Me Ashley Hurhangee affirme que l’avouée (ndlr : son épouse) a rédigé l’affidavit de Husein Abdool Rahim à partir du contenu d’un draft (brouillon) reçu par courriel et préparé par des journalistes de l’express. Et d’ajouter que la police en a une copie.
Publicité
« J’ai immédiatement dit que si Husein Abdool Rahim m’avait menti sur un fait, je ne pouvais continuer à le défendre »
Husein Abdool Rahim, sur les ondes de Radio Plus jeudi, a parlé d’un complot qu’auraient ourdi des journalistes de La Sentinelle pour avoir la tête de l’ex-Attorney General. Y a-t-il eu complot ?
Quand j’ai été appelé à défendre Husein Abdool Rahim, c’était à un stage très avancé.
Soyez plus explicite…
Il y avait un affidavit que devait jurer Husein Abdool Rahim en Cour suprême. Mon épouse, qui est avouée, a été approchée pour le préparer, mais elle a reçu un draft (brouillon). Les différentes versions de Husein Abdool Rahim étaient déjà draftées par l’équipe de l’express dans un document envoyé par courriel à l’avouée.
Vous affirmez que l’avouée (ndlr : Mme Hurhangee) a reçu un brouillon. A-t-elle rédigé l’affidavit ?
L’avouée a bien rédigé l’affidavit, mais à partir des données contenues dans le draft qu’elle avait reçu par mail. Le draft avait été préparé au préalable par la petite équipe de journalistes de l’express. L’avouée n’a fait que de tout mettre en forme légale pour que l’affidavit puisse être juré en Cour suprême.
Husein Abdool Rahim connaissait-il le contenu de l’affidavit qu’il avait juré ?
Quand l’avouée a reçu le draft par mail, elle l’a mis sous une forme légale et a lu paragraphe par paragraphe, page par page, pour que Husein Abdool Rahim comprenne et il a approuvé le tout en signant au bas de chaque page. Le document a été contresigné par les journalistes de l’express qui travaillaient sur le dossier.
« Husein Abdool Rahim m’a demandé de ne pas me retirer, il m’a présenté ses excuses. Il a même menacé de se suicider »
Husein Abdool Rahim a parlé sur Radio Plus d’un complot ourdi pour faire tomber l’ex-Attorney General. Aviez-vous senti un quelconque complot ?
À ma connaissance, non. Toutefois, je ne peux garantir qu’il n’y a pas eu de complot, du fait que je suis entré dans l’affaire bien après. Pour ce qui s’est passé avant, par exemple le contenu du draft préparé au préalable et les conversations entre Husein et les autres à l’express, je ne peux affirmer qu’il n’y a pas eu de complot.
Aviez-vous cru en les allégations graves de Husein Abdool Rahim contre Ravi Yerrigadoo ?
Au départ, j’ai pris du temps pour le croire. Puis, je me suis assuré que toutes les versions de Husein Abdool Rahim contenues dans le draft préparé déjà corroboraient avec les documents qui y étaient annexés avant de lui faire confiance.
Quel a été le déclic qui vous a poussé à faire du ‘back-pedalling’ ?
Tout allait bien jusqu’à ce que cette allégation de sextorsion fut consignée contre Husein Abdool Rahim au CCID. Quand je lui ai demandé s’il est derrière tout ça, il m’a dit que non. Que c’est probablement son compte numérique qui avait été piraté. Puis, bien après, il est venu de lui-même m’avouer qu’il était effectivement l’auteur de cette sextorsion. Cette confession s’est faite devant Nad Sivaramen, Axcel Chenney et Yasin Denmamode, de même qu’une autre journaliste. J’ai immédiatement dit que, s’il m’avait menti sur un fait, je ne pouvais continuer à le défendre. Je lui ai fait savoir que je me retirais de l’affaire, car je ne pouvais tolérer un tel agissement de la part d’un client.
Comment a-t-il pris la chose ?
Husein Abdool Rahim m’a demandé de ne pas me retirer, il m’a présenté ses excuses. Il a même menacé de se suicider. Je n’ai pas cédé. à ce moment précis, j’ai appelé ma secrétaire pour lui demander d’envoyer des correspondances à l’Icac et au CCID pour leur faire savoir que je me retirais de toutes les affaires concernant Husein Abdool Rahim sur la base qu’il m’avait « maliciously mislead ».
« Je ne peux garantir qu’il n’y a pas eu complot »
Mais encore ?
Suite à cela, Husein Abdool Rahim a commencé à faire du blackmailing (NDRL. chantage) envers Nad Sivaramen, exigeant de lui trouver un autre avocat. Il lui a aussi dit qu’il allait appeler Sylvio Sundanam pour lui faire savoir qu’il allait se rétracter sur toutes les allégations qu’il avait faites contre Ravi Yerrigadoo et qu’il avait menti tout le long.
Cette prise de position de Husein ne vous a-t-elle pas étonné ?
Disons que ce qui m’a le plus étonné est que Husein Abdool Rahim a demandé à Nad Sivaramen de lui retourner l’original de la lettre manuscrite que, supposément, Ravi Yerrigadoo avait faite concernant la procédure qu’il devait suivre pour récupérer son argent du Bet365, parce que, selon lui, la lettre valait de l’or. Il a même dit qu’on le lâchait. Nad Sivaramen lui a répondu que la lettre originale était en possession de l’Icac.
Dans cette affaire, est-ce que toutes les précautions d’usage avaient été prises avant l’éclatement de l’affaire ?
Je parle pour moi. J’ai pris toutes les précautions, suivant les paramètres de la loi, en m’étant assuré que Husein Abdool Rahim avait entendu et approuvé les paragraphes et pages lus par l’avouée et par l’huissier de la Cour suprême. Mais, lorsque j’ai su qu’il m’avait menti, je me suis retiré. J’en ai avisé Nad Sivaramen.
Que vous a alors dit Nad Sivaramen ?
Il m’a demandé de rester. Or, j’avais déjà pris ma décision. De plus, j’ai écrit, tout juste après, à Nad Sivaramen. Je lui ai dit que Husein Abdool Rahim m’avait confessé avoir menti sur l’une des trois affaires le concernant, notamment sur la sextorsion. « He is not a trustworthy person and you and your team could be subject to conditional bargaining threats in future.
Not later than today (ndlr : le 20 septembre 2017), Mr Rahim stated to you in my presence that he phoned Sylvio Sundanum to claim what he stated so far was untrue. To me, this amounts to blackmailing your person. My advice to you is to be careful when dealing with such a person in any manner whatsoever », ai-je écrit dans ma lettre. Je lui ai même conseillé d’aller consigner une déposition à la police contre Husein Abdool Rahim, chose qu’il n’a pas faite, sur les conseils d’une de ses collègues.
Revenons à la lettre à en-tête émanant du bureau de l’Attorney General et signée par Ravi Yerrigadoo. Est-ce normal qu’un Attorney General intervienne dans ce genre d’affaires ?
Cette lettre a été faite entre deux amis, Ravi Yerrigadoo et Husein Abdool Rahim. Normalement, ce genre de correspondance se fait d’une institution à une autre. Husein n’en est pas une.
La police va sûrement rechercher certains éclair-cissements de vous…
Des enquêteurs sont déjà venus à mon bureau vendredi et ils sont repartis avec la copie du draft de l’affidavit reçu de l’express par mail. On reste à leur disposition.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !