La Mauritius Film Development Corporation (MFDC) se targue d’avoir pu placer Maurice sur la carte cinématographique mondiale.
En effet, l’industrie du cinéma à Maurice est en constante activité avec plusieurs tournages effectués chez nous régulièrement. Une ‘Award Night’ a eu lieu le 1er avril 2016 en présence du Premier ministre et aussi du producteur allemand, Ulf Israel.
Pari tenu, pari réussi, pourrait-on dire. En effet, selon le Chairman de la MFDC, Dick Ng Sui Wa, l’institution a connu des moments de gloire depuis l’année dernière. Avec une nouvelle équipe à la tête, la MFDC opère tantôt comme une institution de promotion de Maurice, tantôt comme une agence de facilitation pour les tournages des courts et des longs métrages à Maurice.
Le nombre de producteurs internationaux pour le tournage des films et des documentaires à Maurice se multiplie et le pays se présente comme une destination de classe. Outre les longs métrages, beaucoup de spots publicitaires ainsi que des séries télévisées sont tournées chez nous. Parmi les cinéastes qui choisissent Maurice, on note des producteurs indiens, chinois, turcs, russes et européens.
L’impact économique
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14444","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-24042","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"383","height":"574","alt":"Ulf Israel"}}]] Me Dick Ng Sui Wa, en compagnie du premier ministre et de Ulf Israel lors de l’Award Night.<
/div>
Les tournages de films ont des retombées économiques conséquentes. Le pays bénéfice en termes de couverture médiatique, les échanges économiques et culturels et touristiques, entre autres. Parmi, on note :
Publicité
- Créations d’emplois : emplois de techniciens, comédiens, figurants, directeurs de photographie, directeurs de son, d’image 3D, distributeurs, script writers, décorateurs, charpentiers, électriciens, maquilleuses, danseurs, artistes et acteurs et emplois indirects, Line Producer, catering, transport, etc.…
- Création d’opportunités pour les hôtels, les transporteurs, la restauration, les designers des costumes, la location d’équipements et autres prestataires de services.
- Retombées touristiques : valorisation du patrimoine de la ville, attractivité.
- Enjeux culturels : mise en valeur des talents et artistes locaux, actions culturelles, touristiques et placer Maurice par le biais du cinéma sur la carte du monde, etc.
Dick Ng Sui Wa: « Rs 2 à Rs 3 milliards de revenus d’ici 2018 »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14443","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-24041","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"383","height":"574","alt":"Dick Ng Sui Wa"}}]]Quelles sont les réalisations de la MFDC jusqu’ici ? Évidemment, mettre en application ce que la législation nous demande de faire et aussi appliquer ce que nous nous sommes promis de faire : un nouveau souffle, un apport en devises étrangères, la création d’emplois et être un pilier de l’économie mauricienne. Avec la destination ‘Shooting in Mauritius’ c’est aussi le tourisme qui en bénéficiera. En passant, n’oubliez pas que c’est Xavier-Luc Duval, DPM et ministre du Tourisme, visionnaire, qui a introduit le Film Rebate Scheme en 2012. Avec le Seven-Day Challenge, nous soutenons presque 40 réalisateurs et producteurs locaux… avec tout ce qui suit derrière… nous voyons déjà le résultat : les films qui traitent des problèmes sociaux ont été bien accueillis par le public mauricien sur la MBC. Le public mauricien adore regarder un film en créole et se retrouve dans ces films, le succès est indéniable… Avez-vous une idée du niveau de revenus générés par l’industrie cinématographique ? Nous sommes à près d’un milliard de roupies à travers 85 films tournés à Maurice l’année dernière et déjà 29 films depuis le début de cette année… Cela se développe fort et la croissance est là. Avec un budget minimaliste de Rs 9 millions, nous sommes le secteur d’exportation de services étatiques le plus rentable à Maurice en matière de retour sur l’investissement. Plusieurs autres secteurs de l’économie bénéficient de cette situation et cela a un effet multiplicateur important. Je dois dire que les sponsors des sociétés mauriciennes comme Mauritius Telecom, Airports of Mauritius, Air Mauritius, SBM et autres, nous ont permis de financer le Seven Day Challenge avec 27 films sélectionnés à