Législatives 2019 - No 2 : la parole à Joomaye, Mahomed et Uteem

À deux jours du scrutin, les trois porte-drapeaux des trois principales formations politiques de la circonscription no 2, à savoir Zouberr Joomaye (Alliance Morisien), Reza Uteem (MMM) et Osman Mahomed (Alliance Nationale), se livrent à cœur ouvert dans nos colonnes. Ils parlent notamment des projets qu’ils souhaitent réaliser au no 2. 

Zouberr Joomaye (Alliance Morisien) : «Il faut miser sur la continuité» 

Élu en deuxième position avec 12 867 voix dans la circonscription no 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac) en 2014, Zouberr Joomaye briguera les suffrages cette fois au no 2. Selon lui, les Mauriciens doivent miser sur la continuité pour que le pays puisse progresser davantage. 

À deux jours des élections, quelle stratégie utilisez-vous pour convaincre les électeurs ? 
Que ce soit sur le plan national ou au sein de ma circonscription, l’Alliance Morisien a misé sur le contact humain. Pour nous, la proximité avec les habitants est essentielle. D’où notre présence sur le terrain depuis le début de la campagne électorale. Les exercices de porte-à-porte nous permettent de prendre connaissance des problèmes auxquels sont confrontés les habitants. Je suis très attaché à la circonscription no 2. J’ai à cœur de résoudre les problèmes de chaque personne.

Pourquoi les électeurs devraient-ils voter pour vous ?
Tout simplement parce que notre gouvernement a amélioré la vie des Mauriciens depuis 2014. Nous sommes venus avec des mesures sociales qui sont entrées dans l’histoire de notre pays. C’est nous qui avons introduit le salaire minimum ainsi que la Negative Income Tax. Le bilan joue grandement en notre faveur. D’ailleurs, dans notre manifeste électoral, nous avons annoncé une série de mesures qui vise à améliorer davantage la vie des citoyens au quotidien. C’est pourquoi j’estime qu’il est essentiel que nous misions sur la continuité. Pa so ler pou sanz kapitenn lor bato la !

Quels sont vos projets pour la circonscription ?
Je miserai sur la continuité des projets déjà enclenchés par la députée sortante Roubina Jadoo-Jaunbocus dans la circonscription. Il va falloir poursuivre avec la construction des drains à Tranquebar, à Vallée-Pitot et au Ward IV, car ce sont des flood-prone areas. Plusieurs routes doivent également être améliorées. En ce qui concerne les jeunes, nous allons faire construire plusieurs centres de loisirs à différents endroits.

Osman Mahomed (Alliance Nationale) : «On centre notre intérêt sur la jeunesse»

Élu en troisième position avec 7 553 voix en 2014, Osman Mahomed briguera les suffrages pour un deuxième mandat au no 2. Selon lui, le programme de l’Alliance Nationale met l’accent sur des « mesures très humaines ». 

Quels arguments utilisez-vous pour convaincre les électeurs ?
L’Alliance Nationale a présenté un programme très chargé pour les cinq prochaines années. Nous venons avec des mesures très humaines. Celles-ci n’ont pas un coût énorme sur l’économie. Nous avons annoncé que le tarif de l’électricité baissera de 25 % et que le certificat de moralité ne sera plus un obstacle pour décrocher un emploi en cas de délit mineur. Ce sont des mesures qui changeront la vie de plusieurs personnes. La jeunesse est également au centre de notre intérêt.

Comment comptez-vous améliorer le quotidien des jeunes ?
Le bien-être des jeunes a toujours été au cœur de mes préoccupations. L’Alliance Nationale a déjà annoncé des mesures pour aider les jeunes à devenir autonomes et à trouver un emploi après leurs études. Au no 2, j’ai constaté qu’un certain nombre est sans-emploi. Il y a aussi le problème de la drogue synthétique qu’il faudra résoudre.

Quels sont les projets qui vous tiennent à cœur au no 2 ?
Il est impérieux de résoudre les problèmes liés au trafic routier. Ce n’est un secret pour personne que le Metro Express a causé des inconvénients à la rue Mgr Leen. Il faut revoir tout cela. Il est également vital de préserver les espaces verts et les sites historiques de Port-Louis. Il faut aussi embellir le Champ de Mars et la montagne des Signaux, deux sites utilisés comme parcours de santé par les citadins. À Tranquebar, à Vallée-Pitot et au Ward IV, je compte revoir les infrastructures sportives.

Reza Uteem (MMM) : «Il faut revoir la stratégie africaine»

Reza Uteem se présente devant les électeurs du no 2 pour la troisième fois d’affilée. Élu en tête de liste avec 7 911 voix en 2014, le président du Mouvement militant mauricien (MMM) sera ministre des Finances si les mauves accèdent au pouvoir. 

Paul Bérenger vous a désigné comme ministre des Finances, de l’Économie et des Services financiers du prochain gouvernement en cas d’une victoire du MMM. Votre constat sur la situation de l’économie ? 
En 2014, on nous avait promis un deuxième miracle économique. Cinq ans après, les secteurs manufacturier, agricole, touristique et off-shore sont confrontés à des difficultés. Cela s’explique en partie par l’absence d’un ministre des Finances à plein-temps. Le manque de leadership et de vision ainsi que le démantèlement du groupe BAI y ont aussi contribué. Il y a eu un manque de transparence dans l’octroi des contrats d’État pour les projets réalisés ces cinq dernières années. 

Que préconisez-vous pour relancer l’économie ?
Il faut consolider les secteurs existants et en développer de nouveaux. Il faut the right people in the right place pour relancer l’économie. L’Afrique se développe. Maurice doit revoir sa stratégie africaine pour se positionner comme le Gateway to Africa. Le MMM s’engage à booster le secteur des PME et de donner la chance aux jeunes de lancer leur entreprise à travers un accompagnement. Nous encouragerons des étrangers à investir dans des secteurs productifs pour prendre avantage de nos traités de libre-échange.

Selon vous, quels sont les enjeux de ces élections ?
Nettoyer le pays et relancer l’économie. Les Mauriciens ne veulent plus entendre parler des scandales, ainsi que des cas de corruption et de népotisme. Ils veulent des dirigeants honnêtes et compétents qui créeront des emplois, construiront des logements et amélioreront le système de santé, d’éducation et d’infrastructure publique. Aujourd’hui, seul le MMM représente le vrai changement.