C’est un parcours atypique d’un trader singapourien dont le succès est devenu synonyme de persévérance.
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De passage à Maurice pour le lancement de son livre The Equilibrium Training the Money Mindset et sa fondation caritative, la Kenn Foundation, Kenneth Kam est revenu sur sa carrière et a aussi soutenu deux initiatives locales.
À l’entame de son ouvrage et la lecture de la première phrase, celle qui lui servira de leitmotiv, ‘Master your mind and you’ll master your destiny’, le lecteur est amené à croire que Kenneth Kam a traversé un parcours fléché. Celui qui deviendra trader n’est pas né avec une cuillère dorée à la bouche, n’est ni un prodige en études.
Mais deux atouts seront au service de son destin : d’excellentes notes en mathématique et un flair inné pour le jeu. Au sein de sa famille, modeste, le maître-mot est le succès académique. Aux études, il échoue à l’inscription à l’institut polytechnique de Singapour, mais se distingue en mathématiques et informatique.
La discipline, l’envie de gagner, et un regard d’aigle seront ses atouts. Après son service militaire, où il apprend l’humilité, la patience et le sens de la communication, il entre dans une compagnie d’assurance comme représentant.
Mais c’est son prochain emploi, celui d’agent immobilier qui lui fera gagner de l’argent. La période voit l’apparition de l’internet, qui va booster les affaires. Toutefois, en 2003, avec l’épidémie virale Sars (Severe acute respiratory syndrome), l’économie mondiale connaît un sérieux revers. Le jeune Kenneth n’est pas épargné. À ce sujet, il écrit : « I went from being a high-profile entreprising CEO to a mediocre individual desperately searching for a job. »
‘Overqualification’
Dès lors, il va multiplier les recherches d’emploi, parfois certaines lui laissant sans réponses à cause de son ‘overqualification’, mais il finira par atterrir comme Group Marketing Manager au Maracana Group. Il excelle si bien dans son nouveau job qu’il se verra attribuer, en trois occasions, The Best Restaurant Award. Apres le Maracana Group, il devient Artist Manager, où il sera responsable de la gestion d’un budget de 1 million de dollars.
On le retrouve ensuite en Papouasie, dans une société qui revend, entre autres, le riz. Mais l’endroit ne lui plaît pas, aussi rentre-t-il à Singapour, pour ensuite mettre le cap sur Bangkok. Là, c’est le farniente, le soleil, le sable et la bonne gastronomie. Il sent qu’il se perd. Il se rappelle aux bons conseils de sa mère, et rentre dans son pays natal. Le voilà reparti à la poursuite d’un job. Sans rien obtenir, il retourne à Bangkok et se fait embaucher pour un ‘demi-salaire’.
C’est à l’âge de 44 ans qu’il devient trader, précise-t-il.
Lorsqu’il se lance, trois options s’offrent à lui : les stocks, les actions et les devises. Mais, il préfère le commerce des devises, les actions et les stocks imposant des contraintes trop longues et consommant trop de temps à ses yeux.
La barre plus haute
S’il brasse des millions aujourd’hui et s’il veut placer la barre plus haute en jonglant à coups de milliards, il avoue avoir pris du recul avec les contraintes qui s’imposent aux traders professionnels. Le métier implique de rester rivé à son ordinateur, scrutant tous les cours des principales places financières. « C’est une véritable addiction, contre laquelle il convient de prémunir », dit-il. Mais, là où il va, son superordinateur l’accompagne toujours. À son métier où l’argent est omniprésent, il a aussi conjugué l’action philanthropique.
À Singapour, il a créé une bourse d’études pour venir en aide aux étudiants dépourvus de moyens et durant son séjour à Maurice, sa fondation a remis un chèque de Rs 100 000 à chacune des ONG Jane Constance Trust et l’Atelier Mo’Zar. Il a aussi annoncé la création d’un Centre d’études pour les aveugles utilisant la technologie à l’Université de Maurice.
Durant cette soirée, il n’a pas manqué de souligner l’intérêt que Maurice revêt à ses yeux : « J’ai été séduit par le 'business-friendly environment' de Maurice. Votre pays me servira de tremplin pour toutes mes actions caritatives, non seulement ici, mais en Afrique et ensuite, dans le monde. »
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