Rs 50 000 de subsides et 12 films subventionnés à Rs 25 000 ; faites le compte, je dois féliciter le personnel très motivé de la MFDC qui travaille sans relâche et est motivé à bloc… sans oublier le support du ministre de tutelle, Santaram Baboo dont les conseils sont précieux ; il a compris les enjeux pour le pays. Quels sont vos futurs projets ? Il y aura un festival et une compétition intercollèges, la signature avec l’AFDA (école de cinéma sud-africain) d’un protocole d’accord pour les cours à Maurice, un accord de production avec la CNC (Centre national de Cinéma, l’équivalent de la MFDC en France), un festival de films britanniques pour les 400 ans de la naissance de Shakespeare, un festival de film australien en juillet 2016, un festival sino-mauricien, s’équiper du matériel cinématographique et le mettre à la disposition des professionnels mauriciens. Un exemple : nous faisons une promotion effrénée à Berlin pour le festival du cinéma et nous mettons à contribution l’ambassade de Maurice à Berlin et le ministre lui-même et nous revenons avec presque un milliard de roupies de projets pour cette année à travers quatre longs métrages et une série télévisée. Déjà, Ulf Israel, producteur allemand de renommée mondiale, dont le film « The Danish Girl » a reçu un oscar cette année, était à Maurice la semaine dernière comme invité d’honneur pour l’Award Night de Seven Day Challenge le 1er avril. Il a déjà un projet de film qui sera entièrement tourné à Maurice avec 70 % de personnel mauricien, donc une opportunité pour nos professionnels ! C’est un film au budget de 10 millions d’euros, soit 400 millions de roupies ! Comment faites-vous la promotion de Maurice ? La promotion se fait sur le terrain et non pas assis dans son fauteuil au bureau. C’est un petit secteur très spécialisé qui demande un contact direct, les inciter à venir. Après tout, notre argument de choix c’est que Maurice, n’ayant pas de ‘film city’, est un studio à ciel ouvert, il n’y a pas que les plages, nous ne sommes pas les Seychelles ou les Bahamas, on a tout ici… ‘business district’, quartier chinois, village hindou, château colonial français, mais aussi Plaine-Verte, Chamarel, les forêts, la vieille ville de Port-Louis… Bref, 120 producteurs étrangers qui ont tourné depuis ma prise en charge. Ils viennent de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de la France, de La Réunion, de l’Allemagne, de la Chine, des Émirats Arabes Unis, mais aussi du Pakistan, la Russie, l’Australie, la Suisse, le Kenya, la Hollande, la Tchécoslovaquie, la Turquie, le Japon et ce n’est que le début. Cela dit, il y a aussi au moins quatre entreprises connues mondialement pour des films studios à Maurice ; j’en parlerai plus quand ce sera concret et signé… J’ai convaincu des grosses boîtes de production à s’implanter à Maurice et utiliser nos facilités comme centre financier et les services du BoI. Le prochain budget approche à grands pas. Quelles sont vos propositions ? Nous avons besoin de plus de personnel et des locaux dignes de ce nom. Je suis persuadé que si nous avons les moyens, nous passerons d’ici 2018 entre Rs 2 à Rs 3 milliards d’investissements directs pour le pays ! Je propose à l’État de hausser le ‘Film Rebate Scheme’ à 35 % si les producteurs retiennent au moins deux tiers de professionnels mauriciens dans leurs projets. Je pense aussi créer un catalogue de promotion de la MFDC. Il faut investir dans la formation. Je souhaite que le gouvernement augmente le budget de la MFDC pour nous permettre de mieux promouvoir le pays et multiplier nos activités. La MFDC bouge vite et il faut les outils nécessaires ! Comment les petits entrepreneurs peuvent-ils bénéficier de ce secteur ? Le CSR doit couvrir le secteur, c’est impératif ! Des arrangements avec les banques pour des facilités à nos producteurs locaux, mettre à leur disposition un service de promotion de leurs films qui sont vendables à l’étranger, leur donner des ‘incentives’ comme le Seven Day Challenge, mais j’espère bientôt une compétition de longs-métrages et des séries télévisées. Il faut que le secteur privé et les grosses entreprises soutiennent ce secteur que je dois dire n’est pas le cas actuellement, évidemment à travers des bourses pour des ‘workshops’ ; professionnaliser le secteur, encourager les coproductions avec les réalisateurs internationaux…Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !