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Le Prix Elizabeth Boullé à l’École du Centre : ils avaient 15 ans en 1968 à l’île Maurice

Le Prix Elizabeth Boullé à l’École du Centre (De g. à dr.) Matteo Valin, Emmanuel Cohet, ambassadeur de France, Roman Nakhuda, Mathilde Boulanger, Alexandra Webber Isaacs et Carine Vaillard, chef d'établissement de l'Ecole du Centre.

C’est une thématique d’actualité, intitulée « J’avais 15 ans en 1968 à l’île Maurice », en référence au 50e anniversaire de Maurice, qui a été choisie par l’École du Centre comme sujet pour le Prix Elizabeth Boullé 2018, fondatrice de l’établissement. Les lauréats, désignés le vendredi 23 mars, sont Matteo Valin, catégorie Collège et Mathilde Boulanger, catégorie Lycée, alors qu’un prix Coup de cœur a été attribué à Roman Nakhuda.

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En amont, les enseignants du lycée ont retenu 28 nouvelles, ensuite envoyées à un jury extérieur composé de Sachita Samboo, de l’Université de Maurice, Alexandra Webber Isaacs, auteur et traductrice, et Gillian Geneviève, enseignant.

Cette année, le Prix Elizabeth Boullé, créé en 2014, a particulièrement fait appel aux ressources des participants, les invitant à battre le rappel de l’histoire de Maurice pour y puiser le matériau nécessaire pour leurs travaux. « Comment ne pas faire le parallèle entre l’adolescence, ce moment de l’entre-deux, et l’île Maurice en 1968, à l’aube de son Indépendance, prête à se libérer de la souveraineté anglaise et à voler de ses propres ailes à la recherche de son identité plurielle. Mieux connaître le passé de son pays, c’est aussi être en mesure d’appréhender les défis qui se présentent à l’île Maurice d’aujourd’hui», expliquent Pouspam Ramsamy-Luximon et Sophie Robert, coordinatrices du département de français du Collège Pierre-Poivre.

Si la narration emprunte au genre nouvelle, les travaux n’en recèlent pas moins de solides références aux réalités locales au moment de l’accession à l’indépendance, décrite comme « une période parfois douloureuse, une histoire jonchée de tabous, des histoires nationale, sociale et familiale ». Ce qu’il faut retenir, c’est la capacité des participants à imaginer des situations qui s’inscrivent dans cette période, fussent-elles des ‘histoires d’amour ou d’amitié contrariées, de violence, de questionnement’. Mais à leurs inquiétudes et la violence des bagarres raciales avant l’indépendance, ils font apparaître l’espoir naissant d’un pays libre.

Il convient, ici, de saluer la direction de l’École du Centre pour cette initiative qui a obtenu une participation enthousiaste, profonde et sincère des jeunes qui ont été appelés à réfléchir sur un événement historique majeur de Maurice et pourtant si éloigné de leur génération. C’est ainsi qu’on participe au concept de ‘nation building’, d’une part, et, d’autre part, à s’ouvrir à la culture de l’autre, à son histoire et son destin.

  • Leal

 

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