L’assistant surintendant de police (ASP) Ashik Jagai s’est dit surpris par la quantité de drogues retrouvée par la police lors d’une « rave party » à Fond-du-Sac dans la soirée du samedi 11 novembre dernier. C’était lors de l’émission Au Cœur de l’Info, présentée par Nawaz Noorbux, sur Radio Plus, vendredi.
Le patron de la Police Headquarters Special Striking Team (PHQ SST) a, dans un premier temps, expliqué que c’est sur la base de renseignements que la police a su concernant la tenue de cette fête, où plusieurs types de drogues ont été saisis lors d’une opération. En effet, selon ses dires, une équipe de la police a obtenu la responsabilité de traquer l’organisation de ces fêtes, tant celles-ci pulluleraient maintenant. Une fois informée de celle qui allait se tenir à Fond-du-Sac, l’ASP Ashik Jagai indique qu’une opération a été montée conjointement avec la Flying Squad de l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU), « accompagnée d’un mandat [de perquisition] ».
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Le patron de la PHQ SST parle d’une fête très « secretive ». « Pa organize o pie leve sa », fait-il ressortir. La « rave party », selon l’ASP Jagai, s’est tenue dans un domaine privé, « très loin des habitations ». Ce qui serait l’une des caractéristiques d’une fête de ce genre. « Li pa fasil dakse, li ilegal, li fer lwin ek zot [ndlr. les organisateurs] ena enn kontrol de soz », dit-il.
Le policier indique que tout se passe sur les réseaux sociaux. « Les participants obtiennent les coordonnées GPS du site seulement deux heures avant le début de la fête. Idem pour les billets qui s’achètent aussi sur les réseaux sociaux. ‘Se bann group bien selektif, tou dimounn pa gagn akse a sa », insiste-t-il.
Si l’ASP Ashik Jagai concède que dans de nombreuses fêtes, la drogue circule, il se dit néanmoins surpris par la quantité de substances illicites retrouvée à Fond-du-Sac. « Dans beaucoup de fêtes, vous aurez au moins une personne qui consomme une drogue douce ou une drogue dure. ‘Me kan nounn ale, nounn sirpri ek sa kantite ladrog la », soutient-il. D’ailleurs, parmi les drogues saisies, il y avait du cannabis, de la MDMA, de la cocaïne, du cannabis, du haschich, du Crystal Meth, et du LSD.
À l’issue de cette descente, le patron de la PHQ SST fait état de cinq personnes arrêtées, dont les organisateurs. Il précise que tous les participants ont aussi été passés au peigne fin à leur sortie. « J’étais personnellement posté à la sortie avec deux autres officiers pour m’assurer que rien ne nous échappe. Donc ‘pa kapav dir nou ti selektif », souligne-t-il.
Le patron de la SST indique que les personnes présentes avaient pour la grande majorité entre 18 et 40 ans, voire jusqu’à la cinquantaine. « Il y avait des personnes de toutes les couches sociales et de différentes communautés. Il y avait des personnes ‘très haut’ dans la société, tout comme des étudiants et des étrangers. Le DJ, par exemple, est un étranger », confie l’ASP Ashik Jagai.
Abus
Pour l’ASP Ashik Jagai, les « rave parties » seraient devenues une plateforme propice à la fois pour la vente de différents types de substances illicites, mais aussi pour faire tester de nouvelles drogues à ceux qui en consomment. « Nous avons entendu dire que ces fêtes sont aussi organisées sur des catamarans et sur des îles. ‘Me aster nou pou bizin fer nou travay’ », lance-t-il. Et selon lui, les musiques jouées lors de ces « rave parties » ne seraient pas anodines. « Lamizik ki zwe, ek lefe lazer, se ban sensasion extraordiner ki dimounn gagne, avek sa melanz ladrog ki fer zot perdi konsians a tel pwin ki zot kapav fer zot abize san ki zot kone », met-il en garde.
Fentanyl
Le « Fentanyl », une drogue dite plus dangereuse que l’héroïne, a monopolisé la deuxième partie de cette émission. Ashvin Gungaram, directeur de l’ONG AILES (Aides, Infos, Liberté, Espoir et Solidarité), parle d’un produit 50 fois plus puissant que l’héroïne, disponible en pharmacie aux États-Unis, mais dont l’usage aurait été détourné. « La présence de Fentanyl a été constatée en Afrique du Sud et à La Réunion. Donc, la substance se rapproche de plus en plus de nous. Le danger, c’est que celle-ci arrive entre les mains de trafiquants mauriciens qui ont l’habitude de travailler l’héroïne pour la mélanger, mais qui ne disposent pas de moyens nécessaires pour travailler le Fentanyl. Ce sera donc définitivement fatal [pour les consommateurs] », prévient-il.
Quant à Sam Lauthan, travailleur social, ancien ministre et ex-assesseur de la commission Lam Shang Leen, il est d’avis que cette substance qui fait des ravages aux États-Unis serait déjà présente sur le sol mauricien.
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