Le cri de cœur des Mauriciens bloqués à l’étranger

Beaucoup de Mauriciens sont restés coincés dans des aéroports à travers le monde, sans planche de salut. Ils expliquent avoir déjà communiqué toutes les informations nécessaires aux autorités concernées. Mais jusqu’à fort tard, le jeudi 19 mars 2020, ils étaient toujours bloqués à l’aéroport sans nourriture et sans aucune communication.

C’est le cas de treize Mauriciens qui étaient toujours à l’aéroport international de Dubaï. Il explique qu’ils sont sans le sou et sans leurs effets personnels. De ce fait, ils ont dû cotiser pour s’acheter de quoi manger dans le Food Court, alors que l’attente d’une décision des autorités mauriciennes pour leur venir en aide se fait longue. 

L’absence de communication des autorités provoque un sentiment de colère chez certains. « Nous sommes treize Mauriciens qui se trouvent dans cette situation. L’angoisse est à son maximum. Nous n’avons pas de visa, aucun logement, nous restons dans le flou, nos familles à Maurice sont aussi dans l’angoisse », explique Shan.

C’est la même situation à Istanbul où se trouve Wazeera Rohomutally. Elle devait rentrer à Maurice le jeudi 19 mars à 13 heures. « Nous n’avons pas pu prendre l’avion. La décision du gouvernement nous a bien affectés. C’est chagrinant que notre propre pays ne fait aucun effort pour nous. Nous sommes ici à Istanbul sans parents, sans nourriture et sans argent. Nos parents sont également angoissés, car ils ne peuvent pas nous aider » explique-t-elle. 

Une cinquantaine de Mauriciens sont bloqués en Turquie. Ils ont d’ailleurs publié une vidéo sur les réseaux sociaux pour appeler les autorités mauriciennes à prendre une décision. « Le gouvernement nous a réservé un mauvais traitement. On ne nous a pas donné suffisamment de temps. Nous ne voulons pas apporter le virus à Maurice. Nous allons respecter le protocole et les procédures de quarantaine », affirment ces Mauriciens bloqués à Istanbul. 

Ils expliquent que les autorités turques leur ont fait comprendre qu’elles ne peuvent rien dans cette affaire, car le gouvernement mauricien a pris cette décision qui leur cause de graves préjudices et une terrible souffrance morale. 

Muhammed, un étudiant mauricien au Canada a subi, lui aussi, le même sort. Tout comme ses onze compagnons d’université. « Nous étions déjà à bord de l’avion en partance vers Maurice quand les autorités mauriciennes ont communiqué l’interdiction de débarquer à l’aéroport de Plaisance », explique-t-il. 

Ils ont été priés alors de quitter l’avion et l’aéroport. Certains avaient les moyens de se trouver un logement ou un hébergement chez des parents, d’autres ont eu la chance de recevoir un transfert d’argent de la part des membres de leur famille. Cependant certains, moins chanceux, ne savent pas quoi faire.

Anand Dawootal, dont le fils est bloqué, explique qu’ils ne savent pas quoi faire. Il affirme avoir vainement essayé de contacter le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade de Maurice en Arabie saoudite sans succès. Il explique aussi que l’hôtel à Dubaï est trop cher, soit Rs 17 000 par jour. Il n’a pas l’argent nécessaire pour payer cette somme pour son fils. Il demande aux autorités d’agir au plus vite.

Au niveau des autorités mauriciennes, on conseille aux Mauriciens qui sont restés coincés à l’extérieur de se tourner vers les ambassades pour recevoir une assistance. Le Premier ministre a confirmé cela lors de son message à la nation le jeudi 19 mars 2020.