Les Chagos, entre alliance, réparations et réalité géopolitique

Les avis étaient quelque peu partagés sur la question des Chagos, lors de l’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Jane Lutchmaya, le mercredi 2 avril, sur Radio Plus. Cependant, Lindsey Collen, du parti Lalit, s’est fermement opposée à l’idée que Maurice s’allie avec les États-Unis, qu’elle considère comme « un empire en déclin ».

D’emblée, Lindsey Collen a expliqué que la marche prévue pour ce vendredi était programmée depuis longtemps. « Plus d’une vingtaine d’organisations ont répondu à notre appel pour que Diego Garcia ne soit plus une base militaire et pour l’arrêt du génocide en Palestine », a-t-elle souligné. Elle a ajouté qu’il ne fallait pas louer Diego Garcia aux Américains pour en faire une base militaire, et qu’il était indispensable de ne pas nous rattacher aux États-Unis.

Pour elle, les Américains et les Britanniques doivent des redevances pour plus de 50 ans d’occupation illégale. « Ils doivent payer à l’État mauricien cet argent, ainsi qu’une compensation aux natifs des Chagos pour leur déportation forcée et pour l’occupation de leurs terres », a-t-elle insisté.

Quant à Subash Gobine, consultant pour Le Défi Media Group, il estime que des compensations ne résoudront rien : « La base militaire est indiscutable, elle est occupée par les Américains. Et si aujourd’hui nous sommes presque parvenus à un accord, il faut saluer l’influence de Narendra Modi. En Grande-Bretagne, les conservateurs avancent que Maurice est un allié de la Chine, mais les travaillistes, majoritaires, soutiennent cet accord. »

Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, est également intervenu. « Nous voulons le droit de retour et une réparation. Il faut qu’il y ait une cohabitation sur Diego Garcia, à travers des emplois, comme c’est le cas sur d’autres bases américaines », a-t-il déclaré.