Dans les relations commerciales Inde-Maurice, le grand gagnant est la Grande péninsule, et de très loin. Il est temps de rectifier la donne, suggère Pravind Jugnauth, ministre des Finances.
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« D’un point de vue historique, les exportations vers l’Inde sont assez limitées. Nous espérons être en mesure de nous tailler une plus grande part de marché d’importation indienne », a affirmé Pravind Jugnauth lundi 25 juillet à l’hôtel Intercontinental, Balaclava, lors du premier jour de discussions de l’India-Mauritius Global Partnership Conference. « Nous croyons qu’un solide accord commercial (entre les deux pays) visant à réduire les tarifs (douaniers) serait d’un bénéfice mutuel. » Les chiffres disponibles pour 2015 confirment ce déséquilibre. L’an dernier, selon Statistics Mauritius, les importations en provenance de l’Inde représentaient Rs 29,8 milliards, car la Grande péninsule est notre unique fournisseur de produits pétroliers. Durant la même période, les exportations vers l’Inde s’élevaient à Rs 446 millions alors que selon le World Factbook de la Central Intelligence Agency des États-Unis, l’Inde a importé pour Rs 15 600 milliards de produits. « Cela dit, je reste convaincu que le moment est venu pour une réflexion profonde afin de structurer une nouvelle vision et augmenter davantage le volume du commerce et de l’investissement entre Maurice et l’Inde, a affirmé Pravind Jugnauth. Les bases ont déjà été jetées, en octobre dernier, avec l’ouverture d’un bureau du Board of Investment (BoI) à New Delhi. » Le ministre des Finances s’exprimait ainsi lors de l’ouverture de la séance intitulée « India and Mauritius - Structuring a New Vision to Enhance Trade, Industries, Financial Services & Investment ». Sur le panel d’intervenants figuraient Ken Poonoosamy, Chief Executive Officer (CEO) du BoI, Ashish Chauhan, CEO de la Bombay Stock Exchange, Azim Currimjee, président de la Chambre de commerce et d’industrie, et Sunil Benimadhu, CEO de la Stock Exchange of Mauritius. Le Grand argentier s’est aussi appesanti sur les opportunités d’affaires en Afrique. Maurice fait partie de divers blocs économiques, comme la Southern African Development Community et le Common Market for Eastern and Southern Africa. Le pays est également signataire d’accords de libre-échange. Un partenariat bien rodé ouvrirait les portes d’un marché estimé à USD 1 400 milliards en 2020. « Maurice a beaucoup à offrir, tant ici que sur le continent africain. Nous avons diversifié avec succès notre économie, passant de quatre secteurs à plus de dix qui contribuent à notre produit intérieur brut. Notre économie est résiliente et stable. Cela, couplé à notre stabilité politique et à un environnement favorable aux affaires, nous permettra de saisir les opportunités qu’offre notre positionnement stratégique entre l’Inde et l’Afrique », a indiqué Pravind Jugnauth.
Offshore: hausse de 35% des activités vers l’Inde
Les retombées du nouveau traité fiscal entre Maurice et l’Inde sont positives, estime le ministre des Services financiers Roshi Bhadain. Il intervenait lors de la séance « Mauritius - Your link to Africa-India business » lors de la conférence lundi. « Contrairement à ce que pensent des prophètes de malheur, nous constatons une hausse du capital confiance. La Financial Services Commission m’a informé qu’il y a eu une hausse de 35 % le mois dernier du nombre de structures (financières de l’offshore) axées sur l’Inde », a affirmé Roshi Bhadain. « Nous sommes positifs quant à notre avenir en tant que partenaire clé pour stimuler la croissance et la richesse en Inde. Nos interactions avec des fonds basés aux états-Unis et ciblant l’Inde ont été très encourageantes. »
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