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Le MSM fête ses 42 ans dans la tourmente : après Jugnauth et Gobin, Padayachy tombe...

Le gâteau d’anniversaire a un goût amer. Lundi, le Mouvement Socialiste Militant (MSM) célébrait ses 42 ans d’existence dans une ambiance feutrée, sans éclats ni déclarations triomphales. Deux jours plus tard, soit mercredi, Renganaden Padayachy, ex-ministre des Finances, est interpellé par la Financial Crimes Commission (FCC). Présenté naguère comme l’architecte de la relance post-Covid via la Mauritius Investment Corporation (MIC), il doit aujourd’hui s’expliquer sur des soupçons de détournements de fonds publics. Il rejoint Pravind Jugnauth, ex-chef du gouvernement, et Maneesh Gobin, ancien ministre de l’Agro-industrie, tous deux déjà inquiétés par la FCC. Le coup semble rude pour le MSM. « En politique, l’image est tout. Le parti prônait depuis des années d’incarner l’ordre, la rigueur, la loi. Aujourd’hui, ce sont ses propres figures de proue qui sont poursuivies par la FCC », souligne l’observateur Olivier Précieux. 

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Le choc, selon notre intervenant, est d’autant plus rude, car tout indiquait que le MSM avait prévu de relancer sa machine. « Les arrestations successives ont tout paralysé. Le MSM a longtemps bâti son autorité sur le thème du law and order.  C’est définitivement un coup dur. Le plus dur, peut-être, depuis la création du parti », ajoute-t-il. Me Parvez Dookhy, avocat et constitutionnaliste estime que « l’arrestation de Renganaden Padayachy intervient pour ne pas donner l’impression que le MSM est en train de faire un retour sur la scène ». L’état de grâce du gouvernement, dit-il, est terminé. « Les gens commencent à critiquer de plus en plus le gouvernement. La grogne va monter en puissance. Le gouvernement, qui est en difficulté, est en train d’attirer l’attention sur autre chose. Cela, afin de dévier l’attention du public », souligne-t-il.

Pour l’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low, l’argument ne tient pas. « Je ne crois pas que les célébrations des 42 ans du MSM aient la moindre incidence sur cette arrestation. L’enquête suit sa propre dynamique. On ne connaît pas les dessous du dossier, et il faut laisser la justice faire son travail », insiste-t-il. Même son de cloche chez les alliés du MSM. Alan Ganoo, leader du Muvman Patriot Morisien (MPM), écarte fermement tout lien de cause à effet. « Le MSM est un parti politique, l’ancien ministre des Finances est un individu. Ce sont deux choses distinctes. Il ne faut pas tout mélanger », soutient-il. Ivan Collendavelloo, chef du Muvman Liberater (ML), abonde dans le même sens. « Je n’ai pas fait de relation entre les deux événements », souligne-t-il.

 

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