L’auteur est connu pour ses travaux de restauration et recherches picturales. Son ouvrage « Le Mauricien Le Célèbre, Charles-Edouard Brown-Séquard » nous renvoie à l’hôpital psychiatrique de Beau-Bassin. Un véritable réquisitoire contre l’État et ses ministres de la Culture qui n’ont rien fait pour restituer la grandeur du médecin sur le sol mauricien.
Préfacière du livre, la Présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim écrit, à juste titre, que les Mauriciens tirent une fierté de savoir que la Bataille du Vieux Grand-Port est inscrite sur l’Arc de Triomphe, à Paris, alors qu’aucune mention n’est faite de la rue qui porte le nom de Brown-Séquard, dans la capitale française.
Pourtant, partout où l’on étudie la psychiatrie dans le monde, des dizaines de milliers d’étudiants retiennent plus le nom du médecin que le monument situé aux Champs-Élysées. Le médecin doit sa réputation au syndrome qui porte son nom et qui est consécutif à une atteinte à la moelle épinière.
Au cours du lancement du livre, le jeudi 26 mai, à l’Institut français de Maurice (IFM), Emmanuel Richon a pris le soin d’indiquer qu’il s’agit d’un modeste ouvrage et non d’une énième « biographie ». L’intérêt de son travail tient à ses recherches autres des personnes proches de Brown-Séquard, à l’exemple de sa fille Charlotte Causland, qui lui a fait parvenir des photos réalisées vers 1886, en écrivant ces quelques lignes : « Mon père détestait être photographié [...] Les photographies que je vous envoie ont été faites sur l’instigation de Don Pedro d’Alcantara, empereur du Brésil, qui avait supplié mon père de se laisser photographier [...]. »
Charles-Edouard Brown-Séquard s’est rattaché maintes fois à Maurice, même s’il avait été un grand voyageur, faisant la navette entre la France, l’Angleterre et les États-Unis, sa mère étant Française et son père Américain d’origine irlandaise. En 1892, à la suite du passage d’un cyclone dans le pays, il organise une conférence à Paris devant des Mauriciens, afin de récolter de l’argent pour les victimes de la catastrophe naturelle. Mais ce sont ses recherches, ses influences et son statut de scientifique qui ont bâti sa notoriété.
Le Dr Brown-Séquard ne s’est jamais contenté de son titre de professeur au Collège de France, ou à Harvard. Il a poussé ses recherches jusqu’à mettre sa propre personne à l’épreuve de ses expérimentations. En 1854, écrit Emmanuel Richon, alors qu’une terrible épidémie de choléra est évitée à Maurice, Brown-Séquard n’a pas hésité à ingurgiter de petites quantités de déjections de cholériques. Il échappe de justesse à la mort, grâce à de fortes doses de laudanum. Un autre jour, afin de démontrer que la mort des tissus n’était pas liée à la mort cardiaque, il prélève son propre sang et celui de quelques élèves pour les transfuser à des cadavres.
Républicain et anti-esclavagiste, les puristes de Maurice blanche en viennent à s’interroger sur ses origines. À l’état civil, selon un certain L. C Celestin, on a pu lire ces mots : « Il n’était pas d’une pure ascendance européenne, sa trisaïeule maternelle [...] était une Indienne, originaire de la côte de Malabar... Le nom de cette Malabare n’a pas été retranscrit sur les registres d’état civil. »
Enfin, quelle meilleure façon, aux yeux d’Emmanuel Richon, d’honorer ce grand Mauricien que de fleurir sa tombe au cimetière de Montparnasse.
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Le Mauricien Le Célèbre, Charles-Edouard Brown-Séquard, 1817-1894 (94 pages), d’Emmanuel Richon. Imprimé par Imprimerie et Papeterie Commerciale Ltée — Maurice
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