiale » avec ce dernier à son bureau le mercredi 19 juillet pour le rassurer qu’il n’avait pas de sombres desseins à son encontre. Le CCID a préféré obtenir la définition du mot djihad et vérifier l’authenticité des enregistrements audio et vidéo de cette fameuse nuit, diffusés par plusieurs média, pour décider de la marche à suivre.
« Xavier-Luc Duval est un frère. Il n’a pas à avoir peur de moi. Je n’ai jamais tué une poule de toute ma vie », avait lancé Showkutally Soodhun avant de s’envoler pour l’Inde. À quoi Xavier-Luc Duval lui a demandé de se méfier du coq, le symbole du PMSD.
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