Kamal Ajoodah : le peintre qui se nourrit de son art

À 37 ans, Kamal Ajoodah en est à sa troisième exposition solo qui fait la part belle aux paysages mauriciens d’un autre temps. Celle-ci est visible jusqu’au 22 juin, au Hennessy Park Hotel, à Ébène. Rencontre avec un artiste autodidacte.

Aussi loin que Kamal s’en souvienne, il a toujours aimé le dessin. Petit, il passait son temps à dessiner tout ce qui se présentait devant lui. « Cette passion pour le dessin remonte à mon enfance. Le petit garçon que j’étais passait son temps avec ses crayons de couleur et ses cahiers de dessin. » Cette passion ne le quittera pas non plus pendant son adolescence : « Au collège, je me classais soit premier soit deuxième dans les petits concours de dessin. J’en garde d’ailleurs de très beaux souvenirs. »

Après avoir complété ses études secondaires au collège Impérial à Curepipe, Kamal se met à suivre un cours pour devenir électricien. Mais faute de trouver un emploi dans ce domaine, il décide de se tourner vers son premier amour : la peinture. « Comme je ne trouvais pas de travail comme électricien, j’ai recommencé à peindre pour meubler mon temps libre. Puis je me suis dit pourquoi ne pas en faire mon métier. »

Cela fait 15 ans que l’artiste vit exclusivement de la vente de ses tableaux : « Au départ, je dois avouer que c’était très difficile. Dès fois, je ne vendais pas mes tableaux pendant plusieurs semaines. Mais aujourd’hui, grâce à ma persévérance, je suis fier de dire que je peux subvenir aux besoins de mes deux enfants et de mon épouse grâce à mon art. »

Et pour sa troisième exposition, l’artiste-peintre a choisi de faire revivre les anciens paysages du pays : « J’ai grandi à Camp-Fouquereaux. Je me souviens encore de mes longues balades entre amis dans les champs des cannes, quand on montait sur les charrettes de bœufs. Ce sont tous ces souvenirs que j’ai voulu partager avec les visiteurs de l’exposition. » Le public découvrira ainsi 25 tableaux, qui le replongeront dans un passé lointain : « J’invite les visiteurs à découvrir ces paysages nostalgiques de 9 heures à 17 heures et ce, jusqu’au 22 juin. L’entrée est libre. »

Tenant chaque année une exposition depuis 2015, l’artiste annonce que la prochaine sera une agréable surprise : « Je suis certes un spécialiste des paysages, mais je suis aussi doué pour des peintures abstraites. L’année prochaine, je prévois d’apporter une touche abstraite à mes paysages. Ces peintures feront l’objet d’une exposition l’année prochaine. »