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Mauriciens en France : comment ils vivent le déconfinement

Hier, lundi 11 mai, a marqué la fin du confinement en France. Bien que le virus rôde toujours, la vie reprend graduellement son cours. Les Mauriciens installés en France nous confient comment ils vivent cette reprise. 

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AurelieAurélie Matelot : « J'avais l'impression de vivre un premier jour de rentrée de classe »

Elle appréhendait un peu la reprise mais, hier, lorsqu'Aurélie, une assistante commerciale, s'est rendue au travail après le confinement, ses doutes et craintes se sont dissipés. « Tout s'est très bien passé. La direction a tout mis en œuvre pour s'assurer que l'hygiène ainsi que les gestes barrières soient respectés », explique cette Mauricienne installée en France depuis 10 ans. Bien que tous les employés ne fussent pas présents au premier jour, les tâches administratives ne manquaient pas et une ambiance de retrouvailles était au rendez-vous. « J'avais l'impression de vivre un premier jour de rentrée de classe. On se racontait nos journées de confinement.»

Aurélie Matelot habite dans le département du Haut-Rhin en Alsace près de la frontière Suisse-Allemagne. Le Haut-Rhin a aussi été un foyer épidémique. « La crainte est présente au quotidien. D'ailleurs, mes filles ne reprendront les cours qu'en septembre. Car cela n'est pas prudent de les envoyer en classe en ce moment. Le virus s'est un peu calmé mais il est toujours présent », confie Aurélie qui est convaincue que si les règles d'hygiène et les consignes sont respectées par chacun, tous s'en sortiront indemnes.

Marie LaureMarie Laure Nollet : « Cela fait du bien de reprendre une vie à peu près normale »

Marie Laure Nollet habite, elle, en banlieue parisienne et travaille sur Paris comme Community Manager dans un centre d’affaires.  Le 30 avril, cette compatriote qui a aussi fait sa vie dans l’Hexagone, se rappelle que lors d'une conférence call, sa team leader lui a lancé : « Bonjour Marie Laure ton cartable est prêt ? ». Elle pensait reprendre le 11 mai comme la plupart des Français. Mais le groupe qui l’emploie avait besoin de reprendre ses activités le 6 mai. « Je vous avoue que je me suis dit : ah mince  j'avais déjà préparé mon menu mauricien pour la semaine. Mas je n'ai eu d'autres choix que d’y aller ». Et c'est avec beaucoup d'appréhension qu'elle l'a fait. « J'ai très mal dormi et le réveil a été très dur. Je devais prendre les transports en commun. Penser à ne pas oublier le masque et le gel pour les mains. J’ai été agréablement surprise de ne voir que quelques personnes sur les quais et dans le train. » Hier, à la reprise pour tout le monde, Marie Laure a été impressionnée de la discipline, tant au niveau du port du masque qu’à celui de la distanciation sociale. « Il y avait même des masques distribués sur les gares. » Cela dit, le changement des attitudes choque un peu. « Une fois dans le train, c’est silence radio, les gens ont peur de se parler. Un sentiment bizarre ».  La Mauricienne d’Ile-de-France avoue d'ailleurs sentir qu'il y a toujours cette peur au ventre à chaque sortie de train ou de métro. « Je me nettoie constamment les mains avec du gel ». Tout en reconnaissant que « cela fait du bien de reprendre une vie à peu près normale ». 

Bryan LamyBryan Lamy : « Mon fils en classe jeudi »

Il habite en Seine-Saint-Denis (93) et n'a pas encore repris le travail. Bryan est employé dans une des branches de l'industriel Air France. En chômage partiel en attendant que tout reprenne à la normale pour le secteur aérien, ce Mauricien, établi en France depuis 12 ans, confie qu'il ne peut cacher qu'il y a une forme de stress en circulant. Toutefois, le bonheur de sortir après 55 jours de confinement est tout autre.  « Maintenant c'est à nous de garder en tête le sens du civisme et les gestes barrières. Je suis toujours muni de mon gel  hydroalcoolique et je touche le moins de choses possibles. Mais la vie n'est plus la même face à un virus invisible ». En ce qu'il s'agit de la reprise de l'école, Bryan explique être en discussion avec les groupes de parents. « Nombreux sont ceux qui ne veulent pas envoyer leurs enfants. Certaines villes du 93 n'ouvrent pas l'école. » Pour sa part, son fils devra être en classe jeudi. « Pour tout parent, il y a une forme d'inquiétude. Mais je suis content d'être là pour le déposer et le récupérer ».

 

 

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