Marché du travail : ces facteurs qui feront baisser le taux de chômage d’ici fin 2022

Le ministre des Finances Renganaden Padayachy prévoit une baisse du taux de chômage d’ici la fin de 2022. Cela, malgré le fait que notre économie se trouve sous la menace d’une récession mondiale.  Est-il trop « optimiste » ? Y a-t-il une urgence auprès des entreprises à renforcer leurs équipes ? Éléments de réponses. 

«Le taux de chômage passera de 9,2 % à 7,8 % d’ici fin de cette année. » C’est ce que prévoit Renganaden Padayachy. Selon lui, les chiffres macro-économiques du pays s’améliorent, de ce fait, il n’y a pas de doute que le nombre de sans emploi va baisser. Ravish Pothegadoo, fondateur et directeur de Talent On Tap, estime que le ministre des Finances « doit se montrer optimiste » pour redonner confiance à la population dans ses stratégies et pour remonter la pente. « Mais hélas, tout ne dépend pas de lui ou de nous. Nous sommes toujours impactés par la situation économique au niveau mondial », avance-t-il. Selon lui, le fait que Moody’s vient de nous attribuer la note Baa3 signifie que les investisseurs y réfléchiront à deux fois avant de venir à Maurice.  « C’est mauvais pour notre image de centre financier international », déplore-t-il.  

Ravish Pothegadoo indique que le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre de personnes actives. Maurice ayant une population vieillissante, fait-il ressortir, le nombre de personnes actives diminue inévitablement. En outre, il pense que le ‘brain-drain’ (le départ de personnes qualifiées d’un pays vers un autre en raison d’un meilleur salaire ou de meilleures conditions de vie) sera encore plus important dans les mois à venir. « Ces deux aspects pourraient contribuer à une baisse naturelle du taux de chômage affiché », explique notre interlocuteur. 

Les entreprises en mode de recrutement 

Areff Salauroo, président de l’Association des professionnels des Ressources Humaines (MAHRP), abonde dans le même sens. « Il y aura définitivement une baisse du chômage. Il faut savoir qu’il y a plusieurs entreprises qui cherchent en permanence des travailleurs. Elles opèrent notamment dans la construction, la fabrication, le BPO, la finance et  l’hôtellerie, entre autres », dit-il.  D’ailleurs, il affirme que l’urgence de recruter est si forte que ces entreprises font appel à la main-d’œuvre étrangère.  Selon lui, il est grand temps de trouver des solutions concernant le « mismatch » entre les demandes du marché et les compétences disponibles. « Il faut également revoir la politique de formation », estime-t-il. 

Le directeur de Talent On Tap dit, pour sa part, recevoir un plus grand nombre de demandes de recrutement depuis la reprise dans divers secteurs, même s’il y a un manque de visibilité sur l’avenir. Toutefois, il affirme que les deux confinements ont créé une situation d’endettement non négligeable pour beaucoup d’entreprises. « Ainsi, certaines d’entre elles recrutent, mais avec un salaire moins élevé et un business plan ajusté. Cela surtout en s’appuyant sur des schemes tels que le Youth Employment Programme (YEP) qui ne durent que pendant un an », dit-il. 

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