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«Manque de reconnaissance» de certains descendants de Chagossiens : déçu, Misley Mandarin, du groupe BIOT Citizens, jette l’éponge

Misley Mandarin est un fervent partisan du maintien de l’archipel des Chagos sous souveraineté britannique.

CHAPO : Dans un Facebook Live diffusé mardi soir, Misley Mandarin, leader du groupe BIOT Citizens, a annoncé qu’il se retirait de la lutte. Déçu, il dit « jeter les armes » face aux agissements de certains descendants de Chagossiens.

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Misley Mandarin n’y est pas allé de main morte. « Déçu », le leader du groupe BIOT Citizens à Londres jette les armes face à l’ingratitude, entre autres, de certains Chagossiens. « Samem dernie zafer ki mo pe fer. Fer bann dimounn vini. Avril nou va nom enn dimounn. Li va pran responsabilite parski pou mwa li vremem difisil ek li pa donn mwa kouraz osi pou ed la popilasion. Sirtou kot sa dernye dimounn kinn vini la », a-t-il avancé dans un Facebook Live, mardi soir. 

Il a abordé trois cas où des conjoints (« spouses ») ont été refoulés en début de semaine. 

« Nous avons toujours fait comprendre que ces choses doivent être prises au sérieux. ‘Depi premie zour, nou’nn gagn bann sitiasion kot ena bann Sagosien ki ti bizin voyaze ek pran avion dimans inn sou ek ena inn rat avion. Li vilin. Gat nou limaz ek gat mo limaz si. Se enn bann rezon kifer mo pe aret fer dimounn vini. Deziem rezon se bann dimounn inpe ingra », a déploré Misley Mandarin.

« Si vous venez en Angleterre, vous devez séjourner chez vos proches. ‘Pou mwa personelman, mo pa kone kouma mo pou kapav fer. Si ena dimounn kinn fini kontakte mwa, mo pou gete si mo kapav fer enn diskresion. Zot inn ‘let me down’. Zot inn desevwar mwa bien. Se pou sa ki bann dimounn ki pa ankor vini pe pey sa pot kase-la », a ajouté Misley Mandarin lors de son Facebook Live.

Le fondateur du groupe BIOT Citizens a, par ailleurs, fait comprendre qu’il se « concentre sur un relogement pilote » sur l’archipel des Chagos et Diego Garcia, et « l’annulation de l’accord ».

Misley Mandarin, fervent partisan du maintien de l’archipel des Chagos sous souveraineté britannique, avait lancé un défi à Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, lors d’un échange en direct dans Info Soirée le 26 novembre dernier. Une démonstration de force s’est tenue au Chagos Refugees Group Centre, à Pointe-aux-Sables le lendemain. Les sympathisants de Misley Mandarin et ceux d’Olivier Bancoult s’étaient réunis pour défendre leurs positions respectives. Olivier Bancoult affirme avoir le soutien de la majorité des Chagossiens natifs, tandis que Misley Mandarin cherchait à démontrer le contraire. 

Dans une interview accordée au Défi Quotidien le 29 novembre, Misley Mandarin avait fait comprendre qu’une majorité de Chagossiens vivant au Royaume-Uni (natifs ou descendants), penchaient en faveur d’un maintien de la souveraineté britannique : « Les Chagossiens et leurs descendants à Maurice ont été rejetés pendant plus de 50 ans. Quand les frontières ont été ouvertes, ils se sont sentis délivrés. Ils auraient pu renoncer à la nationalité britannique et au passeport, mais ils ont choisi de les conserver. »

Pour Misley Mandarin, la naturalisation britannique et l’obtention du passeport ne sont pas de simples formalités administratives, mais « des symboles d’une reconnaissance et d’une appartenance qui leur auraient été refusées ailleurs ».

Olivier Bancoult : « Un vendeur de rêves »

Face au retrait de Misley Mandarin, leader du groupe BIOT Citizens à Londres, le président du Chagos Refugees Group (CRG) dénonce une démission en pleine bataille. « Il se sauve devant ses responsabilités. Ne savait-il pas que les descendants des Chagossiens devaient finaliser leurs démarches avant de prendre l’avion pour l’Angleterre ? Il y a des règles à respecter ! » souligne Olivier Bancoult 

Pour lui, Misley Mandarin a nourri de faux espoirs. « Je l’ai toujours dit : c’est un vendeur de rêves. Trop d’attentes, trop de promesses… et aujourd’hui, c’est la douche froide. C’est chagrinant », dit-il. 

Olivier Bancoult pointe aussi l’angoisse vécue par ces familles précipitées dans l’inconnu : « Imaginez le stress de faire ce voyage pour finalement devoir rentrer à Maurice le lendemain. » Son appel est clair : « Il faut que les descendants des Chagossiens ouvrent les yeux et ne se laissent pas berner. On doit trouver une vraie solution pour eux. »

 

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