Ce lundi marque la Journée mondiale du jazz. À Maurice, une poignée de mélomanes s’y intéressent. Mais il attire aussi de plus en plus les jeunes. Rencontre avec les petits prodiges de cette musique.
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Le rap, le dancehall, le reggae, le séga ! Autant de styles de musique qui sont prisés des jeunes Mauriciens. Mais, il y en a aussi d’autres qui s’intéressent au jazz, un genre de musique encore peu véhiculé à Maurice certes, mais qui compte de plus en plus d’adeptes dans ce groupe d’âge.
À 17 ans, Noah Lemaire Chaurimootoo, fait du jazz depuis deux ans. Jouant d’abord de la guitare, ce dernier s’est mis au saxophone pour vivre à fond sa passion. Et ce qui branche ce jeune habitant de Flic-en-Flacq dans le jazz, c’est sa rigueur : «L’apprentissage du jazz demande beaucoup de rigueur. C’est d’ailleurs ce qui m’attire dans cette musique.»
Et quand on lui demande ce qu’il écoute pour meubler son temps libre, le jeune homme répond : « J’écoute de tout, mais je me retrouve souvent en train d’écouter les grands noms du jazz notamment Charlie Parker, Miles Davids ou Herbie Hancock. »
Et quand on lui parle de l’avenir du jazz à Maurice, Noah se montre très rassurant : « La relève est assurée. Quant à moi, je compte poursuivre ma voie dans l’espoir de devenir un grand jazzman. »
Prisca Désiré a toujours voulu faire de la musique. En cherchant une école elle est tombée sur l’Atelier Mo’zar à Roche-Bois. C’est là-bas qu’elle a découvert le piano et le… jazz : « J’aime chanter, et à un certain moment j’ai voulu m’accompagner moi-même. C’est sur les recommandations d’Ivan Bazil que j’ai rejoint l’Atelier Mo’Zar. C’était pour moi une première rencontre avec le piano et par la suite avec le jazz. »
Une plus grande ambiance
Et comme dans n’importe quelle discipline, seule la pratique apporte la perfection : « Le jazz demande qu’on lui consacre beaucoup de temps. Sa maîtrise, étant complexe, il faut sans cesse pratiquer. En ce qui me concerne, je le fais tous les jours. »
Jérémie Augustin est certainement un des plus jeunes bassistes du pays. À 11 ans, il a déjà 3 ans de basse à son actif. C’est le jazz qui l’a encouragé à choisir cet instrument : « Au départ, je jouais de la batterie. Dans mon répertoire, il y avait que du séga et du seggae. Quand j’ai voulu me perfectionner je me suis inscrit à l’Atelier Mo’Zar. Sauf que là-bas on fait principalement du jazz que j’ai tout de suite apprécié. J’ai donc troqué ma batterie pour une guitare basse. »
Et malgré sa faible corpulence, cet élève du PSAC s’adonne au jazz au moins deux heures par jour : « Même si la guitare est lourde et que les fils sont durs, j’aime ce que je fais et ce n’est pas difficile pour moi de passer du temps avec mon instrument. »
Par ailleurs, même si le jazz est connu pour ses improvisations, tout n’est pas permis surtout lorsqu’on monte sur scène : « Il y a certes des improvisations, mais il faut aussi suivre le plan qui définit notamment les solos. »
Philippe Thomas est un trompettiste qu’on ne présente plus à Maurice. Selon lui, la relation entre le jazz et les jeunes, c’est un mystère qu’on ne peut pas expliquer : « Certains jeunes sont plus réceptifs au jazz que d’autres. Généralement ceux qui ont l’oreille pour le jazz ne vont écouter que ça ou ils vont chercher à apprendre à en jouer. »
Cependant, Philippe Thomas estime que le pays aurait pu avoir une plus grande audience pour le jazz si les radios diffusaient ce style de musique.
« C’est dommage qu’on n’entende pas du jazz sur les radios mauriciennes. Je pense que cela aurait été une bonne chose d’offrir d’autres sonorités aux Mauriciens afin d’améliorer leur culture musicale. »
12 élèves de l’Atelier Mo’Zar en stage en Italie
Après leurs participations dans des grands festivals de jazz, l’Atelier Mo’Zar frappe une fois de plus très fort. Et pour cause : les 12 candidats qui ont postulé pour suivre le stage annuel du Berklee College of Music en Italie ont tous été retenus, sur 6 500 demandes. « Il faut savoir que le Berklee College of Music qui se trouve à Boston aux États-Unis, est une des meilleures écoles de musique au monde. Nous sommes très contents que nos 12 élèves aient été retenus pour ce stage qui se tiendra du 10 au 22 juillet à Pérouse en Italie. Nous sommes à la fois très heureux et très fiers pour eux. D’autant plus que ce stage correspond à notre mission de leur offrir un CV dans la musique », explique Valérie Lemaire, la directrice de l’Atelier Mo’zar.
Ces jeunes comptent aussi sur la générosité des Mauriciens pour financer leurs séjours : « Jusqu’ici IBL et la MBC ont accepté de nous aider. Mais nous avons encore besoin d’aide pour notre déplacement. Ceux qui veulent nous aider peuvent le faire en nous appelant sur le 57 15 70 06. »
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