
L’annonce a été faite au Parlement il y a quelques semaines par le Premier ministre : le permis à points fait son grand retour à Maurice. Cette initiative s’inscrit dans une volonté claire de renforcer la sécurité routière sur l’île, comme l’explique le ministre du Transport, Osman Mahomed, qui rappelle que c’est à l’initiative du PM que Jean Todt, envoyé spécial des Nations Unies pour la sécurité routière, est venu à Maurice au début du mois d’avril.
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Révision complète du système
Lors du Conseil des ministres du vendredi 25 avril dernier, le ministre Mahomed a présenté une proposition pour mettre à jour le travail initié pour la réintroduction du permis à points. « Nous espérons avoir une version améliorée de ce système avec une révision de toutes les dispositions de la loi », indique-t-il.
L’un des aspects majeurs de cette refonte concerne la digitalisation du processus. Le ministre du Transport précise que le nouveau système fera un usage maximal de l’informatique : « Nous allons cette fois utiliser l’outil informatique autant que possible », fait ressortir le ministre Mahomed. Cette modernisation vise à alléger le fardeau des automobilistes qui n’auront plus à se déplacer avec un document physique, le « counterpart », comme c’était le cas avec la première version du permis à points introduite en 2013.
Selon les délibérations du Conseil des ministres, un sous-comité va travailler spécifiquement sur cet aspect technologique. Il est également prévu de revoir le calcul des points, élément fondamental sur lequel s’appuie tout le système, comme le soutient le ministre.
Processus en trois étapes
Le ministre Mahomed affirme que les choses vont avancer rapidement pour que la réintroduction du permis à points puisse se faire dans les meilleurs délais, bien qu’aucune échéance précise n’ait été fixée. Il détaille les trois étapes nécessaires avant que le système soit effectif : obtenir l’aval du Conseil des ministres ; présenter un « policy paper » pour que les instructions au State Law Office (SLO) puissent être préparées ; rédiger la nouvelle loi qui sera ensuite présentée au Parlement pour être votée.
Ce processus laisse entendre que les amendements à la Road Traffic Act ne seront pas effectifs avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Système plus dissuasif
Selon le ministre Mahomed, l’ancien système de permis à points était plus dissuasif que le système de cumulation des points qui l’a remplacé. Ce dernier a, selon lui, compromis la sécurité routière dans le pays avec une hausse des accidents de la route ainsi que du nombre d’infractions au code de la route.
« Il ne faut pas regarder que le nombre de morts, qui est déjà triste, mais prendre en considération le nombre de victimes des accidents de la route qui deviennent handicapées à vie », souligne-t-il, insistant sur l’importance de considérer non seulement les accidents mortels mais aussi ceux causant des blessures graves, parfois avec des amputations.
Le ministre adopte une vision holistique du problème, incluant les dommages aux véhicules et aux infrastructures routières, ainsi que les embouteillages. « Nous devons regarder la situation de façon holistique. Le système cumulatif de points introduit par l’ancien gouvernement n’avait pas suffisamment cet élément de dissuasion, ce qui a engendré une hausse des accidents de la route », dit-il.
Il précise que l’État doit dépenser plusieurs milliards de roupies chaque année en réparations d’infrastructures routières suite aux accidents. Au 25 avril, jour où la réintroduction du permis à points était présentée au Conseil des ministres, le nombre de morts sur les routes depuis le début de l’année s’élevait à 43, avec trois décès supplémentaires enregistrés ce jour-là.

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