À l’approche de la fin de l’année, la constitution du nouveau conseil d’administration de Mauritius Telecom, sous la direction de Sarat Lallah, annonce une remise en question des pratiques controversées qui ont marqué la gestion de l’entreprise entre 2015 et 2022. Parmi les dossiers les plus sensibles : les contrats octroyés à Green Space Co Ltd, une société étroitement liée à des proches du précédent gouvernement.
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Les déclarations récentes de Ravi Boolakee, haut responsable de Mauritius Telecom (MT), révèlent un pan trouble de la gestion passée de l’entreprise. Green Space Co Ltd, créée le 4 février 2015, quelques semaines après la victoire électorale du Mouvement socialiste militant (MSM), aurait raflé des contrats d’une valeur totale de Rs 200 millions entre 2015 et 2022 décernés par MT, qui était alors sous la direction de Kapil Reesaul, nommé Chief Executive Officer en 2022.
Ces contrats, couvrant des services variés comme la gestion des déchets, le retrait de câbles en cuivre ou encore la réparation de téléphones, auraient été attribués sans réelle transparence, alimentant des soupçons de favoritisme à grande échelle. Leur octroi alimente des spéculations sur des relations privilégiées avec des figures du gouvernement, notamment avec l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Ravinash Mattarooa, directeur de Green Space, est décrit comme un proche du MSM, notamment de figures influentes du Camp-Thorel. Ces connexions politiques, illustrées par des événements comme une fête de Holi en présence de Pravind Jugnauth, Yogida Sawmynaden et Leela Devi Dookun-Luchoomun, auraient ouvert à l’entreprise un accès privilégié à des contrats stratégiques.
Pour Ravi Boolakee, ces liens expliqueraient comment Green Space, malgré son jeune âge à l’époque, a su s’imposer comme un acteur-clé chez MT et décrocher des contrats importants sans passer par des appels d’offres transparents. Ce système, dénoncé aujourd’hui, renforce l’urgence d’une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces pratiques.
Pratiques de Favoritisme
Avec la Financial Crimes Commission (FCC) désormais saisie de l’affaire, les regards se tournent vers la transparence des marchés publics sous l’ère du MSM. Car si Green Space Co Ltd a été fondée en 2015, juste après l’arrivée au pouvoir du MSM, la question de la transparence des contrats attribués à cette société est désormais sur la table.
Les révélations ne s’arrêtent pas à Green Space. D’autres employés de Mauritius Telecom commencent à s’exprimer sur les pratiques qui ont eu lieu sous la direction de Kapil Reesaul.
Des transferts punitifs, des menaces implicites et des pressions pour favoriser certains « contracteurs » sont au cœur des accusations.
D’autres acteurs, comme Next Level Ltd, dirigée par Hans Puttur, font aussi l’objet de vives interrogations. Cette société, un homme d’affaires proche de Kobita Jugnauth, aurait empoché des contrats marketing de plusieurs dizaines de millions de roupies. Ces contrats, d’une valeur se chiffrant à des dizaines de millions de roupies, soulèvent des questions sur la transparence et la régularité de l’attribution des contrats chez MT.
Cependant, cette affaire ne s’arrête pas là. Des informations commencent à filtrer, suggérant que plusieurs agents de la circonscription n° 8 (Quartier-Militaire/Moka) auraient également bénéficié de plusieurs contrats. La manière dont certains de ces contrats ont été attribués suscite de nombreuses interrogations. Dans les milieux proches du nouveau gouvernement, on se demande si ces contrats n’ont pas été spécifiquement « taillés sur mesure » pour les propriétaires de sociétés établies dans cette même circonscription.
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