Gérard Lesage: «La fermeture de la NATReSA est un crime»

« La fermeture de la NATReSA est un crime. » Gérard Lesage, ancien président de la National Agency for The Treatment & Rehabilitation of Substance Abusers (NATReSA), n’y est pas allé de main morte. Il a déposé le lundi 1er août devant la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Les audiences se déroulent dans l’enceinte de la cour commerciale, à Port-Louis. L’organisme, soutient Gérard Lesage, a souffert d’une « politisation à outrance» sous différents gouvernements. « Les cadres du ministère de la Santé parlent de la NATReSA comme d’un éléphant blanc. C’est absurde et scandaleux. »

Il a expliqué que le ministère avait le contrôle absolu sur l’organisme. « De 2005 à 2014, la NATReSA a connu neuf directeurs. Une dame du ministère de la Santé a pris les rênes de l’organisme bien avant sa fermeture, mais n’a jamais visité les onze centres. Elle s’est contentée de rester à son bureau au ministère. Qui plus est, le ministère avait bloqué systématiquement les recrutements. C’est révoltant. » Le président de la commission n’a pipé mot sur les propos de Gérard Lesage et lui a demandé le nombre de toxicomanes à Maurice. L’ancien président de la NATReSA a souligné qu’aucune étude n’a été réalisée jusqu’ici.

Auparavant, le travailleur social Rajesnarain Gutteea a déposé. Il a dénoncé certains politiciens, des jockeys, des videurs de discothèques et des propriétaires de guest houses, qui selon lui, seraient liés au trafic de drogue dans le pays. Il a allégué que la drogue rentre toujours à Maurice et qu’elle est souvent cachée dans du poisson surgelé débarqué dans le port.